Développer l’utilisation comme engrais des digestats issus de la méthanisation

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement | Agronomie et alimentation
5 février 2016

Un projet en cours des universités d’Hohenheim (Bade-Wurtemberg) et de Rostock (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) s’intéresse aux résidus de la méthanisation après extraction du biogaz [1]. L’objectif est de pouvoir définir les caractéristiques et les impacts du digestat (biomasse résiduelle après méthanisation) afin de généraliser son utilisation comme engrais dans l’agriculture plutôt que de la mettre en décharge ou de l’incinérer.

40 petits digesteurs méthaniseurs ont été mis à disposition pour tester différents types de substrats en entrée (maïs, betterave, herbe, lisier… souvent mélangés). La composition du digestat en matières anorganiques (phosphore, azote, potassium…) et organiques a été définie afin d’évaluer le potentiel nutritif et l’impact sur l’humus du sol. Les différents digestats ont ensuite été mélangés à des échantillons de sol et incubés dans des conditions identiques. Il en est ressorti que les digestats les moins décomposés, c’est-à-dire ayant relâchés le moins de dioxyde de carbone, ont plus d’impact sur le développement de l’humus.

D’autres tests en parallèle permettent de simuler une alternance entre pâturage et maïs (6 récoltes) et d’observer l’impact sur la teneur en carbone et en azote du sol après une utilisation des digestats comme engrais. Des essais en plein air en conditions réelles viennent compléter cette étude de la teneur en éléments nutritifs du sol. Les chercheurs ont par ailleurs réalisé un marquage isotopique des parts solides et liquides des digestats pour identifier leurs comportements et leurs influences respectifs sur la fertilisation du sol.

Le déroulement de ces expériences et l’exploitation de leurs données sont encore en cours : le projet a débuté en novembre 2014 et doit se terminer fin 2017. L’agence de moyens pour les produits biosourcés allemande (FNR) le soutient à hauteur de 480 000 €.


[1] Titre du projet : "Management optimisé des substrats et influence de la composition des restes de la digestion anaérobie sur l’humus et la teneur en azote du sol" (proposition de traduction libre de l’allemand : "Optimiertes Substratmanagement und Einfluss von Gärrestzusammensetzung auf den Boden-Stickstoff- und Boden-Humushaushalt").


Plus d’informations :

  • Site de l’université d’Hohenheim (en anglais et allemand) : www.uni-hohenheim.de
  • Site de la FNR (en anglais et allemand) : www.fnr.de
  • Dr. Kurt Möller, Université d’Hohenheim – e-mail : kurt.moeller[a]uni-hohenheim.de

Source : "Dünger aus Biogasanlagen : Forschungsprojekt soll Einsatzmöglichkeiten verbessern", Communiqué de presse de l’université d’Hohenheim, 27/01/2016 – https://www.uni-hohenheim.de/pressemitteilung?&tx_ttnews[tt_news]=30478&cHash=f9a8496b30

Rédacteur : Sean Vavasseur, sean.vavasseur[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr