Compte rendu de "La semaine de l’environnement" à Berlin (07-08/06/2016)

Le président allemand, Joachim Gauck, a ouvert la conférence en appelant à maintenir la protection de l’environnement comme une priorité politique Après l’adoption des objectifs du développement durable (ODD) et l’accord de Paris lors de la COP21, les actions nationales et locales, telles que l’Energiewende (la transition énergétique allemande) doivent être approfondies. De nouveaux chantiers politiques doivent aussi être ouverts pour préserver les écosystèmes et la biodiversité.

Au cours des nombreuses conférences (80 sur les deux jours), le projet de réforme de la loi allemande sur les énergies renouvelables (EEG 2016) a été beaucoup discuté. De nombreuses critiques de tout bord ont été formulées sur un manque apparent d’ambition des objectifs de développement des énergies renouvelables dans le secteur électrique : objectif de 35 % de la consommation électrique en 2020, et de 50 % en 2030 alors que leur part est déjà de 33 % en 2015. Les petits acteurs craignent aussi que le système d’appel d’offre, qui va se généraliser et se substituer aux obligations d’achat, handicape les sociétés citoyennes de production d’énergie [2] qui n’auraient pas les moyens humains pour remplir les dossiers de candidatures. Enfin la question de la transition énergétique dans le domaine de la chaleur (près de 50 % de la consommation énergétique allemande) reste encore largement ouverte, comme le pointe certains artisans, bien que la question de l’efficacité énergétique monte en puissance au sein du ministère fédéral de l’Economie et de l’Energie (BMWi) [3].

Pour clore l’évènement, une table ronde avec, notamment, la députée du groupe des Verts allemands Bärbel Höhn, présidente de la commission pour l’environnement au parlement allemand, et le directeur exécutif de l’Institut d’études avancées sur le développement durable (IASS), Klaus Töpfer, a porté sur les moyens d’intégrer la population à la transformation écologique de la société. L’importance de l’éducation dans les écoles a été mise en avant, tout comme la responsabilisation de chacun en développant les labels de produits responsables et en sensibilisant à des actions citoyennes permettant d’économiser de l’argent, comme limiter le gaspillage alimentaire. Enfin l’accent a été mis sur la transformation de la structure de l’emploi, sous l’effet des technologies vertes et de la numérisation, qui doit être appréhendée et promue au sein d’un discours de progrès et comme une source d’emploi pour les générations futures.

[1] En allemand : "Woche der Umwelt 2016"

[2] Les Energie-Bürgergenossenschaften sont des sociétés fondées par des investisseurs citoyens pour développer un projet énergétique, le plus souvent à proximité de leur domicile. En général, les actions sont équitablement distribuées entre tous les investisseurs, qui se chargent eux même de l’administration de l’entreprise et se répartissent les bénéfices.

[3] Voir : "Le ministère fédéral allemand de l’économie et de l’énergie lance une campagne pour l’efficacité énergétique" , Science Allemagne, 13/06/2016 - http://www.science-allemagne.fr/fr/actualites/energie/efficacite/le-ministere-federal-allemand-de-leconomie-et-de-lenergie-lance-une-campagne-pour-lefficacite-energetique/

Plus d’informations :

• Site internet de la DBU (en anglais et allemand) : www.dbu.de

Source : Présence du rédacteur à l’évènement (Berlin, 07 & 08/06/2016).

Rédacteur : Sean Vavasseur, sean.vavasseur[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr