Clima Talk 2019 : « Montée des mobilisations, recul des prévisions – Quel futur climatique pouvons-nous raisonnablement espérer ? » à l’Ambassade de France à Berlin le 12 décembre 2019

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Allemagne | Science de la terre, de l’univers et de l’environnement : énergie, transports, espace, environnement
6 janvier 2020

Le 12 décembre 2019, date anniversaire de l’Accord de Paris sur le climat coïncidant avec la tenue de la COP 25 à Madrid, s’est tenue à l’Ambassade de France à Berlin une conférence ClimaTalk intitulée : « Montée des mobilisations, recul des prévisions – Quel futur climatique pouvons-nous raisonnablement espérer ? ». Anne Larigauderie, écologue spécialiste de la biodiversité et secrétaire exécutive de l’IPBES, organisme de l’ONU chargé d’évaluer l’état des milieux naturels et Alexander Popp, directeur de recherche au PIK (Institut de recherche de Potsdam sur le climat) qui coordonne l’élaboration du modèle mondial d’utilisation des terres ” Modèle de la production agricole et de ses impacts sur l’environnement ” (MAgPIE), sont intervenus devant un public d’origines variées d’environ 150 personnes dans l’auditorium de cette ambassade.

La publication par le GIEC, le 8 août dernier, d’un rapport spécial sur le changement climatique et l’usage des terres a effectivement mis en lumière l’épuisement dramatique des ressources du fait de la surexploitation des sols et des forêts (un quart de la surface de la terre dégradée du fait de l’activité humaine). En mai 2019, la publication par l’IPBES d’un rapport d’évaluation sur la biodiversité et les services écosystémiques avait, quant à lui, attiré l’attention du public sur le déclin sans précédent de la nature (1 million d’espèces menacées d’extinction), une des causes principales de cette extinction étant la dégradation des sols. A la lumière de ces deux constats, les 2 intervenants ont pu croiser leurs domaines d’expertise et souligner les interdépendances entre la sauvegarde des sols et la conservation de la biodiversité.

Alexander Popp, chercheur au PIK de Potsdam, l’un des spécialistes de ces outils par sa maîtrise du modèle MAgPIE, en a exposé les grandes lignes et l’impact qu’on en espérait sur les décisions en faveur d’une bonne utilisation des terres. Ce modèle est utilisé pour évaluer les effets de la concurrence mondiale grandissante sur l’utilisation des terres et de l’eau dans des scénarios futurs d’augmentation des besoins alimentaires, énergétiques et matériels, en fonction de l’adoption de politiques plus ou moins ambitieuses en matière d’atténuation des effets négatifs du changement climatique.

Anne Larigauderie a présenté l’IPBES, créé en 2012 et dont elle est la secrétaire exécutive, comme la plus grande communauté scientifique sur la biodiversité effectuant un travail de synthèse des connaissances, analogue à celui du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat créé en 1988.

Elle a rappelé que parmi les facteurs en cause dans la dégradation des écosystèmes terrestres, l’utilisation des terres arrive en tête : le fait de supprimer tout ou partie d’un écosystème naturel pour agrandir une ville, construire un centre commercial ou mettre des terres en culture bouleverse durablement l’équilibre écologique d’un site. Cependant quelques progrès sont aussi à noter en Europe centrale et occidentale, comme le ralentissement du rythme de la perte d’habitats naturels (telles les zones humides, dont la superficie a diminué de moitié depuis 1970), grâce à la mise en œuvre de mesures de conservation contraignantes.

Source : Service pour la Science et la Technologie de l’Ambassade de France à Berlin

Rédaction  : Marie de Chalup