Biohacking et biologie de synthèse en débat au parlement allemand

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Allemagne | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
14 octobre 2016

La commission parlementaire pour l’éducation, la recherche et l’évaluation des technologies, présidée par Patricia Lips (CDU/CSU), s’est réuni le 30 septembre 2016 pour un débat public sur "la biologie de synthèse, le genome editing et le biohacking : enjeux des nouvelles techniques génétiques". Le Bureau allemand d’évaluation des choix technologiques (TAB) avait présenté en 2016 un rapport sur la biologie de synthèse à la demande de la commission, qui a servi de base au débat.

Le génie génétique a connu un essor important ces dernières années, notamment avec le développement de la technique CRISPR-Cas permettant des modifications génétiques précises et facilement réalisables. En raison de leur simplicité et de leur faible coût, ces nouvelles techniques pourraient également être utilisées dans des pays peu développés technologiquement. Elles sont également plus accessibles pour les petites entreprises, mais aussi pour les "biohacker".

Le "biohacking", ou biologie participative, offre une alternative aux grandes institutions établies, et veut s’affranchir des monopoles des laboratoires universitaires et industriels. Le libre échange de connaissances, de méthodes et de matériel y est prépondérant.

Dans le contexte du développement de la biologie participative et de CRIPSR-Cas, les scientifiques et parlementaires ont également abordé les thèmes de la biosécurité (protection contre les conséquences écologiques et sanitaires non souhaitées de la manipulation d’organismes génétiquement modifiés) et de la biosûreté (protection contre les manipulations illégales et les mésusages). Le risque bioterroriste est régulièrement l’objet de débats. Cependant, il n’existe aucun indice concret d’un manque de sécurité grave provenant de la biologie participative. En Europe, contrairement aux Etats-Unis, l’ouverture d’un laboratoire est soumise à des conditions strictes, ce que les représentants du biohacking ont critiqué : selon eux, la recherche n’est pas démocratique et les connaissances ne sont pas librement accessibles. Cependant, ils reconnaissent la nécessité d’un règlement.

Source : "Biohacking und Synthetische Biologie", communiqué de presse du Bundestag, 30/09/2016 - https://www.bundestag.de/presse/hib/201609/-/442890

Rédactrice : Rébecca Grojsman, rebecca.grojsman[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr