Avis de l’académie des sciences allemande Leopoldine « Pandémie liée au coronavirus : établir des règles efficaces pour l’automne et l’hiver »

Les scientifiques y dressent le constat suivant :

• l’arrivée de la pluie et des températures hivernales et par conséquent le repli des activités de groupe vers des espaces fermés augmente le risque que la pandémie se développe à nouveau d’une manière difficile à contrôler ;

• l’arrivée de la saison des rhumes et de la grippe va rendre difficile la distinction entre ces maladies présentant des symptômes similaires à la COVID-19 ;

• l’efficacité des thérapies médicamenteuses reste actuellement limitée ;

• selon les estimations optimistes, un vaccin contre la COVID-19 ne sera pas disponible en quantité suffisante avant le printemps 2021.

Sur la base de ce constant, la Leopoldine recommande la mise en place des mesures suivantes :

• les auteurs ne préconisent pas de nouvelles règles, mais plutôt de suivre les gestes barrière (respect des distances, respecter les règles d’hygiène et port du masque). Ils préconisent en particulier que les masques soient portés en permanence à l’intérieur lorsque la distance minimale ne peut être respectée. Cela s’appliquerait également aux écoles, a déclaré le président de la Leopoldine. L’académie appelle également à une définition, à l’échelle nationale, des règles applicables ainsi que « des niveaux d’intensification » dans les mesures pouvant être prises. Pour la première fois, la Leopoldine plaide également pour une approche davantage punitive : « Le non-respect d’un ordre contraignant tel que porter un masque devrait systématiquement être passible d’une amende, afin de garantir que ces ordres soient appliqués aussi fortement que nécessaire », écrivent les chercheurs. Ils citent une étude selon laquelle, si le port d’un masque est recommandé volontairement, environ 77 % des personnes peuvent être persuadées de le porter, mais si des sanctions sont appliquées, ce taux passe à 97 % ;

• plus de tests et des quarantaines plus courtes : pour contrôler l’incidence de l’infection, les auteurs recommandent, entre autre, l’utilisation ciblée des tests et la mise à disposition de procédures de test permettant de différencier plus rapidement une infection par la COVID-19 de maladies symptomatiques telles que la grippe. La période de quarantaine des personnes à haut risque d’infection (contacts de catégorie I, par exemple en cas de contact avec une personne dont l’infection est avérée ou lors d’un séjour dans une zone à risque) pourrait également être réduite de 14 à 10 jours ;

• une meilleure communication pour des comportements responsables : selon l’académie, le succès de l’endiguement de la pandémie dépendra, entre autre, de la possibilité de mettre en œuvre les mesures de protection. Pour ce faire, les citoyens ont besoin de connaissances, de motivation et de la possibilité de se comporter en conséquence, ainsi que de règles claires et accessibles. La Leopoldine s’adresse en particulier aux jeunes qui ont une plus grande envie de se réunir et, ce faisant, d’outrepasser les règles ou de les dépasser. Pour cette raison, « une pédagogie spécifique destiné à des groupes cibles à travers les médias utilisés par ces groupes est nécessaire, si possible avec la participation de modèles et « d’influenceurs » influents » ;

• atténuer les conséquences sociales et psychologiques : L’avis souligne que le stress de la population a augmenté pendant la pandémie, ce qui pourrait avoir des conséquences à long terme sur la santé de nombreuses personnes. Le texte préconise un renforcement des structures de soutien psychothérapeutiques et psychiatriques ainsi que des services de conseil en matière de prévention et de thérapie.

Sources :
Communiqué de presse de l’académie des sciences allemande Leopoldine https://www.leopoldina.org/presse-1/nachrichten/ad-hoc-stellungnahme-coronavirus-pandemie/

Rédacteur :
Lisa Lacroix, lisa.lacroix[at]diplomatie.gouv.fr www.science-allemagne.fr