Améliorer le diagnostic du cancer

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Allemagne | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie
21 août 2015

Des chercheurs du Centre Helmholtz de Dresde-Rossendorf (HZDR, Saxe), en collaboration avec l’Université de Zurich (Suisse) et l’Université de la Ruhr à Bochum (RUB, Rhénanie du Nord-Westphalie) ont testé avec succès une nouvelle méthode de diagnostic du cancer sur un modèle in vivo. Cette méthode utilise un anticorps qui se lie aux cellules cancéreuses, puis attire une sonde radioactive permettant la visualisation de la tumeur par imagerie tomographique.

Les anticorps peuvent servir à transporter des radionucléides, permettant de visualiser ou même d’attaquer les cellules cancéreuses. De tels anticorps couplés à des radionucléides ont cependant une masse moléculaire importante, et circulent donc trop longtemps dans le corps avant d’atteindre leur cible, d’après le Dr Holger Stephan de l’Institut de recherche radiopharmaceutique sur le cancer du HZDR. Les organes sains peuvent de ce fait être également exposés aux rayonnements. D’autre part, cela complique la localisation précise de la tumeur.

Les chercheurs ont donc choisi une stratégie alternative. Ils utilisent dans un premier temps un anticorps, le cétuximab, spécifiquement dirigé contre le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR). L’EGFR est une molécule qui est présente en trop grande quantité ou sous forme mutée dans de nombreux types de tumeurs, entraînant la croissance incontrôlée des cellules. L’anticorps anti-EGFR est couplé à un acide nucléique peptidique (ANP ou PNA en anglais), développé par le Professeur Gilles Gasser de l’Université de Zurich et le Professeur Nils Metzler-Nolte de la RUB. Il s’agit d’une variante synthétique très stable de l’ADN, composé comme lui de deux brins complémentaires.

Les scientifiques ont injecté l’anticorps lié à un brin du PNA chez des souris présentant une tumeur. Dans un deuxième temps (après accumulation de l’anticorps-PNA au niveau de la tumeur), ils ont administré aux souris le brin complémentaire de PNA, couplé à une substance radioactive (le technétium-99m). Les deux brins de PNA se lient, ce qui permet la visualisation de la tumeur par tomographie. Les traces de sonde radioactive disparaissent de la circulation sanguine après une heure, ce qui réduit les risques d’exposition au rayonnement des tissus sains.

Les PNA analysés sont donc de bons candidats pour de nouvelles études précliniques. Ils pourraient de plus être utilisés pour transporter des substances radioactives thérapeutiques pour attaquer les tumeurs et non uniquement pour les visualiser.

Plus d’informations :

  • Contact : Dr Holger Stephan, Institut de recherche radiopharmaceutique sur le cancer du HZDR - Tél. +49 351 260-3091 - E-Mail : h.stephan[at]hzdr.de
  • Publication scientifique : A. Leonidova et al., "In vivo demonstration of an active tumor pretargeting approach with peptide nucleic acid bioconjugates as complementary system", Chemical Science, 2015 - http://pubs.rsc.org/en/Content/ArticleLanding/2015/SC/C5SC00951K#!divAbstract

Source : "Molekularer Spion gegen Krebs", communiqué de presse du HZDR, 03/08/2015 – http://www.hzdr.de/db/Cms?pNid=99&pOid=45202

Rédacteur : Rébecca Grojsman, rebecca.grojsman[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr