Les missions archéologiques françaises à l’étranger pour soutenir la recherche et la préservation des patrimoines

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Parmi les actions de coopération scientifique françaises, les missions archéologiques sont sûrement l’outil le moins connu et le plus original. Depuis 70 ans, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) soutient des équipes sur le terrain à travers le monde et assure la pérennité des recherches d’excellence. Tour d’horizon des missions et objectifs des missions archéologiques françaises à l’étranger.

Plus de 160 missions sont soutenues chaque année et déployées sur les cinq continents. Elles suscitent une intense coopération scientifique et universitaire, la création d’un réseau de recherche international et l’intégration de chercheurs locaux dans les équipes de fouilles.

Elles permettent aussi des transferts de connaissances et de compétences entre partenaires, la formation des jeunes chercheurs et la mise en valeur des techniques de pointe françaises.

La commission consultative, organe de financement des missions archéologiques

La commission consultative des recherches archéologiques à l’étranger a pour vocation de sélectionner les projets scientifiques des missions archéologiques françaises à l’étranger en vue de leur financement par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE).

En 2023, la commission soutient :

  • 167 missions archéologiques ;
  • établies dans 75 pays hôtes.
Le saviez-vous ?

La commission consultative des recherches archéologiques à l’étranger est née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sous l’impulsion du Général de Gaulle et de l’archéologue Henry Seyrig.

Les missions archéologiques à l’étranger, outil de rayonnement diplomatique pour la France

Les missions archéologiques constituent l’un des moyens de maintenir une forme de contact en contexte diplomatique parfois difficile. Ses outils sont nombreux :

  • formation de la future génération d’archéologues ;
  • financement de la numérisation des archives des 13 missions françaises conduites jusqu’en 2011 sur les grands sites de Syrie ;
  • ou encore poursuite de travaux scientifiques sur des terrains difficiles au moyen de collaborations locales.

Cette coopération archéologique peut aussi servir à faire valoir l’expertise française en matière de valorisation patrimoniale. A titre d’exemple, le projet Al-Ula en Arabie saoudite a commencé par une mission archéologique franco-saoudienne soutenue par le MEAE.

Les missions sont menées en étroite coopération avec les pays hôtes et pour la plupart codirigées par un chef de mission local. Elles contribuent aussi à la formation des étudiants français, locaux et internationaux (cotutelles niveaux Master et Doctorat).

Les objectifs de la coopération archéologique française à l’étranger

Afin de mieux assurer le pilotage de l’archéologie française à l’étranger, le Ministère a publié en décembre 2019 une cartographie stratégique des missions archéologiques françaises à l’étranger pour la période 2018-2022. Ce document de référence dresse un état des lieux de l’archéologie française à l’étranger et présente des propositions opérationnelles fixant les grandes lignes de notre action à moyen terme.

Lire le rapport stratégique sur l’archéologie française à l’étranger.

Cette politique archéologique se prolonge par le développement de la coopération patrimoniale mettant en avant le savoir-faire et l’expertise française.

  • Plusieurs projets de FSPI (fonds de solidarité pour les projets innovants) ont été déposés afin de développer des coopérations en matière de valorisation patrimoniale ou de formation notamment au Bénin, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, ou en Tunisie ;
  • De grandes institutions partenaires comme le CNRS, le Musée du Louvre, les Universités, financent également l’archéologie française à l’étranger.

La préservation du patrimoine en zones de conflits (ALIPH)

Le patrimoine et sa préservation sont une priorité pour la France. C’est pourquoi le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères soutient l’action de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH) et lutte contre le pillage des sites archéologiques et le trafic illicite de biens culturels.

Depuis sa création en 2017, à laquelle la France a contribué, ALIPH a réuni des acteurs publics et privés autour de la nécessité de protéger les monuments et les sites essentiels à la reconstruction morale des peuples victimes de la guerre.

En 2022, la France a organisé la 2e conférence des donateurs d’ALIPH dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne et s’est engagée à contribuer à l’Alliance à hauteur de 30 millions de dollars.

Le MEAE soutient par ailleurs la formation des magistrats et policiers à la lutte contre le trafic de biens culturels (FSPI-AGIR en Irak, Jordanie et Liban, mission archéologique française de Libye…).

Perspectives pour 2023

  • Développer la coopération archéologique dans la zone Asie/Océanie, avec la création de quatre nouvelles missions au Népal, aux Philippines, en Thaïlande et au Vanuatu ;
  • Développer la coopération archéologique dans la zone DAOI, avec deux nouveaux projets à Madagascar et en Angola ;
  • Renforcer l’articulation des missions de fouilles avec les projets de valorisation patrimoniale ;
  • Renforcer le rôle des missions archéologiques pour la protection du patrimoine, avec l’engagement soutenu de la France dans ALIPH.

Mis à jour : juillet 2023