Le Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF) : un outil emblématique de la diplomatie féministe menée par la France
Le 8 mars 2019, le Président de la République annonçait la création du Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF). En trois ans, il est devenu un instrument incontournable de la diplomatie féministe de la France en soutien aux mouvements féministes.
Trois ans après son lancement, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a annoncé le renouvellement du Fonds de soutien aux organisations féministes, en marge de l’assemblée générale des Nations unies. Il rassemblera 250 millions d’euros sur cinq ans, à destination des organisations de la société civile féministe.
Le soutien aux mouvements féministes, une priorité de la diplomatie féministe de la France depuis 2019
La France, qui a adopté une diplomatie féministe en 2019, reconnaît que les organisations féministes jouent un rôle majeur dans la lutte pour l’égalité de genre et les droits des femmes et des filles partout dans le monde. Ce Fonds a donc vocation à financer leurs actions.
Initialement doté de 120 millions d’euros, il a été lancé le 15 juillet 2020. Il a finalement mobilisé 134 millions d’euros pour financer les organisations féministes de la société civile des pays partenaires de la politique de développement et de solidarité internationale de la France.
Trois ans après son lancement en 2020, le FSOF est le principal levier français de l’aide publique au développement en faveur de l’égalité de genre.
La moitié de notre aide au développement, qui connaît une hausse historique, doit désormais contribuer à la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes. Je veux vous annoncer ici que va être créé un fonds doté de 120 millions d’euros afin d’aider les mouvements en faveur des droits et de la condition des femmes. C’est la décision que la diplomatie française porte. Ce fonds sera la traduction internationale de la grande cause du quinquennat.
Le FSOF s’adresse aux organisations féministes de la société civile dans toute leur diversité, constituées ou non de façon formelle, qui ont pour objectif d’agir en faveur de l’égalité de genre et de transformer durablement les rapports sociaux fondés sur le genre, et particulièrement celles dont la mission principale est la défense et la promotion des droits effectifs et l’émancipation des femmes et des filles.
Il se décline de manière à contribuer à 3 objectifs de changement, co-construits avec la société civile, selon une méthode féministe et innovante d’élaboration des politiques publiques :
1. Soutenir
Les organisations féministes, traditionnellement éloignées des financements, sont soutenues et renforcées durablement par le FSOF dans leurs activités et leurs capacités techniques, administratives et financières grâce à une approche inclusive, agile et adaptée à leurs besoins. Le FSOF soutient les organisations féministes de la société civile, dans toute leur diversité, avec une attention particulière pour les mouvements de jeunes féministes, en reconnaissant leur rôle d’actrices des transformations sociales, économiques et politiques.
2. Co-construire
La mise en œuvre du FSOF repose sur un dialogue de confiance et une gouvernance inclusive, garantissant la pleine participation des organisations de la société civile, y compris celles issues des pays de la politique de développement et de solidarité internationale de la France.
Les actions du FSOF et le partage de leurs enseignements alimentent la connaissance des approches féministes par les institutions et en facilitent l’appropriation au niveau opérationnel et stratégique (canaux financiers, outils, pratiques).
Le soutien financier et technique apporté dans le cadre du FSOF aux organisations est ainsi envisagé comme un outil essentiel de la capacité de la France à porter une diplomatie féministe ambitieuse.
3. Amplifier
Le FSOF favorise la mise en réseau, les collaborations, échanges, liens, synergies au niveau local, régional, national et multinational entre les organisations féministes de la société civile et de défense des droits des femmes. Ce dialogue permet d’amplifier la portée des luttes féministes.
En trois ans, le FSOF a fait de la France le premier pays financeur des organisations féministes dans les pays du Sud en 2021, avec près de 1 000 associations soutenues dans 73 pays.
Des résultats concluants et de nouvelles annonces
En septembre 2022, le renouvellement du Fonds de soutien aux organisations féministes a été annoncé par la Secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux et confirmé à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2023, par la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna.
En septembre 2023, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, la France a annoncé les modalités du renouvellement du FSOF, et la mobilisation d’une enveloppe de 250 millions d’euros sur cinq années à la faveur du FSOF (2023-2027).
On a depuis 2020, un Fonds de soutien aux organisations féministes : il a mobilisé 134 millions d’euros, il a soutenu 1000 associations dans plus de 70 pays. J’ai décidé de renforcer ce fond et de le moderniser. On tiendra cette promesse, pas seulement parce que c’est l’Assemblée générale des Nations unies et parce que nous sommes réunis ensemble, mais parce que j’ai décidé d’allouer des moyens supplémentaires avec 250 millions d’euros sur les cinq prochaines années. C’est un bel effort et il faut qu’il soit suivi d’autres mais je crois que l’on fait notre part du chemin.
Des thématiques prioritaires et un fonctionnement en phase avec les besoins des organisations
Les actions du Fonds de soutien aux organisations féministes visent prioritairement 7 thématiques :
- Les droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR) et l’éducation complète à la sexualité ;
- La lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles, y compris la lutte contre les pratiques néfastes (mutilations génitales, mariages d’enfants et forcés) ;
- L’autonomisation des femmes et leur participation à la vie économique ;
- Le leadership social et politique des femmes ;
- L’accès des filles à l’éducation aux niveaux primaire, secondaire et supérieur ;
- L’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité » et le rôle des femmes dans les crises ;
- Le sujet genre et climat.
Pour atteindre les organisations féministes dans toute leur diversité, jusqu’aux plus faiblement structurées, trois modes d’actions sont privilégiés et gérés par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et l’Agence française de développement :
- Des fonds thématiques redistribuant les financements ;
- Des initiatives conçues en partenariat par des organisations féministes françaises et basées dans les pays partenaires ;
- Des projets développés par les Ambassades de France à l’étranger en soutien à des organisations féministes locales, en particulier à travers le Fonds de solidarité pour les projets innovants (FSPI) et les Projets Innovants de la Société Civile et Coalitions d’Acteurs (PISCCA).
Mis à jour en octobre 2023