Élargissement de l’Union européenne et droits des femmes : état des lieux et perspectives

Partager

Dans la continuité de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, la Direction de l’Europe continentale, la Direction de l’Union européenne et le Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères ont organisé, ce 11 mars, un évènement sur « Les droits des femmes et l’élargissement de l’Union européenne : état des lieux et perspectives ».

Cet événement de haut-niveau, à l’initiative de ces trois directions, a été ouvert par le Ministre délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot et son homologue allemande, Anna Lührmann. Les deux ministres ont notamment souligné la responsabilité franco-allemande pour promouvoir les droits des femmes au sein de l’UE, dans le cadre du processus d’élargissement et plus largement au travers de leur diplomatie féministe.

Ces échanges ont permis de tenir une réflexion novatrice, portée vers l’avenir et au croisement de deux thématiques prioritaires pour la diplomatie française : l’élargissement de l’UE, d’une part, et l’égalité de genre et les droits des femmes, d’autre part. Les travaux du 11 mars se sont articulés autour de deux tables-rondes :

  • la première, intitulée « Droits des femmes dans les pays candidats : quels progrès ? quels défis ? », a dressé un panorama des droits des femmes dans les pays de l’UE ainsi que ceux candidats en soulignant les défis auxquels ils font face pour faire avancer ces droits. A notamment été souligné le besoin d’avancer sur les réformes en matière de droits et santé sexuels et reproductifs, ainsi que sur la formation des agents publics et des populations à ce sujets, notamment à la vie affective et sexuelle. De plus, les échanges ont souligné que le respect des droits fondamentaux est devenu un chapitre primordial dans le processus d’adhésion à l’UE. La perspective de l’adhésion catalyse ainsi les transformations internes en faveur des droits des femmes dans les pays candidats.
  • la deuxième table-ronde, intitulée « Droits des femmes et processus d’élargissement : comment enraciner les progrès sur le long-terme ? quelles priorités d’action ? » visait à identifier des pistes de travail pour utiliser au mieux le processus d’élargissement afin d’enraciner ces progrès sur le long-terme, et à évoquer le levier que doit constituer la diplomatie féministe à cet égard.

Ces échanges ont mis en lumière la dimension structurante du combat pour les droits des femmes dans les pays candidats et dans les États membres. Les participants ont rappelé que l’Union européenne se singularise notamment par ses efforts de mise en œuvre de valeurs universelles, telles la protection des droits humains, de la liberté et de l’égalité. La réflexion engagée à l’occasion de cet événement démontre que la question des droits des femmes transcende la distinction fréquente entre États membres et États candidats et impose de s’assurer que les engagements pris sur le plan juridique sont bien respectés. Enfin, les travaux ont mis en exergue la nécessité de « faire société avec les sociétés », c’est-à-dire d’approfondir l’appropriation par les citoyens des réformes visant à renforcer les droits des femmes, notamment par un travail conjoint avec les organisations féministes de la société civile, qui sont souvent à l’origine des transformations politiques majeures.

Ces échanges, qui se sont tenus en présence de représentants des ambassades de l’Union européenne et des pays candidats, des institutions françaises et européennes ainsi que de la société civile, ont permis de créer des liens entre les acteurs et actrices de l’égalité de genre à tous les niveaux et de souligner la pertinence du concept de diplomatie féministe, tant sur le volet interne, pour bâtir une « Europe féministe », que sur le volet externe, afin de créer une véritable diplomatie féministe européenne.