Commerce extérieur - Lancement du Plan Export - Discours d’ouverture d’Olivier Becht (31 août 2023)

Partager

"Mesdames et Messieurs,

Une conviction et aussi une ambition pour notre pays : la France peut et doit redevenir une grande puissance commerciale.

Nous en avons les atouts, nous fabriquons souvent les meilleurs ou parmi les meilleurs produits du monde.

Et je ne peux pas me résigner à voir année après année les déficits s’accumuler.

C’est une question de souveraineté car ces déficits, ils ne grèvent pas le budget de l’Etat, mais ils appauvrissent toute la Nation.

Parler de souveraineté, contrairement à ce que disent certains, ce n’est pas le repli. Parler de souveraineté, c’est justement passer à l’offensive pour avoir le monde comme horizon.

Notre influence aujourd’hui passe par l’économie.

C’est aussi une nécessité pour tendre vers l’objectif du plein emploi.

Car exporter, c’est créer de la valeur ajoutée et des emplois dans nos territoires, c’est permettre aux entreprises de distribuer des salaires qui permettent à nos concitoyens de vivre dignement.

C’est donc une ambition d’influence mais aussi un impératif économique et social.

Lancer un nouveau plan export, c’est répondre à cette ambition !

La stratégie de Roubaix, il y a 5 ans, a été un succès mais nous voulons nous donner des moyens supplémentaires et un nouveau cap !

En effet, la stratégie de Roubaix, en 2018, a eu l’immense mérite de constituer la Team France Export.

Cette équipe, elle est là, soudée au service des entreprises :

  • les Régions, en charge du développement économique, cher Christian Estrosi ;
  • Business France, cher Laurent Saint-Martin, cher Pascal Cagni ;
  • Bpifrance, cher Olivier Vincent, qui représentez aujourd’hui Nicolas Dufourcq retenu en Chine ;
  • CCI-France, cher Alain di Crescenzo.

Elle s’appuie sur des partenaires solides :

  • les Conseillers du commerce extérieur, chère Sophie Sidos-Vicat ;
  • le réseau des Chambres de commerce françaises à l’international, cher Arnaud Vaissié ;
  • les OSCI, cher Hervé Druart, chère Emmanuelle Pianetti ;
  • ainsi que le MEDEF, chère Christine Lepage ; le MEDEF International, cher Geoffroy Roux de Bézieux ; et les nombreuses fédérations professionnelles présentes aujourd’hui.

Cette équipe, elle marche.

Une entreprise que vous accompagnez, elle réussit !

  • Son chiffre d’affaires export croît deux fois plus vite, dès la première année à l’export.
  • Plus de 94% d’entre elles se maintiennent durablement à l’export, là où, pour l’ensemble des entreprises, c’est 1 sur une 4 qui abandonne d’une année sur l’autre.
  • Et enfin cette Team France elle a réussi à porter le nombre de nos entreprises exportatrices de 125.000 à près de 150.000 aujourd’hui. C’est un vrai succès.

Toutefois, nous devons aller plus loin et nous devons aller plus vite.

Nous devons avoir une ambition claire : porter à 200.000 le nombre de nos entreprises exportatrices à l’horizon 2030, et surtout, viser le retour à l’équilibre, et pourquoi pas un excédent, dans nos échanges avec le monde.

Je parlais tout à l’heure de la souveraineté de la France. Cette ambition, c’est une ambition pour la souveraineté de la France. Mais en réalité, cette ambition elle doit d’abord être celle des entreprises.

Lorsque je dis aux entreprises : "exportez !", c’est parce que je suis convaincu que si elles ne le font pas, elles se mettent elles-mêmes en risque. Le monde dans lequel nous vivons est un monde de chocs. Il suffit de regarder. Ces dernières années, les crises se sont enchaînées : pandémie, retour de la guerre en Europe - l’inflation et les crises économiques que celle-ci a engendrées… D’autres crises viendront encore frapper notre monde ces prochaines années, notamment climatiques.

Face à ces chocs, l’export est une nécessité.

Alors, permettez-moi de vous présenter les mesures phares de ce plan, qui est le fruit des échanges que j’ai eus avec chaque membre et partenaire de la TFE, mais aussi avec chaque dirigeant ou salarié d’entreprise que j’ai rencontré sur le terrain, depuis un an en tant que ministre, mais depuis vingt ans en tant qu’élu local et national.

Ce plan, c’est le fruit de trois constats.

Le premier constat, c’est que trop d’entreprises ne vont pas à l’export. Soit par manque de moyens humains. Soit parce que le chef d’entreprise n’a pas ce réflexe et ne s’est même pas posé la question de l’export. On ne peut pas s’en satisfaire. On va vous aider. On va vous aider à recruter, à former, à convaincre.

Je veux pousser les entreprises à recruter, et à recruter des jeunes d’abord !

Le Gouvernement va donc créer le volontariat territorial de l’export. Pour les entreprises qui n’ont pas assez de temps à dédier à l’export, l’Etat soutiendra financièrement l’embauche d’un jeune diplômé. Avec lui - ou elle ! - l’entreprise pourra bâtir, depuis la France, une stratégie export. Ce dispositif sera proposé à toutes les nouvelles PME ou ETI accompagnées par Business France. C’est au fond le pendant en France du VIE, qui connaît un réel succès et que nous allons encore renforcer notamment pour les jeunes issus des quartiers des politiques prioritaires de la ville ou de formations courtes.

Nous allons aussi former. Mon souhait, c’est que les dirigeants, les salariés et les étudiants, - nos futurs exportateurs ! - aient accès, au moment où ils en ont besoin, à toutes les formations de qualité. Ce sera le rôle de l’Académie de l’export avec un objectif clair : 50.000 personnes formées chaque année à l’export pour et dans les entreprises.

Enfin, pour diffuser ce "réflexe de l’export" qui me tient à cœur, il nous faut convaincre ! Il faut convaincre les chefs d’entreprises qui n’ont pas le réflexe export. Pour cela, je veux lancer une véritable opération de porte-à-porte ! Je compte sur la TFE !

Business France lancera d’ailleurs le programme "Parlementaires engagés pour l’export". Avec l’appui de la TFE, nos parlementaires pourront désormais aider de nouvelles entreprises à partir à l’assaut de l’export. Je lancerai cette mesure, cet après-midi-même, avec Laurent Saint-Martin, dans les circonscriptions de deux de nos députés engagés sur ces sujets : Marie Lebec et Charles Rodwell.

Le deuxième constat, c’est que la France est un pays qui fait rêver partout dans le monde. Notre attractivité en est la preuve !

Nos produits font rêver. Ils doivent être visibles partout dans le monde.

Misons sur notre image. L’image de marque de notre pays doit profiter à tous nos produits, au-delà des secteurs où ils sont déjà très reconnus, comme la mode, le luxe ou les vins et spiritueux. Et surfons sur cette image pour oser être sur tous les marchés du monde !

Alors, on va vous aider à être présents partout, et d’abord en ligne. C’est le lieu du commerce de demain, pour le BtoB notamment !

Tous ces marchés, allez-y ensemble ! Les entreprises françaises seront réunies au sein des "Pavillons France", dans les plus grands salons internationaux, grâce à une participation subventionnée à hauteur de 30% par le Gouvernement. L’objectif, c’est que vous soyez 5000 à en bénéficier d’ici 2027.

Le troisième constat, enfin, c’est que depuis six ans, notre politique en faveur de la réindustrialisation et de la compétitivité de nos entreprises, elle marche.

Sachons en faire un levier pour reconquérir demain des parts de marchés !

Maintenant que les entreprises françaises ont regagné en compétitivité, qu’elles ont vu leur marge de manœuvre se consolider pour innover, investir, recruter, elles doivent avoir comme objectif de partir à l’international.

C’est une nécessité pour toutes les entreprises, je l’ai dit. C’est même la clé de leur prospérité.

Je suis donc déterminé à les emmener une par une sur tous les secteurs d’avenir et sur toutes les zones géographiques en croissance.

Notre politique de réindustrialisation, poussée par le chef de l’Etat en 2017 s’est accélérée il y a 2 ans avec le plan France 2030.

Je veux offrir à chaque PME lauréate de France 2030, cher Bruno Bonnell, un parcours d’accompagnement dédié, pour que ces pépites s’exportent au mieux. Elles pourront accéder à tous les outils proposés par la Team France Export à un coût réduit de moitié sur la période 2023-2026.

Je veux aussi renforcer les programmes d’accompagnement intensif de Business France, qui ont déjà prouvé leur efficacité. Je veux que nous accélérions l’activité à l’export des entreprises dans toutes les géographies d’avenir - je pense à l’Indopacifique, qui est l’un des moteurs de l’économie mondiale.

Ce plan pour l’export, vous l’aurez compris, il est ambitieux. Il est surtout à la hauteur de l’enjeu.

Avec ce plan, ayez le monde comme horizon !

Je compte sur vous, "Osez l’export !"

Merci à tous."