Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (18-24 novembre 2022)
La France promeut une utilisation prudente et raisonnée des antibiotiques dans le cadre d’une approche globale et transversale de la santé mondiale incluant la santé humaine, animale et environnementale. Une approche intitulée « Une seule santé » ou « One Health » en anglais.
Les effets néfastes de l’utilisation excessive des antibiotiques constituent l’une des 10 menaces les plus sérieuses pour la santé mondiale identifiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Elle soutient, ainsi, la semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens, organisée à l’initiative de l’OMS du 18 au 24 novembre 2022, ainsi que la journée européenne d’information sur les antibiotiques du 18 novembre 2022 promue par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
La résistance aux antibiotiques ou antibiorésistance (ABR) désigne la capacité – naturelle ou acquise – des bactéries à se prémunir de l’action des antibiotiques.
Antibiotiques, antiviraux, antiparasitaires, antifongiques sont regroupés sous le terme « antimicrobiens ». La résistance aux antimicrobiens (RAM) englobe donc tout phénomène de résistance détecté dans la famille des antimicrobiens.
La France a centré son action sur la lutte contre l’antibiorésistance, qui est le problème le plus prégnant dans notre pays, mais la problématique au niveau international est définie de façon plus large autour de l’AMR.
La santé de l’Homme, de l’animal et des écosystèmes étant interdépendantes – ce que met en avant l’approche « une seule santé » – on trouve des bactéries résistantes chez tous les êtres vivants ainsi que dans l’environnement, avec une capacité de transmission entre organismes et milieux. Largement due à l’utilisation excessive des antibiotiques chez les humains, chez les animaux et dans les productions végétales, l’antibiorésistance constitue une menace sur la médecine moderne. De récentes estimations ont montré que l’antibiorésistance aurait causé 1,27 millions de morts en 2019, ce qui en fait donc un problème de santé publique de dimension au moins aussi grande que le SIDA et le paludisme.
La France est fortement mobilisée dans la lutte contre l’antibiorésistance avec une approche « Une seule santé »
Suivant les recommandations de l’OMS, la France met en œuvre une Feuille de Route Interministérielle pour la maîtrise de l’antibiorésistance (2016), en cours d’actualisation.
La France y promeut une utilisation prudente et raisonnée des antibiotiques dans le cadre d’une approche globale et transversale de la santé incluant la santé humaine, animale et environnementale. La prévention est la pièce maîtresse de la stratégie française de lutte contre l’antibiorésistance, avec une priorité donnée à la promotion d’un usage raisonné des antibiotiques et des mesures visant à prévenir les infections (notamment hygiène et vaccination). Cette approche a été promue à l’occasion de la Présidence française du Conseil de l’Union Européenne, lors d’une Conférence ministérielle de haut niveau organisée par la France le 7 mars 2022 et à l’issue de laquelle une Déclaration a été adoptée.
Quelques exemples de projets français
Le projet SARA en Afrique
Le projet intitulé « Surveillance de l’Antibio-Résistance en Afrique (SARA) », financé par le Fonds de Solidarité pour les projets innovants (FSPI) du MEAE, a pour objectif principal de créer un réseau de surveillance et de recherche sur l’antibiorésistance dans 6 pays d’Afrique : Bénin, Cameroun, Madagascar, Maroc, République centrafricaine et Sénégal. Aussi, des institutions membres du Pasteur Network ou partenaires de ce réseau (CHU de Cotounou au Bénin), implantées dans ces pays et impliquées dans la biologie médicale, la santé publique et la recherche en antibiorésistance, se sont unies avec l’Institut Pasteur pour contribuer à définir une stratégie commune de surveillance de l’antibiorésistance et initier un renforcement de capacités visant à développer des activités de recherche sur cette thématique de santé publique prioritaire.
Projets de l’INSERM CircUs et RAMSES
Dans le cadre du Programme Prioritaire de Recherche (PPR) financé par le programme des investissements d’avenir n°3 (PIA3), l’Inserm a eu pour mission de structurer et d’accompagner des projets de lutte contre l’antibiorésistance avec les pays à ressources limitées. Le travail de structuration a conduit à deux projets de recherche avec les pays suivants : le Burkina Faso, le Cambodge, la Côte d’Ivoire et Madagascar. Un des projets porte sur les facteurs de transmission de la résistance aux antibiotiques dans divers habitats et environnements (CircUs : 0,7 M€) et le second, sur les facteurs économiques et sociaux de l’antibiorésistance (RAMSES : 0,3 M€, mené par INRAE, CIRAD et IRD). Les deux projets qui s’inscrivent dans une approche « une seule santé » ont été lancés au printemps 2022.
La plateforme éducative e-Bug
e-Bug est une ressource pédagogique gratuite et ludique destinée aux écoliers (niveau primaire, collège et lycée) et à leurs enseignants/parents, ainsi qu’aux étudiants en santé. Les outils concernent les micro-organismes, la transmission, la prévention et le traitement des infections. Cette plateforme est disponible pour une douzaine de pays et autant de langues. Elle comprend des modules centrés sur l’antibiorésistance et sur l’approche « une seule santé », des propositions clé en main d’exercices et activités.
À l’occasion de la semaine mondiale du bon usage des antibiotiques, des campagnes d’information et de sensibilisation sont mises en œuvre par les acteurs de la lutte contre l’antibiorésistance. Pour plus d’information, nous vous invitons à consulter le site du gouvernement consacré à l’antibiorésistance, les sites des organisations internationales (OMS, FAO, OMSA, PNUE) et le site du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.