Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (18-24 novembre 2024)

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À l’occasion de la semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (RAM), qui se déroule cette année du 18 au 24 novembre, sous l’égide de la Quadripartite (OMS, FAO, OMSA et PNUE), la France réaffirme son engagement et son expertise de longue date dans la lutte contre l’antibiorésistance avec l’approche « Une Seule Santé ».

Que sont les antimicrobiens ?

Les antimicrobiens sont des médicaments utilisés pour prévenir et traiter les infections causées par les micro-organismes comme les bactéries (antibiotiques), les virus (antiviraux), les champignons (antifongiques) et les parasites (antiparasitaires) chez les êtres humains, les animaux et les végétaux.

L’antibiorésistance est au cœur des préoccupations sanitaires mondiales

La résistance aux antimicrobiens (RAM) désigne la capacité des micro-organismes à résister aux médicaments habituellement efficaces pour lutter contre les infections. Qualifiée de « pandémie silencieuse », la RAM est considérée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme l’une des dix plus grandes menaces pour la santé publique à l’échelle mondiale. [1] Particulièrement dangereuse, cette pandémie touche principalement les pays à revenu faible et intermédiaire, et les populations les plus vulnérables.

La RAM ne connaît aucune frontière géographique et impacte tous les types d’êtres vivants. Cela rend essentiels le caractère global de la réponse et la mise en place de l’approche « Une Seule Santé », à tous les niveaux d’action et de collaboration. Menaçant les succès de la médecine moderne, ainsi que la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments, la RAM est étroitement liée aux problématiques d’accès et d’usage des médicaments, vaccins et outils diagnostiques.

Les engagements internationaux pris en 2024 face à la menace de la « pandémie silencieuse »

En 2024, le sujet a gagné en visibilité au plan international. Le 26 septembre 2024, la Réunion de haut-niveau de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) sur la RAM a abouti à une déclaration politique. Les 15 et 16 novembre 2024, la quatrième Conférence ministérielle de haut-niveau (en Arabie Saoudite) a permis l’adoption de nouveaux engagements visant à mettre en œuvre les acquis de la réunion du 26 septembre.

Les priorités de la France face à la RAM

Lors de ces deux évènements, la France a activement promu la mise en œuvre de l’approche « Une seule santé ». La Stratégie française en santé mondiale (2023-2027) et la Feuille de route interministérielle (2024-2034) détaillent les priorités de la France pour la santé humaine, animale et environnementale :

  • favoriser les actions de prévention et de contrôle des infections,
  • promouvoir un usage approprié, prudent et responsable des antimicrobiens,
  • investir dans la recherche , le développement et l’innovation (RDI) afin de disposer de produits de santé accessibles, abordables, sûrs et efficaces, tant sur le plan curatif que sur les plans préventif et diagnostique,
  • promouvoir la formation et mener des activités de sensibilisation auprès du grand public comme des professionnels

L’action de la France en la matière s’étend à l’échelle européenne, où, par exemple, ses experts de l’INSERM coordonnent l’action européenne conjointe EU-JAMRAI 2. Cette initiative vise, entre autres, à l’adoption de mesures concrètes pour lutter contre la RAM. La France est également engagée au niveau international et finance certains projets, comme le projet « R’OHOKET » en Afrique de l’Est, qui couvre divers domaines à la jonction entre santé humaine, santé animale et écosystèmes (recherche, sensibilisation, prévention, collaboration régionale, processus décisionnel).

Pour plus d’informations, consultez :

  • Le portail de l’INSERM ;
  • Le méta-réseau PROMISE, qui recense chaque semaine les parutions sur la RAM ;
  • Le site du ministère de la Santé et de l’Accès aux Soins, le site du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt, le site du ministère de la transition écologique, le site de Santé publique France (santé humaine), le site de l’Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ;
  • Autres ressources : AntibioMalin ; plateforme éducative e-bug.

[1D’ici 2050, la RAM pourrait devenir la première cause de décès dans le monde (10M/an) et coûter 855 $Mds/an (412Mds concernant le traitement des infections bactériennes résistantes et 443Mds en raison de pertes de productivité dues à la RAM ), tandis que les pertes annuelles de production animale dues à la RAM R correspondent aux besoins de consommation d’entre 746M et 2mds de personnes. Responsable d’1,27M de décès en 2019 (résistance bactérienne), le fardeau est au moins aussi important que celui de la grippe, de la tuberculose et du VIH/SIDA réunis. Chaque année en Europe, plus de 35 000 décès seraient dus à une infection causée par des bactéries multi-résistantes, soit près de 100 décès/jour.