Bilan de l’aide publique au développement française en 2021
En 2017, les engagements français en matière d’aide publique au développement (APD) dépassaient pour la première fois le seuil des 10 milliards d’euros. En hausse constante, ils ont atteint en 2021, 13,1 milliards d’euros en équivalent-don (0,51% du revenu national brut, RNB).
Qu’est-ce que l’aide publique au développement ?
L’aide publique au développement (APD) telle que définie par le comité d’aide au développement (CAD) l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) correspond à tous les apports de ressources assortis de conditions favorables et fournis par des organismes publics aux pays et territoires éligibles, ou à des institutions multilatérales, avec pour but essentiel de favoriser le développement économique ou le niveau de vie des pays en développement. La liste des pays et territoires éligibles à l’APD est revue tous les trois ans par le CAD. Elle est constituée essentiellement à partir de critères liés au niveau de richesse des pays (RNB par habitant) et inclut la catégorie des pays les moins avancés (PMA) définie par les Nations unies.
La répartition de l’APD française en 2021
Conformément à la trajectoire inscrite dans la loi de programmation du 4 août 2021 relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, la loi de finances 2023 prévoit que l’APD française s’établisse à 15,1 milliards d’euros en 2022 (0,56% du RNB), plaçant la France dans le groupe de tête des pays donneurs (4ème position).
Sur les montants versés en 2021, (dernières données détaillées disponibles),
- près de 30% (3,83 milliards d’euros) proviennent des financements mis en œuvre par l’Agence française de développement (AFD) ;
- les deux ministères chargés de piloter la politique de développement de la France (le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique) représentent un montant d’APD annuel comparable ;
- la France contribue également au budget de l’Union européenne affecté au développement, qui représente environ 14,8% (1,95 milliard d’euros) de l’APD française déclarée en 2021.
D’autres institutions françaises sont pourvoyeuses d’APD :
- le ministère de l’Intérieur (915 millions d’euros, 6,9% du total), principalement au titre de la prise en compte des frais d’accueil des réfugiés ;
- Proparco (907,9 millions d’euros, 6,9%) ;
- le ministère de l’Éducation nationale (809 millions d’euros, 6,1%).
La France décline son action selon les cinq grandes priorités définies par le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) du 8 février 2018 :
- climat et environnement (4,48 milliards d’euros),
- égalité femmes-hommes (3,79 milliard d’euros),
- éducation (1,27 milliard d’euros),
- santé (947,1 millions d’euros),
- crises et fragilités (101,2 millions d’euros).
La pandémie de Covid-19 a entraîné une forte augmentation des versements d’APD en santé, qui sont passés de 155 millions d’euros en moyenne sur la période 2016-2018 à 764 millions d’euros en moyenne sur la période 2019-2021.
APD française en 2021 par secteur (M €, versements bruts)
La répartition géographique
Au plan régional, l’Afrique de l’Ouest concentre en 2021 la plus grande part de l’APD française (1,38 milliard d’euros), devant l’Amérique du Sud (1,15 milliard d’euros) et l’Afrique du Nord (1,11 milliard d’euros).
Au plan national, le Brésil et le Maroc sont les premiers pays bénéficiaires de l’APD française, avec environ 505 millions d’euros chacun, devançant la Colombie (385 millions d’euros), le Mexique (350 millions d’euros) et la Côte d’Ivoire (305 millions d’euros). Les 19 prioritaires (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Djibouti, Éthiopie, Gambie, Guinée, Haïti, Liberia, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Centrafrique, RDC, Sénégal, Tchad, Togo) ont bénéficié pour leur part de 1,14 milliard d’euros de l’APD française, soit 7% des versements totaux.
Les 10 premières sous-régions bénéficiaires de l’APD française en 2021 (en millions d’euros, versements bruts)
L’aide bilatérale, outil majeur de la France pour le développement
Selon les données préliminaires pour l’année 2022, l’aide bilatérale de la France a atteint 9,1 milliards d’euros, soit environ 60% du total, tandis que l’aide multilatérale représentait 6 milliards d’euros (40% du total), soit une répartition entre les canaux bilatéral et multilatéral comparable à celle observée en 2021.
En 2021, les dons demeuraient très largement dominants dans le volume total d’APD de la France (77,8% du montant total en équivalent-don), tandis que les prêts représentaient 20,3%, cette part importante constituant une spécificité de l’aide française. La part des dons a ainsi augmenté de près de 6 % par rapport à 2020 mais restait toutefois inférieur au niveau atteint en 2019 (80,8%). L’APD multilatérale de la France se fait quant à elle quasi-exclusivement (97,5% en 2021) sous forme de dons et/ou de contributions aux budgets des organisations internationales. La France prévoit par exemple de participer à hauteur de 1,55 milliards d’euros au Fond Vert pour le climat sur la période 2019-2023. Elle s’est également engagée à contribuer au financement de l’association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale. Entre 2023 et 2025, elle y participera à hauteur de 1,45 milliards d’euros.
Mis à jour : mai 2023