Plateforme de Hambourg pour le développement durable – De nouvelles alliances sont nécessaires pour fournir des financements mixtes à grande échelle (Berlin, le 15 octobre 2024)
Communiqué de presse conjoint du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement de l’Allemagne, du ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement du Royaume-Uni, d’Affaires mondiales Canada, du ministère des Affaires étrangères du Danemark, du Trésor national de la République d’Afrique du Sud, du secrétariat d’État chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux de la France, d’Allianz, de la Caisse de dépôt et placement du Québec et de l’Organisation de coopération et de développement économiques :
Une coalition d’acteurs public-privé lance une action conjointe pour accroître à grande échelle les investissements privés en faveur des objectifs de développement durable dans les marchés émergents et les économies en développement : lors de la Conférence de Hambourg pour le développement durable, une coalition rassemblant des institutions privées et publiques a annoncé le lancement de la Plateforme de Hambourg pour le développement durable. Cette plateforme a pour objectif de porter à grande échelle les investissements durables dans les marchés émergents et les économies en développement grâce à l’uniformisation des instruments financiers.
Les objectifs de développement durable (ODD) ainsi que les objectifs en matière de climat et de biodiversité ne sauraient être atteints en recourant exclusivement à des financements publics. Il est urgent de mobiliser davantage d’investissements privés, notamment dans les marchés émergents et les économies en développement. Pour combler les lacunes en matière de financement, il faut que les investisseurs privés puissent investir plus facilement. Les financements mixtes offrent des mécanismes permettant de surmonter cette difficulté. Tel est le but poursuivi par l’alliance entre acteurs publics et privés dénommée « Plateforme de Hambourg pour le développement durable » dont le lancement a été annoncé lors de la conférence de Hambourg pour le développement durable.
Le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement de l’Allemagne, le ministère des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement du Royaume-Uni, Affaires mondiales Canada, le ministère des Affaires étrangères du Danemark, le Trésor national de la République d’Afrique du Sud, le secrétaire d’État chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux de la France, la banque de développement allemande KfW et la British International Investment (BII), ainsi qu’Allianz et la Caisse de dépôt et placement du Québec ont noué un partenariat pour mettre en place conjointement la Plateforme de Hambourg pour le développement durable. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) jouera le rôle d’organe consultatif de cette Plateforme.
Jusqu’à présent, les investissements durables dans les marchés émergents et les économies en développement ont été pour le secteur privé le fait d’entreprises pionnières ; en dépit de possibilités prometteuses en matière d’investissement, les grands investisseurs institutionnels comme les fonds de pension ou les sociétés d’assurance y investissent rarement à grande échelle. De tels investissements sont en effet longs à mettre en œuvre car ils requièrent souvent plusieurs années de préparation et recourent à des produits financiers souvent très complexes. Pour permettre aux investisseurs privés d’investir plus facilement à grande échelle, il conviendrait de regrouper les fonds des bailleurs publics et d’uniformiser les instruments financiers.
La Plateforme de Hambourg pour le développement durable vise à apporter une solution en combinant davantage investissements publics et privés grâce à l’uniformisation des produits financiers et à l’harmonisation des stratégies publiques. Cette initiative entend ainsi renforcer la simplicité, la réplicabilité et l’efficacité de ces investissements en permettant de ce fait d’en accroître considérablement les volumes.
L’uniformisation constitue un moyen clé de garantir l’efficacité opérationnelle. En rendant les investissements simples, efficaces et rapides, il devient possible d’en accroître le volume. L’uniformisation agit comme une « lingua franca », en luttant contre la fragmentation et en accélérant les procédures. Elle peut ainsi constituer une étape importante dans la mobilisation à grande échelle des investissements privés. Des institutions et initiatives diverses, notamment l’initiative « Net-Zero Asset Owner Alliance » des Nations Unies, l’OCDE ainsi que le groupe de travail du B20 Finance et infrastructures, en sont bien conscientes et appellent à cette uniformisation. Toutefois, celle-ci fait actuellement défaut en matière de financements mixtes.
Le lancement de la Plateforme de Hambourg pour le développement durable a été annoncé lors de la première Conférence de Hambourg pour le développement durable, qui s’est tenue les 7 et 8 octobre derniers. Avec pour devise « Ensemble, nous co-bâtissons le développement », cette conférence vise à lever les obstacles à la mise en œuvre des ODD. Elle constitue une nouvelle enceinte à l’échelle mondiale destinée à accélérer les progrès en vue de réaliser les ODD et à apporter des solutions axées sur les résultats. Cette conférence annuelle est une initiative conjointe du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement de l’Allemagne, de la Fondation Michael Otto et de la ville de Hambourg.
Les membres fondateurs de la Plateforme de Hambourg pour le développement durable ont déclaré ce qui suit à propos de leurs motivations :
Anneliese Dodds, ministre du Développement, ministère des Affaires étrangères du Commonwealth et du Développement, et ministre des Femmes et de l’Égalité, ministère de l’Éducation, Royaume-Uni : « Pour atteindre les objectifs de développement durable, nous aurons besoin de milliers de milliards de dollars supplémentaires en investissements publics et privés dans les marchés émergents et les économies en développement. Pour que les capitaux privés circulent rapidement et à grande échelle, il faut que les investisseurs puissent être à même de comparer les options qui s’offrent à eux et de prendre des décisions en toute confiance. C’est la raison pour laquelle le Royaume-Uni se félicite de soutenir la Plateforme de Hambourg pour le développement durable, qui aura pour priorité d’accroître à grande échelle les investissements vers les régions qui en ont le plus besoin, grâce à des produits d’investissement uniformisés se présentant de manière claire et simple. »
Jochen Flasbarth, secrétaire d’État, ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement de l’Allemagne : « Les ODD sont le fruit d’un consensus sans précédent à l’échelle mondiale et, à ce titre, ils investissent les acteurs publics et privés d’une mission conjointe. Nous devons unir nos efforts pour que cette mission ait un écho. Ces dernières années, de nombreux instruments de financement mixte ont été mis en place avec succès. Nous devons à présent recenser ces réussites, uniformiser les instruments et les développer à plus grande échelle. C’est le rôle assigné à la Plateforme de Hambourg pour le développement durable. Cette Plateforme illustre parfaitement la manière dont le gouvernement allemand consolide les partenariats internationaux et dont la coopération au développement exploite efficacement les mécanismes de marché pour produire conjointement des résultats. »
Thani Mohamed Soilihi, secrétaire d’État chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux de la France : « Si nous voulons atteindre collectivement les objectifs de développement durable des Nations Unies, nous devons renforcer les capacités de financement. Cela passe par une mobilisation bien plus importante du secteur privé. La France en a fait une priorité, que nous portons avec 66 partenaires dans le cadre du Pacte de Paris pour les peuples et la planète. Dans ce contexte, la Plateforme de Hambourg pour le développement durable joue un rôle crucial, et nous espérons qu’elle soutiendra les efforts déployés actuellement pour accroître les investissements durables et obtenir des résultats concrets. »
Lina Gandløse Hansen, secrétaire d’État chargée du Commerce et des Investissements, ministère des Affaires étrangères du Danemark : « Si nous voulons atteindre les objectifs de développement durable et mettre en œuvre l’Accord de Paris, nous devons combler les lacunes en matière de financement. Les chiffres sont clairs : nous sommes encore loin du compte. Tout le monde doit agir, mais le secteur privé a un rôle majeur à jouer. Nous devons mettre en place des modèles réplicables à grande échelle. La Plateforme de Hambourg pour le développement durable peut à ce titre se révéler essentielle. Le Danemark est prêt à apporter son expertise en matière d’instruments de financement innovants et à étudier les possibilités de synergies, notamment dans le cadre des travaux de l’Alliance pour la coopération en matière de mobilisation de financements, qui entend réunir plusieurs milliards de dollars en capitaux privés pour soutenir l’action climatique. »
Mmakgoshi Lekhethe, responsable des actifs et des passifs, Trésor national de de la République d’Afrique du Sud : « Nous avons besoin de solutions et d’investissements ayant de véritables retombées à l’échelle mondiale. Et pour que les investissements puissent produire de véritables retombées, les secteurs privés et publics doivent œuvrer de concert. Les efforts déployés en faveur du développement ne pourront être soutenables à long terme que si nous parvenons à mobiliser les marchés privés en faveur de nos objectifs. La Plateforme de Hambourg pour le développement durable peut constituer un levier essentiel de cette mission. »
Patricia Peña, sous-ministre adjointe, Affaires mondiales Canada : « La mise en place de la Plateforme de Hambourg pour le développement durable suppose de tirer les enseignements des solutions existantes et de les exploiter, en veillant à ce que les mesures que nous proposons et la manière dont nous collaborons apportent une valeur ajoutée et évitent les doubles emplois. Étant donné la nécessité de travailler de manière plus efficace avec les autres bailleurs et les investisseurs privés en amont, la Plateforme de Hambourg pour le développement durable pourrait devenir un outil essentiel pour renforcer la coopération entre les bailleurs et remédier aux problèmes existants en matière de financement mixte. »
Claus Stickler, co-responsable mondial, Allianz Investment Management : « La rapidité et la possibilité de porter les instruments à grande échelle sont des facteurs de réussite majeurs pour parvenir à des changements durables au niveau mondial, par exemple pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables dans les marchés émergents. La Plateforme de Hambourg pour le développement durable peut contribuer à simplifier la mise en place et la gestion d’instruments de financement mixte, en augmentant de ce fait leur potentiel en matière d’investissement. Nous devons travailler ensemble à la mise en place de cette plateforme importante et mener des actions concrètes. »
Vito Dellerba, directeur général, Caisse de dépôt et placement du Québec : « Disposer de modèles et de cadres uniformisés pour les rendements financiers et les retombées des investissements, autant d’initiatives mises en avant par la Plateforme de Hambourg pour le développement durable, permettrait de faciliter la prise de décisions opportunes et éclairées en fournissant des informations uniformisées et cohérentes. Cette uniformisation pourrait en outre accroître l’efficacité des marchés en améliorant les pratiques en matière de gestion des risques, en réduisant les coûts de transaction et en augmentant le volume des liquidités. »
Mary Beth Goodman, secrétaire générale adjointe, OCDE : « L’OCDE joue le rôle d’organe consultatif de la Plateforme de Hambourg pour le développement durable. La promotion d’approches innovantes permettant de renforcer la mobilisation de capitaux privés dans les marchés émergents et les économies en développement occupe une place centrale dans les travaux de l’Organisation. Par sa capacité à rassembler, celle-ci participera aux progrès accomplis dans la mise en œuvre de cette initiative. Grâce à ses travaux en matière d’harmonisation des méthodes de financement mixte et à l’attention portée à la question de l’uniformisation dans l’actuelle mise à jour de ses Principes et lignes directrices en matière de financement mixte, l’OCDE peut contribuer de manière importante à cette initiative. »
Christiane Laibach, membre du conseil d’administration, KfW : « Nous avons tous tiré de précieuses leçons en matière de financement mixte et d’investissement responsable au cours des vingt dernières années. Mais si nous voulons changer d’échelle, nous devons travailler de concert, convenir de modèles communs fondés sur ces enseignements et les appliquer de manière prévisible et uniformisée. Ce sont là les objectifs de la Plateforme de Hambourg pour le développement durable. »
Liz Lloyd, directrice des placements, BII : « Il est essentiel de mobiliser des capitaux privés si nous voulons nous montrer à la hauteur des enjeux que représentent le développement et l’urgence climatique. À cet effet, il est primordial de faire appel à des instruments de financement mixte innovants et de recourir à des financements publics concessionnels, afin d’encourager les investissements privés en vue de réaliser les ODD. Nous nous réjouissons de travailler avec d’autres partenaires à la conception d’une approche commune du financement mixte permettant la mobilisation de capitaux privés à grande échelle dans des investissements durables. »
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