La préservation de la biodiversité

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La France s’engage au sein des enceintes multilatérales pour faire de la protection de la biodiversité une des priorités des grandes politiques publiques et de la coopération internationale.

Concept forgé en 1985, la biodiversité est le tissu vivant dont nous sommes à la fois acteurs et tributaires. Elle recouvre l’ensemble des milieux naturels et des organismes vivants (plantes, animaux, champignons, bactéries, etc.) ainsi que toutes les relations et interactions entre les organismes vivants, et entre ces organismes et leurs milieux de vie.

La biodiversité est essentielle au fonctionnement des écosystèmes, celui des forêts, des eaux, des récifs de coraux, des sols et même de l’atmosphère, garants de toute vie sur terre. Ces écosystèmes nous rendent des services innombrables et vitaux pour l’agriculture et la régénération des sols, la régulation climatique et la protection du littoral, la qualité de l’air et de l’eau, la pollinisation, les médicaments que nous tirons de la nature, les aliments, médicaments et vêtements.

Sous la pression de l’activité humaine, les milieux naturels et les espèces qui les peuplent déclinent à un rythme sans précédent. L’homme a déclenché la sixième grande crise d’extinction en accélérant de manière vertigineuse le processus de disparitions d’espèces, la dernière en date étant celle des dinosaures il y a 65 millions d’années.
On considère que 75% des milieux terrestres et 40% des écosystèmes marins sont fortement dégradés, tandis que le rythme de disparition est 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel d’extinction. En conséquence, un million d’espèces sont menacées d’extinction dans un futur proche.

Protéger la biodiversité, une priorité mondiale

Les 5 causes majeures d’atteinte à la biodiversité sont aujourd’hui identifiées et détaillées dans le dernier rapport de l’IPBES publié en 2019 :

  • La destruction, dégradation et fragmentation des milieux naturels liées, en particulier, à l’urbanisation croissante, au développement du tourisme, à l’expansion des terres agricoles et au développement des infrastructures de transport, de pêche et d’exploitation minière et forestière.
  • La surexploitation des espèces sauvages de plantes, de bois ou d’animaux et de leurs produits (surpêche et chasse, déforestation…) pour le commerce local ou international que vient renforcer leur commerce illégal.
  • Les pollutions de l’eau, des sols et de l’air, d’origines industrielles, agricoles ou résultant d’usages domestiques.
  • L’introduction d’espèces exotiques envahissantes.
  • Le changement climatique s’ajoute aux autres causes ou les aggrave. Ils contribuent à modifier les conditions de vie des espèces, les forçant à migrer ou à adapter leur mode de vie, ce que toutes ne sont pas capables de faire.

Ces causes interagissent fréquemment et se renforcent mutuellement. Par exemple, les coraux ont fortement régressé dans certaines zones à cause de la pêche intensive, du réchauffement climatique et des pollutions.

Source de solutions, la biodiversité constitue l’un des « fils rouges » de l’Agenda 2030 des Nations-Unies pour le développement durable. Les ODD 15 et 14 (préservation des écosystèmes terrestres et marins) ciblent directement la biodiversité, mais la préservation et la restauration de la biodiversité sont en réalité présentes en filigrane dans tous les autres objectifs. La préservation de la biodiversité constitue donc un enjeu urgent et d’ampleur planétaire, ainsi qu’un enjeu pour le développement humain. Le déploiement et la mise en œuvre de « solutions fondées sur la nature » permettrait à la fois de protéger les écosystèmes, contribuer à l’atténuation ou l’adaptation au changement climatique.

C’est pourquoi la France s’implique fortement au niveau national et dans les enceintes multilatérales pour faire de la protection de la biodiversité une des priorités des grandes politiques publiques et de la coopération internationale. La France a notamment établi la protection de la biodiversité comme une des priorités de son agenda diplomatique et a mené de nombreux efforts, en organisant notamment un One Planet Summit pour la biodiversité en janvier 2021, et en accueillant le Congrès mondial de la Nature de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature en septembre 2021, pour parvenir à l’adoption d’un accord international historique lors de la COP 15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB) qui se tiendra en décembre 2022 à Montréal (Canada), sous présidence chinoise. La France y défend l’adoption d’un cadre mondial pour la biodiversité ambitieux, incluant un objectif de protection d’au moins 30% des terres et des mers d’ici à 2030. Pour porter cette ambition, la France co-préside, aux côtés du Costa Rica, la Coalition de la Haute Ambition pour la nature et les peuples, qui compte aujourd’hui plus de 110 Etats.
La France défend l’adoption d’objectifs et cibles ambitieux, quantifiés dans la mesure du possible et assortis d’indicateurs robustes permettant de lutter contre les pressions directes et indirectes sur la biodiversité et assurer son utilisation durable. Elle vise également à l’adoption d’un mécanisme de mise en œuvre et d’un paquet sur la mobilisation des ressources et le renforcement des capacités adapté. Pour soutenir cette mise en œuvre, la France encourage la mobilisation de l’ensemble des financements, publics, privés, domestiques et internationaux. Elle prendra pleinement sa part pour soutenir les pays en développement à mettre en œuvre ce cadre en doublant ses financements internationaux dédiés à la biodiversité, pour atteindre 1 milliards d’euros d’ici 2025.

Forte de son expertise scientifique reconnue et de la richesse biologique de son territoire, la France prend part à de nombreux processus et initiatives concernant une multitude d’enjeux : préservation des océans, déforestation, désertification et dégradation des terres, commerce illégal d’espèces sauvages, criminalité environnementale, pêche, agriculture, aires protégées, protection des espèces.

(Mise à jour : décembre 2022)