Criminalité organisée – Conférence internationale contre la criminalité environnementale (11 avril 2025)
Plus de cent des plus éminents spécialistes et responsables en matière de criminalité environnementale au monde se sont réunis à Paris à l’occasion du « Dialogue sur la sécurité et le développement pour des actions multilatérales et pluripartites face à la criminalité environnementale », organisé par la France et l’Initiative mondiale de lutte contre la criminalité transnationale organisée et bénéficiant du soutien financier de l’Union européenne, par l’intermédiaire du projet ECO-SOLVE.
Lors de l’ouverture de la conférence, M. Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué français chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, a appelé la communauté internationale à faire de la lutte contre la criminalité environnementale une priorité. Malgré le contexte international incertain, le ministre délégué a affirmé que la question de la criminalité environnementale doit demeurer au cœur des préoccupations de la communauté internationale. Il a souligné la nécessité de mener des actions collectives, notamment en amont de la Conférence des Nations Unies visant à appuyer la réalisation de l’objectif de développement durable n° 14 : conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable, qui se tiendra à Nice en juin prochain.
M. Mark Shaw, directeur de l’Initiative mondiale de lutte contre la criminalité transnationale, a appelé à se montrer plus solidaires et plus innovants dans la lutte contre la criminalité environnementale. Il a souligné la dimension internationale des flux illicites et la nécessité de mener des actions diversifiées tout au long des chaînes d’approvisionnement afin de rompre les liens qui permettent à la criminalité environnementale de prospérer, notamment au moyen des routes commerciales légales et des plateformes d’information. M. Shaw a ainsi indiqué qu’il faut mener des actions plus coordonnées à l’échelle internationale, et ce dans tous les secteurs, et que ces mesures doivent être financées et dotées de ressources au niveau mondial. Il a souligné le rôle crucial que peuvent jouer à ce titre la société civile et le secteur privé.
La conférence internationale, qui s’est tenue les 8 et 9 avril derniers, a permis de passer en revue les mesures qui sont actuellement mises en œuvre pour lutter contre la criminalité environnementale, de partager les bonnes pratiques et de relever les possibilités offertes par les prochains événements multilatéraux pour nous impliquer plus efficacement dans cette lutte, en particulier la prochaine réunion du groupe d’experts dans le cadre de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, la Conférence des Nations Unies sur l’océan, la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, l’Assemblée générale des Nations Unies ainsi que le prochain Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice, qui aura lieu en 2026.
Parmi les participants de cette conférence figuraient des représentants de plusieurs pays, dont la Colombie, le Pérou, le Brésil, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni, l’Indonésie, le Kenya, le Gabon et l’Allemagne, ainsi que des acteurs de la société civile, du monde universitaire, des services répressifs et des systèmes judiciaires pénaux.