Conférence de presse de M. Nicolas Forissier, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur et de l’attractivité, à la résidence de France, lors de son déplacement au Koweït (Koweït, 11 décembre 2025)
=Traduit de l’anglais=
Merci, Monsieur l’Ambassadeur. Merci à vous toutes et tous, Mesdames et Messieurs, J’ai été très heureux d’être ici, au Koweït. Je suis arrivé hier soir et je repars maintenant, mais je reviendrai très certainement, car ce pays est très chaleureux et très intéressant.
Je tiens à souligner que nous entretenons des relations tout à fait particulières, des liens très forts entre le Koweït et la France. Et je n’oublie pas que l’an prochain marquera le soixante-cinquième anniversaire de nos relations diplomatiques. La France a été l’un des premiers pays à établir des relations diplomatiques et des liens solides avec le Koweït. Nous cherchons à les construire, à les renforcer, et c’était précisément l’objectif de cette visite.
Après la visite de Son Altesse l’Émir à Paris, les 13 et 14 juillet derniers, où il était l’invité officiel du Président de la République lors du défilé de la Fête nationale, il était important de poursuivre cette dynamique. Des discussions ont eu lieu : les ministres, les entreprises et les acteurs de nos deux pays ont exprimé la volonté de développer et de renforcer ces liens. C’est la raison de ma présence ici aujourd’hui.
Il y aura d’autres occasions, d’autres visites de nos amis koweïtiens, bien entendu, à Paris et en France. Nous les avons invités, nous l’avons proposé, et je reviendrai également ici. Je sais par ailleurs que Monsieur l’Ambassadeur est un excellent ambassadeur, et je tiens à le dire ce soir. Il œuvre chaque jour pour faire de nos deux pays deux nations amies, des partenaires coopératifs.
Je suis ici, bien sûr, dans le cadre de mes responsabilités en matière d’économie, de commerce extérieur et d’attractivité économique de la France. Mais une relation comme celle qui unit nos deux pays va bien au-delà de l’économie. L’économie en est la base, et aussi la conséquence. Nous avons également des liens culturels, des liens affectifs.
Je voudrais citer, par exemple, les discussions que nous avons eues sur le partenariat avec l’Institut Gustave Roussy, centre de référence en oncologie en France, qui étudie la possibilité de s’implanter ici, à Koweït City. C’est bien plus qu’une simple relation bilatérale : c’est un projet essentiel pour la santé de la population koweïtienne et, au-delà, pour les peuples de la région. Nous pouvons y apporter notre expertise et bâtir ce partenariat. Cela illustre la nature globale du partenariat que nous souhaitons construire.
Nous avons évoqué de nombreux sujets. Nous disposons de grandes entreprises très compétentes, comme Airbus, Thales ou Aéroports de Paris (ADP), notamment pour les grandes infrastructures, dans des domaines qui concernent le Koweït et dans lesquels nous pouvons apporter notre expertise et notre savoir-faire.
Nous avons également discuté d’autres thématiques : les villes intelligentes, la gestion des déchets, la gestion de l’eau, l’énergie, l’intelligence artificielle et les technologies de pointe. Tous ces sujets sont sur la table. Nous souhaitons développer notre coopération et notre partenariat, un partenariat gagnant-gagnant entre nos deux nations, dans tous ces domaines, et plus largement entre les peuples de nos deux pays.
C’est ce que je souhaitais vous dire. Je suis très heureux de cette journée. Monsieur l’Ambassadeur, ces échanges ont été vraiment fructueux, très francs. Nous avons aussi créé des relations personnelles, ce qui est pour moi très important, car on ne peut pas travailler sans relations personnelles chaleureuses, franches et fondées sur la confiance. C’est aussi pour cette raison que, même si je ne peux pas ce soir faire de promesses précises, je peux vous dire que je reviendrai. Je vous remercie très sincèrement.
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Q - Excellence, dans quelle mesure êtes-vous satisfait du volume récent des échanges commerciaux bilatéraux entre les deux pays ? Et quels sont les efforts en cours pour en élargir la portée ?
R - À ce stade, si l’on regarde strictement les chiffres, les échanges sont en faveur du Koweït. Nous importons du Koweït pour un montant proche de deux milliards d’euros, tandis que nos exportations vers le Koweït s’élèvent à environ 700 millions d’euros. Il existe donc un déficit. Mais ce n’est pas un problème, car nous sommes amis. Nos entreprises doivent être très attentives à l’écoute de nos partenaires koweïtiens, à leurs besoins, aux priorités du pays. C’est pourquoi j’ai cité, par exemple, les villes intelligentes, l’énergie, bien sûr le pétrole et le gaz - TotalEnergies travaille notamment à renforcer à nouveau sa présence ici.
Nous devons travailler, être actifs, venir sur le terrain. J’encourage les entreprises françaises à se déplacer, à discuter, à nouer des contacts. Et il en va de même du côté koweïtien. L’essentiel est de travailler ensemble. Avec le temps, nous parviendrons peut-être à des échanges plus équilibrés en volume et en valeur.
Q - Monsieur le Ministre, vous vous êtes réunis avec des hommes d’affaires koweïtiennes. Y a-t-il des projets d’investissement en France avec eux ?
R - S’agissant des investissements, il existe bien sûr un certain nombre de propositions. Les autorités koweïtiennes, les entreprises publiques et privées ont présenté plusieurs opportunités d’investissement et de commerce.
La France est déjà bien présente ici, notamment dans les secteurs du luxe, de l’alimentation et des biens de consommation. C’est assez naturel, car nous disposons de produits qui correspondent au marché. Mais ce qui est essentiel, c’est que les entreprises françaises répondent aux besoins du Koweït, notamment dans les infrastructures, l’énergie, l’intelligence artificielle et les technologies de pointe.
Nous devons également répondre à un certain nombre d’appels d’offres actuellement en cours : l’aéronautique avec Airbus, par exemple - une entreprise européenne, mais largement française - ou encore la modernisation des aéroports. Il y a aussi les énergies renouvelables, domaine dans lequel la France possède une expertise reconnue, avec des entreprises comme EDF.
Un certain nombre de discussions sont en cours, et j’espère qu’elles seront fructueuses. Par ailleurs, en tant que ministre chargé de l’attractivité de la France, je tiens à souligner que nous sommes prêts à accompagner les entreprises, les banques et les fonds d’investissement koweïtiens souhaitant investir en France, et à les aider à saisir les opportunités existantes. Le Koweït participe régulièrement au sommet Choose France, qui se tient chaque mois de juin, et qui a contribué à faire de la France, pour la sixième année consécutive, le pays le plus attractif d’Europe pour les investissements directs étrangers. Bien entendu, les autorités koweïtiennes décident en toute souveraineté de ce qui est le mieux pour leur économie, mais nous sommes pleinement disponibles pour accompagner cette dynamique.
Q - La France progresse rapidement dans le domaine de l’intelligence artificielle, et vous avez indiqué avoir abordé ce sujet avec vos homologues koweïtiens. Y a-t-il des discussions spécifiques, notamment en matière d’IA et de technologies de défense, que vous souhaiteriez partager ?
R - Nous avons eu des discussions d’ordre général sur ces sujets, car nous disposons de très bonnes entreprises dans ces technologies, en particulier dans l’intelligence artificielle. Je voudrais citer, par exemple, Mistral AI, une entreprise française majeure, parmi les leaders mondiaux.
Mon souhait serait que nous puissions, à terme, favoriser une présence de Mistral ou envisager un partenariat avec des entreprises de ce type ici, au Koweït. Je ne prends pas de décisions, bien sûr, mais j’essaie d’orienter, de tracer des perspectives et de faciliter les contacts.
S’agissant des questions de défense, des échanges existent, mais ce n’est pas mon rôle d’en parler. Je vous remercie. Merci beaucoup.