Soutien apporté à l’Ukraine face à l’agression russe - Réponse de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, à une question au Gouvernement, en séance publique, à l’Assemblée nationale (Paris, 10 décembre 2025)
Monsieur le député [Frédéric Petit],
Je veux d’abord vous remercier pour votre implication personnelle, pour la mission que vous venez de conduire, et à travers vous, saluer la place que les parlementaires ont prise dans le soutien de la France à Kiev, mais aussi les collectivités territoriales, puisque vous citez un certain nombre d’initiatives, jusqu’aux filets des pêcheurs bretons qui, mis bout à bout, constituent un ensemble de marques de soutien à l’Ukraine, aujourd’hui envahie.
Vous avez été modeste quant au rôle qui est le vôtre dans l’initiative de fermeture du ciel ukrainien qu’on appelle SkyShield, que vous avez lancé cet été, qui a déjà rassemblé plus de 60.000 signatures autour d’une pétition que nous avons accueillie avec beaucoup d’intérêt, et que nous intégrons dans la réflexion concernant le soutien militaire de la France à l’Ukraine. Ce soutien militaire, il concerne d’abord toute la période qui nous sépare encore du cessez-le-feu. Et à la fin du mois d’octobre, le Président de la République a annoncé que de nouveaux avions Mirage, ainsi que de nouveaux missiles Aster, seraient transférés à l’Ukraine pour que le ciel ukrainien puisse être ainsi défendu.
D’autre part, et inspiré en partie par votre initiative, nous avons organisé lors de la visite du président Zelensky récemment un Forum des drones, qui a permis aux industriels de nos deux pays de se rencontrer pour bâtir ces capacités conjointes, pour mieux protéger le ciel ukrainien.
Il y a ensuite le moment du cessez-le-feu. Et dès lors que le cessez-le-feu interviendra, nous nous tenons prêts, avec la Coalition des volontaires que le Président de la République et le Premier ministre britannique ont lancé ensemble, qui se réunira demain, à apporter, d’abord les moyens à l’Ukraine de régénérer sa propre armée, et puis les capacités militaires qui garantiront que cette paix ne puisse pas être interrompue par de nouvelles agressions ou incursions russes.
Et puis il y a ensuite le long terme. Pour un pays qui a acquis son indépendance en 1991 et qui ne dispose pas encore de flotte aérienne, ce sont les accords trouvés à la fin du mois de novembre, ici à Paris, lorsque l’Ukraine a exprimé son intention d’acquérir jusqu’à 100 avions Rafale, des systèmes de défense SAMP/T et d’autres équipements qui lui permettront durablement, pour les décennies à venir, de protéger son ciel.
Source : séance publique de l’Assemblée nationale