Situation sécuritaire au Mali - Réponse de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, à une question d’actualité au Gouvernement, en séance publique, au Sénat (Paris, 26 novembre 2025)
Monsieur le sénateur Jean-Luc Ruelle,
Vous avez souligné quelques points absolument essentiels de la crise qui se déroule aujourd’hui au Sahel.
D’abord, la dégradation de la situation, liée notamment au blocus énergétique provoqué par les terroristes du JNIM autour de Bamako, a d’ores et déjà des répercussions régionales : vous l’avez dit, sécuritaires, avec l’expansion du terrorisme ; migratoires, avec des déplacements de population, la Mauritanie est en première ligne ; et plus généralement, le développement de tous les trafics.
Vous avez souligné également le courage et l’action exemplaire des agents de notre dispositif diplomatique et consulaire, qui mériteraient les applaudissements du Sénat dans une zone du monde et de l’Afrique qui est en prise avec de grandes convulsions.
Je voudrais ajouter à ça que la situation telle que nous la voyons aujourd’hui au Mali, c’est le résultat d’un échec patent de la Russie, qui avait garanti à un certain nombre de pays du Sahel qu’elle allait résoudre tous leurs problèmes, qu’elle allait repousser les assauts du terrorisme, et qui a montré toute son inefficacité.
Alors oui, nous avons pris un certain nombre de dispositions. Vous l’avez rappelé, le 7 novembre dernier, nous avons invité nos compatriotes présents sur place, 4.200 ressortissants français inscrits au registre, à quitter temporairement le pays par les voies aériennes disponibles. Et puis vendredi dernier, nous avons dû prendre la décision d’ajuster à la baisse notre dispositif diplomatique et consulaire, en conservant sur place les personnels essentiels, qui vont continuer à offrir à nos ressortissants les services consulaires dans une période particulièrement éprouvante, et en espérant bien sûr que la situation puisse se détendre, qu’un retour à la normale puisse être observé pour les populations civiles au Mali, mais également pour nos compatriotes, je le disais, plusieurs milliers de Français sur place. En tout cas, merci pour l’attention que vous accordez à cette situation et pour les encouragements que vous avez offerts à nos agents sur place.