
Labellisation des sites diplomatiques ayant accueilli des négociations ou rencontres importantes
Le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE) a engagé un travail historique visant à identifier les lieux ayant accueilli des négociations ou des rencontres importantes qui ont changé le cours de l’histoire. Pour ce faire, la Direction des Archives du Ministère, en partenariat avec le bureau d’études Grahal, a créé un label « Patrimoine de la diplomatie » chaque site fait l’objet d’une recherche de contenus historiques
Les objectifs de la labellisation « Patrimoine de la diplomatie »
Il s’agit de rassembler ces sites sous un label « patrimoine de la diplomatie » qui donne aux visiteurs l’envie de découvrir ce qui s’est joué exactement dans ces lieux.
Le label sest identifié par une plaque ou borne, et un texte indiquant ce qui s’est déroulé sur le site. Cette démarche, qui s’inscrit dans le long terme, sera menée sur plusieurs années et concernera à terme l’ensemble du territoire national, en France métropolitaine comme en outre-mer. Chaque année, de nouveaux sites seront ainsi dévoilés au grand public.
Les acteurs de cette labellisation
Le groupe de travail à l’origine de ce projet est constitué de la Direction des archives du MEAE et de son partenaire scientifique le Groupe de recherche art histoire architecture littéraire (Grahal). Il propose des critères de labellisation et rédige les premières notices qui seront relues par un groupe d’experts de 8 personnes, paritaire femme-homme et comportant 2 membres de l’administration, 3 universitaires et 3 diplomates. L’initiative de ces propositions pourra également revenir aux personnes intéressées par une labellisation, via une adresse mail sur le site France Diplomatie. La direction des archives et le groupe d’experts y apporteront leur connaissances et savoir-faire pour assurer un niveau d’excellence scientifique à la démarche.
Les deux premiers sites emblématiques retenus
L’ancien Hôtel des Affaires étrangères
Situé au 5 rue de l’Indépendance-Américaine, à Versailles, l’ancien Hôtel des Affaires étrangères et de la Marine est devenu aujourd’hui la Bibliothèque municipale de Versailles. Classé parmi les Monuments Historiques, la construction du bâtiment par l’ingénieur Jean-Baptiste Berthier remonte à 1762.
La Bibliothèque municipale a conservé la quasi-totalité de ses ornements d’origine, conçus par le ministre Choiseul pour impressionner les ambassadeurs et les visiteurs de marque. Elle était le lieu historique de la conservation des archives de la diplomatie et sa « galerie des Affaires étrangères » faisait se succéder une série de pièces où se trouvaient conservés les traités et documents de politique étrangère du royaume, par grandes zones géographiques. C’est dans ce lieu que sera organisée à l’automne 2025 une exposition consacrée à la diplomatie française des XVIIe et XVIIIe siècles, inaugurée le 19 septembre pour les Journées européennes du patrimoine.
C’est dans ce lieu qu’est née une véritable diplomatie professionnelle. C’est également à proximité de ce lieu, au château de Versailles, que la France a signé le 28 juin 1919 avec l’Allemagne, le Japon, l’Italie, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le texte du Traité de Versailles mettant fin à la première guerre mondiale, et créant la Société des Nations, première esquisse de Nations Unies.

L’actuel Hôtel du ministère des Affaires étrangères
Situé au 37 Quai d’Orsay, l’actuel Hôtel du ministère des Affaires étrangères a été construit entre 1845 et 1855, sur les plans de l’architecte Jacques Lacornée. Également classé Monument Historique, ce bâtiment a été spécifiquement conçu pour abriter le ministère des Affaires étrangères.
C’est là qu’ont eu lieu de nombreux événements marquants pour la diplomatie française.
- En 1856, la France y a tenu le Congrès de Paris : réunissant les empires Ottoman et Russe, le Royaume-Uni et la France, ce congrès a permis de mettre un terme à la guerre de Crimée.
- En 1928, cet Hôtel voit la signature du Pacte Briand-Kellog, tentative franco-américaine de « mettre la guerre hors la loi » qui, bien que n’ayant pas réussi, a toutefois fait progresser le pacifisme et contribué à faire éclore le multilatéralisme, l’une des grandes traditions de la diplomatie française.
- En 1951, la France et l’Allemagne y signent le Traité de Paris instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), premier pas vers l’Union Européenne.
