Qui sont les conseillers et conseillères de coopération et d’action culturelle (COCAC) ?

Partager

Au sein des ambassades françaises, les conseillers et conseillères de coopération et d’action culturelle définissent et pilotent la stratégie de coopération dans les domaines de la culture, de l’éducation, de la promotion de la langue française, des sciences et des technologies, du développement durable. Ils participent également à la mise en œuvre de politiques de solidarité, d’influence et d’attractivité de la France à l’étranger. Rencontre avec l’un d’entre eux :
Dominique Depriester, conseiller de coopération et d’action culturelle et directeur de l’Institut français auprès de l’ambassade de France au Portugal.

Quel est votre parcours ?

Dominique Depriester

Après une formation scientifique, j’ai enseigné dans le réseau de l’enseignement français à l’étranger. Après différents postes au ministère des Affaires étrangères, notamment au sein de la mission de la langue française et de l’éducation, j’ai pris mes fonctions en tant que COCAC à Lisbonne en septembre 2021.

Quelles sont les fonctions occupées par un COCAC ? En quoi consiste votre mission ?

Le COCAC conseille le chef ou la cheffe de l’ambassade sur la stratégie et les actions à mener dans le domaine culturel, éducatif, scientifique, universitaire, linguistique.

Il est aussi souvent directeur de l’institut français local, ce qui est mon cas. L’Institut français est l’établissement mettant en œuvre les actions de coopération et d’action culturelle du poste diplomatique.

Les missions du COCAC varient selon le pays d’exercice et des priorités du plan d’action de l’ambassade. Dans un pays culturellement proche comme le Portugal, la mission du service de coopération et d’action culturelle (SCAC) est d’assurer la promotion de la France et de la langue française. Notre objectif est d’entretenir au Portugal le goût de la France en assurant la promotion de la production intellectuelle, culturelle, artistique française. Nous essayons de donner envie de lire des auteurs français de venir étudier ou faire du tourisme en France de travailler avec des laboratoires français si on est chercheur, d’apprendre le français, de connaitre nos artistes, de scolariser ses enfants dans un lycée d’enseignement français… Bref, de faire aimer notre pays.

Ce n’est pas simple, car si la France demeure un pays apprécié au Portugal nous devons sans cesse faire la démonstration de notre vitalité et de notre valeur ajoutée.

Quelle est votre journée type ? Que faites-vous concrètement au quotidien ?

Les journées se ressemblent peu et il faut savoir s’adapter aux urgences !

Les activités liées à la gestion de l’Institut Français du Portugal, qui a le statut d’établissement à autonomie financière, occupent un temps important. Tout comme les activités de management et d’animation de l’équipe qui est constitué d’une vingtaine de personnes.

Le COCAC est un diplomate, il doit donc créer du lien entre partenaires portugais et français. Il est donc important d’identifier les domaines où des actions communes sont possibles Ces temps de rencontre font partie du quotidien du COCAC.

Il n’y a pas de jour non plus où un sujet scolaire ne doive être traité. Les établissements d’enseignement français sont importants pour les communautés expatriées. Ils sont aussi des outils extraordinaires au service de l’influence de notre pays : près de la moitié des élèves des établissements d’enseignement français à Lisbonne et Porto sont portugais.

Enfin, les journées se terminent souvent par la participation à des événements culturels, moments toujours gratifiants et qui sont l’occasion de nombreux contacts professionnels.

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

La description de la « journée type » illustre bien la diversité des tâches à accomplir. Il n’y a pas de monotonie dans ces fonctions !

C’est aussi un métier qui allie la réflexion stratégique et la mise en œuvre opérationnelle. Il n’y a pas beaucoup de fonctions qui offrent l’opportunité de concevoir et voir le produit de cette réflexion, que ce soit la production d’un événement, la mise en œuvre de nouvelles mobilités, de nouvelles collaborations entre acteurs. C’est très stimulant.

C’est aussi un métier qui donne beaucoup d’opportunités, d’échanges, de rencontres. Pour une fois, la curiosité est une qualité !

La découverte d’un nouveau pays, d’une ville, d’une société est aussi bien sur une source de satisfaction.

Quels sont vos principaux interlocuteurs ?

Je pense tout d’abord aux partenaires portugais de la scène culturelle, universitaire, scientifique et éducative, les responsables des relations internationales de différentes structures et ministères portugais.

Et à l’ensemble des services de l’ambassade bien sûr. Le service économique et l’antenne de Business France en particulier, car nous avons des objectifs communs en termes de promotion et valorisation des industries culturelles et créatives françaises.

Plus généralement, nous travaillons avec toute l’équipe France, les établissements d’enseignement français, les Alliances françaises, les milieux économiques.

Les relations avec les services parisiens du ministère – la DGM mais aussi les opérateurs, l’Institut français, l’AEFE, Campus France – sont aussi régulières.

Depuis que vous êtes en poste, quels sont les défis que vous avez dû relever ? Quels sont les obstacles auxquels vous êtes parfois confronté ?

La crise COVID a bouleversé les habitudes de travail. Le télétravail a compliqué le travail en équipe, en particulier l’intégration des nouveaux collègues. Il a fallu en priorité retrouver le goût du travail collectif, des échanges en direct et en personne. Je suis convaincu que c’est dans la discussion que les projets les plus innovants et les plus intéressants jaillissent.

Quelles sont, selon vous, les qualités humaines et professionnelles indispensables pour occuper ce poste ?

Les équipes des services de coopération et d’action culturelles (SCAC) et des Instituts français sont hétérogènes de par les cultures professionnelles de chacun, l’âge des agents mais aussi leurs statuts. Je dois dire que les personnels recrutés locaux sont de véritables atouts : ils constituent la mémoire de nos structures, et leur connaissance du terrain est indispensable à notre fonctionnement.

Le COCAC doit aussi pouvoir comprendre la société dans laquelle il évolue et connaître les acteurs français pour comprendre les points d’intersections où un travail commun est possible.

Enfin, loin de la vision romantique du conseiller culturel brillant dans les salons, image un peu dépassée, le COCAC est un technicien capable de mobiliser des moyens pour mettre en œuvre la programmation de l’Institut et atteindre les objectifs de l’ambassade.