Présentation du Zimbabwé

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Présentation du pays

ZIMBABWÉ {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Zimbabwé
Nature du régime : République (régime présidentiel)
Chef de l’État et du Gouvernement : M. Emmerson MNANGAGWA (depuis le 24/11/2017, réélu en août 2023).

Données géographiques

Superficie : 390.580 km2
Capitale : Hararé
Villes principales : Bulawayo, Chitungwiza, Mutare, Epworth, Gweru
Langues officielles : anglais, shona, ndebele
Fête nationale : 18 avril (Indépendance : 18 avril 1980)

Données démographiques

Population (2023) : 16,665 millions
Croissance démographique (2021) : 2,11 %
Espérance de vie (2022) : 59
Taux d’alphabétisation des adultes : 90 %
Taux d’alphabétisation de la population âgée de 15 à 24 ans : 91 %
Religions : christianisme (84 %) dont protestantisme (76 %) sous diverses dénominations : pentecôtisme, anglicanisme, baptisme, luthérianisme, méthodisme… et catholicisme (8 %), religions traditionnelles, islam, bouddhisme, hindouisme, judaïsme, Témoins de Jéhovah (6 %), et « sans-religion » (10 %)
Indice de développement humain (PNUD, 2022) : 160ème sur 193 pays

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Après l’indépendance le 18 avril 1980, Robert Mugabe, leader de la guérilla anticolonialiste de l’Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU), est élu Premier ministre, puis devient chef de l’Etat du Zimbabwe à partir de 1987 sur modification de la Constitution. Le 21 novembre 2017, le président Mugabe démissionne après trente-sept ans de présidence, dans un contexte de fortes tensions et de scissions entre les prétendants à la succession du parti au pouvoir, le ZANU-PF (ZANU-Patriotic Front).

Le 24 novembre 2017, l’ancien vice-président et ministre de la Défense, Emmerson D. Mnangagwa, est désigné président par intérim par le ZANU-PF, puis élu président de la République lors des élections de juillet 2018. Les élections générales d’août 2023 ont consacré une nouvelle fois la victoire du ZANU-PF. Le président sortant Emmerson Mnangagwa s’est imposé dès le premier tour de la présidentielle avec 52,6 % des voix face à son adversaire de l’opposition de la Coalition citoyenne pour le changement, Nelson Chamisa (44 % des suffrages). Au Parlement, le ZANU¬-PF dispose de la majorité absolue.

Le pays a subi une épidémie de choléra de février 2023 à mars 2024 et est confronté à une sécheresse historique, liée au phénomène météorologique El Nino. Le programme alimentaire mondial estime à plus de 5,5 millions le nombre de Zimbabwéens en situation d’insécurité alimentaire.

Politique étrangère

La diplomatie zimbabwéenne repose sur la solidarité avec les frères d’armes, notamment les anciens membres de la Ligne de Front (partis anti-apartheid), qui se retrouvent au sein de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC), ainsi que sur l’opposition aux pays ayant pris des sanctions à son encontre à la suite des violations des droits de l’Homme commises lors de la réforme agraire de 2001 et des élections de 2002 et 2008 (États-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Australie).

L’Union européenne a adopté plusieurs « mesures restrictives » contre les individus et les acteurs privés jugés responsables des violations. Des signaux d’ouverture tels que la tenue d’un référendum constitutionnel en 2013, ou encore l’organisation d’élections générales en 2013 et 2018, ont toutefois conduit l’UE à encourager ces efforts du Zimbabwe et à initier, depuis 2013, une politique de réengagement. Cette politique européenne s’est notamment traduite par un allègement des mesures restrictives (fin de l’interdiction de voyager en Europe et du gel des avoirs) qui ne sont plus effectives que pour l’entreprise d’armement Zimbabwe Defence Industries (ces sanctions ont été renouvelées en février 2024). L’embargo sur les armes et les équipements susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne est maintenu.

Le Royaume-Uni a récemment infléchi sa politique vers une approche plus ouverte à l’égard d’Hararé, même s’il conserve une liste de personnes et entités sanctionnées au même titre que l’Australie et le Canada. Les États-Unis gardent le régime de sanctions le plus extensif. Onze personnes, dont le président Mnangagwa et son épouse, ainsi que trois entités sont inscrites sur la liste de sanctions du programme global Magnitsky pour corruption et violation des droits de l’Homme. S’ajoute la loi Zimbabwe Democracy and Economic Recovery Act, adoptée par le Congrès en 2001 et amendée en 2018, qui interdit aux États-Unis de soutenir tout allégement de la dette du Zimbabwé ou nouveau soutien de la part d’institutions financières en l’absence de progrès démocratiques.

Conformément aux lignes directrices adoptées par le l’Union Européenne en février 2021, l’Union Européenne demeure disponible pour réviser à tout moment l’ensemble de ses politiques au Zimbabwe en fonction des mesures prises par les autorités locales et de l’évolution de la situation sur le terrain. De leur côté, les membres de la SADC ont appelé à la levée des sanctions pesant sur le Zimbabwe.

L’UE demeure un important partenaire au développement du Zimbabwé. Financé via l’instrument européen pour le voisinage, le développement et la coopération internationale (NDICI-Europe dans le monde), le programme indicatif pluriannuel (PIP) de l’Union européenne au Zimbabwé (2021-2027) s’élève à 135 M€ pour 2021-2024. Adopté en 2021, il est structuré autour de trois priorités : i) la bonne gouvernance et les droits politiques des citoyens (24 M€) ; ii) la croissance économique verte (55 M€) ; iii) le redressement social et le développement humain (56 M€). Des mesures de soutien (13 M€) en faveur de la société civile et de la facilitation de la coopération entre les deux parties sont également prévues.

En 2009, le Zimbabwé a signé un accord de partenariat économique (APE), ratifié et entré en vigueur en mai 2012, qui lui octroie un accès exempt des droits de douane et de quotas au marché de l’UE.

Le Zimbabwé fut membre du Conseil de paix et de sécurité de l’UA d’avril 2022 à mars 2024.

Situation économique

En 2022, le Zimbabwe était la troisième économie d’Afrique australe, avec un PIB de 31,5 Mds USD et un marché de près de 16 M d’habitants (PIB par tête de 1 990 USD). Du fait de l’hyperinflation – de 400% en 2023 selon le FMI – et d’une forte dépréciation de la monnaie locale vis-à-vis du dollar, le taux de pauvreté a augmenté pour atteindre 40% en 2022 (34% en 2017 et 20% en 2010). De ce fait, plusieurs millions de personnes ont émigré principalement en Afrique du Sud et au Botswana (plus de 4 millions). Les crises multiples auxquelles le pays a été confronté ces dernières années ont accéléré cette dynamique. Plus du quart de la population est en situation de crise alimentaire (stade 3 sur 5) et près de 10% en situation d’urgence alimentaire (stade 4). Le pays se place en 160ème position sur 193 pays en termes d’Indice de Développement Humain (IDH).

Face à l’effondrement de la monnaie nationale, le Zimbabwe dollar, le gouvernement a mis en place en avril 2024ne nouvelle monnaie, le Zimbabwe Gold (ZiG), avec pour objectif de mettre un terme à l’instabilité monétaire, qui reste un des principaux obstacles à l’investissement privé.

Le pays a accumulé des arriérés de paiement massifs vis-à-vis des Institutions financières internationales (Banque Mondiale pour 1,5 Md USD et BAfD pour 720 MUSD), des créanciers du club de Paris (pour 3,8 Mds USD) et de pays non-membres (1,7 Md USD) tels que la Chine. La dette publique, qui atteignait le niveau de 98% du PIB fin 2022, soit 48 points de points de plus qu’avant le déclenchement de la crise de 2018, est jugée insoutenable par le FMI.

Dans ce contexte, la Banque Africaine de Développement (BAfD), et avec la facilitation de l’ancien président mozambicain, Joaquim Chissano, a lancé en 2022, une plateforme de dialogue sur l’apurement des arriérés et la restructuration de la dette du pays. Ces discussions sont toujours en cours.

Mise à jour : 29 juillet 2024

Informations complémentaires