Présentation du Yémen

Partager

Présentation du pays

YÉMEN {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Yémen
Nature du régime : République
Chef de l’Etat : Abd Rabbo Mansour Hadi (né le 1er septembre 1945)

Données géographiques

Superficie : 527 970 km2
Capitale : Sanaa
Villes principales : Sanaa, Aden, Taez, Hodeida, Mukalla
Langue officielle : Arabe
Monnaie : Riyal yéménite (1 YER = 0,0037 € le 25/03/2020)
Fête nationale : 22 mai

Données démographiques

Population : 26,94 millions (2020 Wordometer)
Densité : 68,94 habitants/km2
Taux de croissance démographique : 2,64 % (2020)
Taux de fertilité : 3,9 enfants / femme
Espérance de vie : 65 ans en moyenne (2018 Banque Mondiale)
Taux d’alphabétisation : 85 % pour les hommes, 55 % pour les femmes
Religions : 60 à 75 % de Sunnites, 30 % de Zaydites (branche du chiisme)
Indice de développement humain : 0,463, classé 215ème (PNUD 2018)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Yémen a connu un soulèvement pacifique en 2011 dans le contexte des printemps arabes. Après le départ négocié du président Ali Abdallah Saleh, en novembre 2011, et l’élection du candidat unique Ali Abderrabo Mansour Hadi en février 2012, le processus de transition politique pacifique s’est enrayé et a débouché sur une guerre civile et sur la prise de la capitale Sanaa par les Houthis (septembre 2014), à la faveur d’une alliance de circonstance avec l’ancien-président Saleh.

Le 25 mars 2015, en réponse à l’appel du président Hadi, l’Arabie Saoudite, à la tête d’une coalition de neuf pays arabes sunnites, a lancé une opération militaire pour endiguer l’avancée des Houthis. Depuis l’éclatement de l’alliance entre Houthis et membres du CPG pro-Saleh, suivi de l’assassinat de l’ancien président Saleh (4 décembre 2017), les Houthis contrôlent seuls Sanaa, et renforcent leur contrôle sur le nord-ouest du pays (où vit 70% de la population).
En réaction, la Coalition a renforcé son engagement militaire, d’abord par ses moyens aériens puis, à partir de juin 2018, en soutenant une offensive sur Hodeïda, principal port du Yémen situé sur la Mer rouge, et par lequel transite une large part de l’approvisionnement et de l’aide humanitaire nécessaire au pays. L’offensive a finalement été arrêtée à l’automne 2018 pour laisser place à une médiation onusienne. En décembre 2018, les accords de Stockholm sont signés entre les forces loyalistes et les Houthis sous l’égide des Nations unies autour de la ville d’Hodeïda. Le traité prévoit le retrait des Houthis des villes d’Hodeida, de Salif et de Ras Issa ainsi qu’un cessez-le-feu dans la ville d’Hodeida et l’échange de 15 000 prisonniers.

A l’été 2019, les Emirats Arabes Unis annoncent leur retrait du Yémen. Dans le Sud, des affrontements éclatent entre les forces du gouvernement légitime et le Conseil de Transition du Sud (mouvement séparatiste sudiste, créé en 2017) à Aden et dans plusieurs gouvernorats.
En novembre 2019, après plusieurs mois de négociation, les accords de Riyad, parrainés par l’Arabie Saoudite, sont signés par le gouvernement légitime et le Conseil de Transition du Sud afin de mettre fin aux affrontements dans le Sud. Leur mise en œuvre n’est pas effecetive en novembre 2020.

En novembre 2020, les affrontements se poursuivent entre les forces du gouvernement, soutenues par la Coalition, et les Houthis, dans plusieurs gouvernorats du Nord (Marib, Jawf principalement) et de l’Ouest (Hodeida, Taëz). Des affrontements ont également lieu entre forces gouvernementales et du Conseil de Transition du Sud dans l’Abyan, au Sud.

En outre, des acteurs terroristes sont encore présents au Yémen : Daech-Yémen et al-Qaïda dans la péninsule Arabique.

La situation humanitaire du Yémen est très grave et continue à se détériorer. Le Yémen est l’un des quatre pays classés en situation de pré-famine par les Nations Unies. 80 % de la population dépend de l’aide humanitaire pour survivre. 20.1 millions de Yéménites sont en besoin d’assistance alimentaire et 3.2 millions risquent d’être victimes d’insécurité alimentaire sévère selon le dernier rapport du HCR de septembre. Cette situation est aggravée par les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la Covid-19 (plus de 2000 cas officiellement déclarés).

Politique étrangère

Compte tenu de la fragilité économique du pays, le gouvernement yéménite s’est toujours efforcé de maintenir des liens étroits avec ses principaux bailleurs de fonds : pays du CCEAG, Union européenne et Etats-Unis.

La crise que traverse actuellement le pays a renforcé les liens qu’entretiennent les autorités légitimes avec l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis. L’Iran ayant reconnu le pouvoir houthi comme autorité légitime du Yémen (ouverture d’une ambassade houthie à Téhéran à l’été 2019 et arrivée d’un ambassadeur iranien à Sanaa en octobre 2020), le gouvernement légitime yéménite et l’Iran se retrouvent dans deux camps opposés.

Le Yémen entretient traditionnellement des relations de bon voisinage avec ses pays frontaliers. Les migrants éthiopiens, érythréens et somaliens qui affluent massivement au Yémen depuis 10 ans et tentant de rejoindre les pays riches du Golfe sont à l’origine d’échanges denses avec ces pays.

En raison de son faible niveau de développement, le Yémen n’était pas membre fondateur du CCEAG (1981) mais avait rejoint, avant la crise actuelle, plusieurs comités techniques en vue de son adhésion plénière en 2016 - qui n’a pas eu lieu.

Situation économique

Dès avant 2015, la situation d’extrême fragilité économique du Yémen rendait indispensable un soutien financier international. 13 millions de yéménites vivaient déjà sous le seuil de pauvreté, 10 millions étaient en situation d’insécurité alimentaire et 14.7 millions dépendaient de l’aide humanitaire.

Les réserves pétrolières du pays sont en déclin depuis 2001 alors même que 65% des ressources de l’Etat provenaient, avant la guerre, des exportations de pétrole. L’exploitation des réserves de pétrole et de gaz sont nettement réduites depuis le début de la guerre. Le gouvernement légitime a toutefois signé un accord avec la compagnie autrichienne OMV, qui a repris ses activités d’exportation de pétrole dans le Sud du pays (Shabwa). La compagnie nationale yéménite Petromassila exploite quant à elle près de 40 000 b/J dans la province du Hadramaout. En revanche, l’unique terminal de gaz naturel liquéfié de Balhaf (dont Total est actionnaire) est à l’arrêt depuis 2015.

Mise à jour : 27.11.20

Informations complémentaires