Ukraine – Syrie – Q&R – Extrait du point de presse (24 mars 2023)

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Q - Lors du sommet des Vingt-Sept, hier, à Bruxelles, les États membres donc ont donné leur accord d’envoyer un million de munitions, ce seront des obus d’artillerie pour l’Ukraine, pour les prochains douze mois. Pour compenser ça, les États membres ont débloqué un milliard d’euros, et un autre milliard pour encourager les livraisons intra-européennes. Est-ce qu’on se dirige vers un marché commun d’armement, au sein de l’Union européenne ?
Une deuxième question par rapport à la Syrie : Bachar al-Assad s’est rendu aux Émirats arabes unis, dans le cadre d’une visite officielle. Les Émirats sont un allié important pour la France. Les Saoudiens tentent un rapprochement aussi avec le régime syrien. Comment évaluez-vous ce rapprochement avec le régime de Bachar al-Assad ? Merci.

R - Sur le premier point, qui touche à notre soutien à l’Ukraine, nous nous félicitons de cette décision, qui est une décision historique d’adopter un nouveau dispositif pour renforcer le soutien militaire à l’Ukraine. Vous savez qu’il a plusieurs volets, notamment un volet d’un milliard, visant à renforcer nos capacités de stockage et de déstockage des munitions vis-à-vis de l’Ukraine ; mais le nouveau dispositif que vous évoquez, c’est notre capacité à effectuer des achats en commun, à le faire dans un cadre européen, pour la première fois de l’histoire de l’Union européenne. Cette décision va évidemment dans le sens que nous souhaitons d’une autonomie stratégique de la part de l’Union, d’un renforcement de la défense européenne. C’était des décisions que nous avions souhaitées et portées, notamment dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne. Je ne sais pas si cela peut tomber sous la définition d’un marché commun d’armement en Europe, mais il est clair que c’est pour nous une décision extrêmement importante, qui est un marqueur pour l’avenir, et dont nous espérons qu’elle bénéficie aussi au développement de l’industrie de défense. Le Président de la République s’est exprimé à ce sujet, il y a quelques minutes, à la sortie du Conseil européen.

Sur la question de la Syrie et de ses relations avec un certain nombre d’États, je ne vais pas commenter les relations souveraines d’un certain nombre d’États. La visite de Bachar al-Assad aux Émirats relève d’une décision qui appartient aux autorités émiriennes. En ce qui nous concerne, et notre analyse est la même, il n’y a aucune raison aujourd’hui d’avancer dans une quelconque normalisation, sans contreparties, avec le régime syrien. On rappellera que le régime syrien continue de réprimer brutalement sa propre population ; il a continué, dans le cadre du séisme et de la catastrophe qui a touché sa population à ne pas apporter l’aide à cette population. Notre position est connue. C’est la résolution 2254, adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité en 2015, qui doit permettre une normalisation. A cet égard, nous ne constatons aucun progrès du côté du régime de Damas qui reste enfermé dans une logique d’intransigeance et refuse de négocier sur les bases d’une paix durable, telles que définies par cette résolution.