Ukraine - Q&R - Extrait du point de presse (2 février 2023)

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Q - Hier, votre homologue russe, Mme Zakharova, a déclaré que la France continue de traiter les pays africains, je cite : « du point de vue de son passé colonial », déclarant vouloir se passer de commentaires de la France sur les relations russo-africaines. Et sur la guerre en Ukraine, elle a estimé qu’il est « absurde » que le président français puisse penser que l’envoi d’armes en Ukraine ne constitue pas une escalade. Que pouvez-vous nous dire là-dessus, s’il vous plaît ?

R - Aujourd’hui, ce que nous constatons en Afrique, c’est le déploiement d’une politique néocoloniale de la part de la Russie, qui précisément met en cause la souveraineté des États, par le soutien au déploiement de mercenaires qui viennent à la fois piller leurs ressources, mettre en cause la sécurité des populations et miner la souveraineté même de ces États. Voilà la réponse que je fais à Maria Zakharova sur le premier point.

Sur le second, comme nous l’avons répété très clairement, nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. Les partenaires de l’OTAN ne sont pas en guerre avec la Russie. Il n’y a une escalade que de la part de la Russie qui, aujourd’hui, continue à frapper des infrastructures civiles, continue à mobiliser massivement, et poursuit, y compris dans la rhétorique, les objectifs premiers qu’elle s’était assignés pour le lancement d’une guerre d’agression, en complète violation du droit international.

Q - Il y a une réunion, demain à Kiev, des commissaires européens qui vont aller là-bas pour discuter de nombreux sujets : soutien à l’Ukraine, armement, adhésion à l’Union européenne… Quelles attentes avez-vous, et est-ce qu’on peut espérer des délivrables, notamment sur l’accession de l’Ukraine à l’Union européenne ?

R - La France a été à la manœuvre et très en soutien de la décision prise sous présidence française d’accorder à l’Ukraine un statut de candidat à l’Union européenne. C’était un signal politique extrêmement fort de l’Union européenne. Et à cet égard, nous comptons sur le sommet UE-Ukraine qui se tient les 2 et 3 février pour réaffirmer ce soutien, dans tous les domaines. Saluer aussi les progrès de l’Ukraine dans la mise en forme des réformes qui sont liées à cette perspective d’adhésion. Vous avez vu un certain nombre de décisions, notamment en matière de lutte contre la corruption. Il s’agit d’encourager le renforcement des relations avec l’Union européenne, en avant même de la perspective de candidature effective. Donc le sujet, c’est bien ce soutien politique, de renforcer ce soutien politique, et aussi de pouvoir marquer le soutien au plan de paix en 10 points du président Zelensky qui sera réaffirmé dans ce cadre.