Présentation du Tadjikistan

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Présentation du pays

TADJIKISTAN {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Tadjikistan
Nature du régime : République présidentiel
Chef de l’Etat : Emomali Rahmon, élu pour la première fois le 6 novembre 1994, et réélu sans discontinuer depuis cette date (cinquième élection le 11 octobre 2020)

Données géographiques

Superficie : 143 100 km2
Capitale : Douchanbé
Villes principales : Khodjent, Kouliab, Kourgan-Tioubé
Langue officielle : tadjik ; langue courante : russe
Monnaie : Somoni (1E = 13,87 S au 12 mai 2021)
Fête nationale : 9 septembre (fête de l’indépendance)

Données démographiques

Population : 9 326 275 habitants (Banque mondiale, 2020)
Taux de croissance démographique : 2,4% (Banque mondiale, 2019)
Espérance de vie : 71 ans (UNESCO, 2021)
Taux d’alphabétisation : 99,8% (PNUD, 2018)
Composition ethnique :
Religions : Islam sunnite (90%), chiites ismaéliens (Pamir, 5%), orthodoxes (200 000)
IDH : 0,542, 163e sur 186 (Banque mondiale et classement ONU, 2018)
Densité : 65 habitants/km²

Eléments d’actualité

Politique intérieure

Au pouvoir depuis 1994, le président Rahmon a été réélu pour un cinquième mandat à la tête de l’État le 11 octobre 2020 avec 85,3 % des suffrages au terme d’une campagne marquée par l’absence de débat et d’opposition réelle. Il a été autorisé par une réforme constitutionnelle validée par référendum en mai 2016 à briguer un nombre illimité de mandats. Le Parti de la renaissance islamique (PRIT), acteur majeur de l’accord de réconciliation de 1997 après la guerre civile (1992-1997), a été banni de la vie politique en août 2015, avant d’être qualifié d’organisation terroriste par les autorités.

La question de l’accès aux ressources hydriques, aux terres et de la démarcation des frontières reste un sujet sensible en Asie centrale, comme en témoignent les récents affrontements à la frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizstan, près de l’enclave de Vorukh, du 28 avril au 2 mai 2021. Il s’agit des affrontements les plus graves depuis trente ans. Ils ont fait 19 morts et 88 blessés côté tadjik selon les sources officielles, et 36 morts, 186 blessés et plus de 60 000 déplacés internes côté kirghize. Les deux pays continuent d’essayer de parvenir à un accord pour délimiter la frontière (près d’un tiers de la frontière n’est pas encore démarqué).

La lutte contre le radicalisme religieux est une priorité des autorités tadjikes. Le pays fait face à des fragilités socioéconomiques susceptibles de constituer un terreau favorable au développement de l’Islam radical (croissance stagnante, chômage, corruption et inégalités).

La sécurité de la frontière avec l’Afghanistan est l’autre préoccupation majeure pour le Tadjikistan, qui partage 1340 km de frontière avec son voisin. Le Tadjikistan s’inquiète de l’instabilité croissante en Afghanistan. L’attaque meurtrière en novembre 2020 d’un commissariat dans cette région a été revendiquée par des fondamentalistes d’origine tadjike. Outre la coopération avec la Russie qui dispose dans le pays de sa plus importante base militaire à l’étranger, le Tadjikistan travaille avec les autorités afghanes et les organisations internationales pour sécuriser la frontière.

Politique étrangère

Le Tadjikistan a pour partenaires clé la Russie et la Chine. Les questions militaires occupent une place importante dans la relation bilatérale avec la Russie : le Tadjikistan accueille la 201ème base militaire russe (dont le bail a été renouvelé jusqu’en 2042), et bénéficie d’une assistance russe aux gardes-frontières à la frontière tadjiko-afghane. Outre sa relation sécuritaire avec la Russie, le Tadjikistan compterait environ 2 millions de travailleurs (chiffres non officiels) en Russie, qui est la principale destination des migrants économiques tadjiks. Leurs transferts d’argent représentent plus de 40% du PIB, même si ces derniers ont fortement chuté depuis le début de la crise sanitaire.
En plus de la participation du Tadjikistan aux enceintes d’intégration régionale communes avec la Russie (CEI, OTSC, candidat à l’Union économique eurasiatique), les deux pays coopèrent également dans le cadre du format de Douchanbé (Russie, Pakistan, Afghanistan, Tadjikistan), qui vise à renforcer l’intégration régionale en matière économique et de sécurité (lutte contre le trafic de drogue). Pendant la crise sanitaire, la Russie a déployé un dispositif d’aide au Tadjikistan en y déployant du matériel et des personnels soignants.

L’intérêt chinois pour le Tadjikistan s’est récemment renforcé. Le Président chinois XI Jinping a notamment effectué en juin 2019 sa deuxième visite d’Etat depuis 2014. Dix-neuf accords ont été signés à l’occasion de cette visite, dont un relatif au projet de construction du nouveau parlement tadjik, offert par la Chine. Les dix-huit autres accords de coopération concernent le domaine des infrastructures, de l’agriculture et de la lutte contre le terrorisme (le Tadjikistan est membre de l’OCS). Face au ralentissement des investissements russes, la relation avec la Chine revêt une importance croissante pour le Tadjikistan. La Chine est en effet son premier partenaire commercial devant la Russie (1,5 Md USD de flux commerciaux en 2017).

Situation économique

Le Tadjikistan reste le pays le plus pauvre de la CEI. La part des transferts des travailleurs tadjiks émigrés en Russie représentait près de 40 % du PIB avant la crise sanitaire de 2020. L’économie est dominée par l’aluminium que produit l’entreprise d’Etat Talco, dont les revenus représentent plus de 35% du PIB tadjik mais qui absorbe 40% de la production électrique du pays. Projet-phare du Président Rahmon,la construction du barrage de Roghun doit permettre à terme au Tadjikistan d’exporter de l’électricité vers le Pakistan et l’Afghanistan. La part de l’agriculture dans le PIB diminue mais elle emploie toujours 46% de la population active. On constate une croissance des secteurs de la construction à Douchanbé. Les investissements dépendent largement de l’étranger (Chine, Russie, Turquie) et des institutions financières internationales. Le pays est vulnérable aux risques liés au trafic de stupéfiants et au crime organisé.

Mise à jour : 21.05.21

Informations complémentaires