Syrie : comment la France soutient la population syrienne en Syrie et dans les pays d’accueil

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Alors que le conflit entre dans sa onzième année, la situation humanitaire en Syrie est extrêmement dégradée.
Selon les Nations unies, 13,4 millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire en 2021. 6,5 millions de ces personnes sont des déplacés internes. La poursuite du conflit aggrave cette situation. La dernière offensive du régime syrien, appuyé par ses alliés, dans le Nord-Ouest du pays, a causé le déplacement de près d’un million de personnes et fait plusieurs centaines de victimes civiles entre décembre 2019 et mars 2020. Cette offensive a été marquée par des violations graves du droit international humanitaire, notamment des frappes aériennes qui ont pris délibérément pour cibles des hôpitaux et des structures de santé.

La situation est également très dégradée du fait de l’insuffisance de l’accès humanitaire. Le renouvellement par le Conseil de sécurité des Nations unies du mécanisme d’acheminement de l’aide humanitaire par voie transfrontalière en juillet 2021 constitue une priorité pour la France, car il s’agit du seul moyen d’atteindre les Syriens qui vivent dans les régions hors de contrôle du régime.

Afin de répondre à l’urgence dans laquelle se trouvent les populations syriennes, la France poursuit son engagement en Syrie et dans les pays d’accueil.

Le 30 mars 2021, à la conférence de Bruxelles V en soutien à l’avenir de la Syrie et de sa région, la France a annoncé 560 millions d’euros d’aide en réponse à la crise syrienne pour la période 2020-2022.

Soutenir les populations restées en Syrie

Face à la grande détresse de la population syrienne, la France poursuit son engagement et son appui humanitaire. En 2021, pour la 4e année consécutive, le président de la République a décidé l’allocation de moyens exceptionnels de 50 millions d’euros d’aide humanitaire en Syrie. Tant qu’un processus politique conforme à la résolution 2254 ne sera pas fermement engagé, la France et ses partenaires internationaux ne participeront pas au financement d’actions de reconstruction en Syrie.

Entre 2018 et 2021, la France aura consacré 200 millions d’euros à l’aide humanitaire d’urgence et de stabilisation en Syrie, ce qui en fait le premier budget de l’aide humanitaire française dans le monde.

Le soutien s’est concentré sur les besoins humanitaires aigus essentiellement dans le Nord-Ouest et le Nord-Est de la Syrie : abris, eau, hygiène et assainissement, santé, éducation, sécurité alimentaire, protection et biens de première nécessité. L’intervention française se fait dans le plein respect des principes humanitaires, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance.

  • Au Nord-Ouest de la Syrie, près de 50 projets ont été financés pour les seules années 2018 et 2019, afin de répondre aux besoins humanitaires exponentiels des populations. Marquée par de nombreuses tragédies, cette région a connu des vagues successives de déplacement des populations et subit depuis décembre 2019 la plus grave crise humanitaire depuis le début du conflit.
    En 2020, 25 millions d’euros ont été consacrés à cette région dont 4 millions d’euros pour une réponse directe à la pandémie de la Covid-19.
    En 2020, la France a été est le 4e contributeur au Fonds humanitaire transfrontalier pour la Syrie (qui finance des projets d’aide d’urgence multisectorielle dans le Nord-Ouest du pays).
  • Au Nord-Est, l’aide française se concentre sur l’amélioration durable des conditions de vie des populations, à travers des programmes de santé, d’hygiène et d’approvisionnement en eau, en nourriture et en biens de première nécessité et de relèvement précoce. La stabilisation des territoires libérés de Daech par la Coalition internationale représente en effet un axe majeur de l’intervention française en Syrie.

Lire notre article sur l’engagement de la France pour les territoires libérés de Daech

  • Sur l’ensemble du territoire syrien, la France est attentive au rôle des femmes, à celui des médias indépendants ainsi qu’au dialogue intercommunautaire et à la lutte contre l’impunité. Elle soutient ainsi la société civile indépendante syrienne.

Venir en appui aux pays de la région

5,6 millions de Syriens sont actuellement réfugiés dans les pays du voisinage.
La poursuite du conflit et la politique répressive du régime dans les régions qu’il contrôle font obstacle au retour volontaire, informé, sûr et digne des réfugiés tel qu’édicté par le droit international.
Les Syriens sont réfugiés, pour leur immense majorité, dans les pays voisins (Liban, Turquie, Jordanie).

À travers son soutien aux ONG présentes dans la région et ses contributions aux agences humanitaires onusiennes spécialisées, notamment le Haut-Commissariat aux réfugiés, ainsi qu’au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la France s’engage aux côtés des réfugiés et des communautés hôtes, qui étaient souvent déjà fragiles avant même le conflit.

À cet effet, la France finance des dons à l’appui de projets dans les pays voisins de la Syrie qui accueillent les réfugiés, en particulier le Liban et la Jordanie, à hauteur de plus de 90 millions d’euros en 2020, essentiellement via l’initiative « Minka – Paix et résilience » de l’Agence française de développement (AFD). Elle intervient également sous forme de prêts afin de soutenir l’économie Jordanie dans l’accueil des réfugiés.

La France a, enfin, versé en 2019 plus de 150 millions d’euros à la Facilité pour l’accueil des réfugiés en Turquie, mise en place à la suite de la déclaration UE-Turquie de 2016.

Enfin depuis 2016, la France a alloué plus de 7 millions d’euros à des programmes de bourses du gouvernement français finançant les études en France de plus de 250 jeunes Syriens réfugiés dans les pays voisins, avec l’appui de l’opérateur Campus France.

Un exemple du soutien de la France aux acteurs engagés en faveur de la population syrienne, dans le domaine de la santé : l’Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM) se mobilise pour former les personnels et garantir aux victimes du conflit un accès aux soins, en particulier les plus vulnérables.

Mise à jour : mars 2021

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