Relations bilatérales
Relations politiques
La France et la Suisse entretiennent une relation riche et dense autour d’une intense coopération transfrontalière, qui contribue au dynamisme des échanges commerciaux et économique, et d’un patrimoine culturel et linguistique partagé.
Présence française
Site Internet de notre ambassade : http://www.ambafrance-ch.org/
Consulats généraux de France : Genève et Zurich
Communauté française en Suisse : 171 884 inscrits au registre des Français de l’étranger en 2024 (33,2 % des Français inscrits au registre sont binationaux). Environ 236 000 frontaliers français travaillent en Suisse chaque jour.
Communauté suisse en France : 197 411 Suisses inscrits sur les listes consulaires en France
Visites
Au niveau des chefs d’État : le Président de la République s’est rendu en Suisse (Berne, Lausanne, Genève) pour une visite d’Etat à l’invitation d’Alain Berset les 15 et 16 novembre 2023. Il a également reçu la Présidente de la Confédération au Palais de l’Elysée pour un entretien bilatéral le 1er juillet 2025. La précédente visite d’État, effectuée par le président François Hollande en 15 et 16 avril 2015 constituait la 3e depuis 1910, après celles de Jacques Chirac en 1998 et de François Mitterrand en 1983.
Au niveau des ministres des Affaires étrangères : Jean-Noël Barrot, Ministre chargé de l’Europe et des Affaires étrangères, a participé au Forum économique mondial de Davos en janvier 2025.
Au niveau des Secrétaires d’Etat et Ministres délégués : Laurent Saint-Martin, Ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger s’était rendu à Genève le 4 septembre 2025 pour la signature de deux accords franco-suisses relatifs aux eaux du Rhône et du Léman.
Relations économiques
La Suisse est le 9ème partenaire de la France en 2024 (et le 3ème hors UE), avec un excédent de 2,3 Mds EUR à l’avantage de la France, en net repli par rapport à 2023, qui avait cependant correspondu à une année record. Il s’agit du 5ème plus important excédent bilatéral de la France au plan mondial (le 3ème en 2023), en dépit d’une réduction des ventes vers la Suisse (-5,2 % en valeur), à 19,8 Mds EUR. Cette baisse fait toutefois suite à une forte expansion ces dernières années, en particulier dans le sillage du rebond post-covid.
La pharmacie, les équipements industriels et l’industrie chimique restent les principales composantes du commerce bilatéral franco-suisse, les deux pays s’échangeant globalement les mêmes types de biens, illustrant la complémentarité des chaînes de valeur.
Depuis 2013, les parts de marché de la France en Suisse (biens uniquement) restent stables, entre 6 et 7 %. Elles se situaient à 6 % en 2021. La situation est également favorable à la France en matière de commerce de services. Elle est par ailleurs notre 4ème pourvoyeur de recettes touristiques au monde derrière la Belgique, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
La France constitue une destination privilégiée pour les investissements suisses La Suisse est le 2ème investisseur – en stock- en France (dont près de 60% sont concentrés dans l’industrie française) et le 3ème pourvoyeur d’emplois étranger en France, tandis que la France est le 3ème investisseur en Suisse.
Coopération culturelle, scientifique et technique
Notre coopération avec la Suisse s’insère dans un contexte particulier : la sphère culturelle, éducative, scientifique et universitaire est largement entre les mains des 26 cantons qui détiennent un rôle prédominant en termes de compétences et de financement, et des villes (50 % des financements dans le domaine de la culture) et le secteur privé (71 % de la RD).
Dans le domaine recherche et développement, auquel elle consacre 3,4 % de son PIB, la Confédération est très active. La recherche helvétique est l’une des plus performantes du monde. Cette coopération prend différentes formes :
- la Suisse est le 6ème partenaire de la France dans le domaine des co-publications.
- La Suisse compte plus de 700 partenariats universitaires avec la France, dont 30 doubles diplômes.
- En termes de mobilité étudiante, la Suisse est la 4ème destination des étudiants français.
- Les deux pays sont Etats hôtes du CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, l’un des plus grands et des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde, premier laboratoire de recherche européen sur la physique des particules. Son LHC (Grand collisionneur de hadrons) est l’accélérateur de particules le plus grand et le plus puissant du monde à l’heure actuelle. Pour maintenir cette avance, un nouveau projet (FCC, Futur collisionneur circulaire) est à l’étude.
- La Suisse est la 7ème destination des missions des chercheurs du CNRS, hors CERN. Le CNRS entretient avec la Suisse, depuis 2001, un LEA (Laboratoire européen associé) en microtechnique, qui regroupe une dizaine d’institutions de recherche françaises et suisses.
- La quasi-totalité des agences françaises de recherche entretiennent des relations avec des institutions suisses : le plus important est l’INSERM (dont la Suisse est le 6e partenaire mondial) avec environ 315 partenariats, on peut également mentionner l’INRA, l’IFREMER, l’INRIA, l’Institut Pasteur et le CNES.
Alors que la Suisse constitue un marché d’importance pour nos industries culturelles et créatives (cinéma, livre, art, jeu, vidéo, arts visuels notamment), l’action du poste vient en soutien de nombreuses institutions culturelles et festivals qui promeuvent la création française. La perte de vitesse du français en Suisse alémanique, bien qu’elle constitue une des langues nationales, justifie par ailleurs dans cette partie du pays le développement de nombreuses actions en direction des milieux scolaires et universitaires (diffusion de la plate-forme culturethèque, constitution et animation d’un réseau LabelFranceEducation, etc.). Un réseau de partenaires au-delà des 8 Alliances françaises non conventionnées de Suisse a également pour objectif de renouveler nos publics. Le Conseiller de coopération et d’action culturelle préside en outre la Fondation Esprit Francophonie, qui met en œuvre les certifications du Delf Dalf dans les différents cantons (10 000 candidats par an, faisant de la Suisse le 9ème pays dans le monde en nombre de passations et le 4ème en volume de revenus pour le CIEP, avec 3,3 MCHF de chiffre d’affaires).
Ce dispositif est complété par le réseau de l’AEFE qui compte 5 établissements homologués dont un conventionné (Genève, Lausanne, Bâle, Berne, Zurich) avec un effectif total de 1 885 élèves. Le lycée français Marie Curie de Zurich, qui accueille près de 1 130 élèves a été regroupé sur un seul site en 2016 tandis que l’Ecole française internationale de Berne (90 élèves) a été relocalisée à partir du 1er septembre 2021 sur un lieu d’implantation ouvrant des perspectives de croissance et d’accueil plus adapté.
La Suisse est devenue membre à part entière de la Francophonie au sommet de Dakar, en 1989, avant de rejoindre l’Agence universitaire de la Francophonie en 1996. Elle apporte également son soutien à l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les conflits armés (ALIPH), fruit d’une initiative franco-émirienne qui s’est matérialisée par la création, en mars 2017, d’une fondation de droit privé basée à Genève, bénéficiant du statut d’organisation internationale.
Depuis mars 2022, les établissements de l’enseignement supérieur suisse peuvent participer, comme membre associé, aux candidatures d’alliances souhaitant obtenir le label d’« universités européenne ». 4 universités suisses sont ainsi associées à quatre grandes universités européennes, qui regroupent également 4 universités françaises.
Coopération transfrontalière
La coopération transfrontalière est un domaine essentiel de la relation franco-suisse, les deux pays partageant une frontière longue de 570 km. Cette coopération concerne 10 cantons suisses, représentant la moitié de la population. Côté français, trois régions sont frontalières de la Suisse (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est) et concentrent 47 % du volume des échanges commerciaux bilatéraux, la région Grand-Est (20,3 %), étant suivie par l’Auvergne-Rhône-Alpes (18,6 %) et la Bourgogne-Franche-Comté (8,1 %). De même, 236 000 frontaliers se rendent quotidiennement de France en Suisse pour y travailler, dont 114 000 dans le canton de Genève. 60% de ces travailleurs habitent en région Auvergne-Rhône-Alpes - les autres se partageant à part presque égales entre le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté.
Malgré la densité des échanges en matière transfrontalière, la diversité des questions (santé, fiscalité, transports, environnement …) et la répartition différente des compétences entre l’État et les diverses collectivités locales en France et en Suisse les rendent complexes.
Le volet institutionnel de la coopération transfrontalière repose sur un cadre juridique global, l’accord de Karlsruhe signé en 1996 entre la France, l’Allemagne, le Luxembourg et la Suisse et trois conventions de voisinage qui ont créé des commissions dans l’espace franco-genevois, dans la région du Rhin supérieur ainsi que dans l’arc jurassien. Chaque année se tient le dialogue politique franco-suisse sur les questions transfrontalières. Le dernier a eu lieu le 13 mars 2025 à Lausanne sous présidence suisse.
Mise à jour : 28 octobre 2025
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence