Sommet « Pour une Méditerranée mieux connectée » en marge de la Troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3) (9 juin 2025)

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Dans le cadre du sommet « Pour une Méditerranée mieux connectée », le Président de la République a rassemblé le 09 juin 2025 les chefs d’Etat et hauts représentants de Chypre, de Croatie, de Grèce, d’Italie, de Malte, du Maroc, du Portugal et de Tunisie, de l’Union européenne, de l’Union pour la Méditerranée et du Conseil de Coopération des Etats arabes du Golfe. Les dirigeants de grandes banques d’investissement, entreprises et de ports méditerranéens ont également pris part aux échanges.

Le sommet a permis aux participants d’affirmer leur engagement commun en faveur du renforcement des connectivités maritimes, terrestres et numériques, au service d’une prospérité durable et partagée.

Dans ce cadre, la Commission européenne a annoncé la mobilisation d’un soutien de l’Union européenne à hauteur de 5.9 milliards d’euros en Afrique du Nord et au Moyen-Orient dans le cadre de la stratégie Global Gateway. De même, le Secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM) a dévoilé les premiers projets soutenus au Maroc, en Egypte et en Jordanie par le Blue Mediterranean Partnership, un outil de financement porté par l’UpM, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque européenne d’investissement (BEI) visant à lever 1 milliard d’euros pour financer des projets d’économie bleue durable en Méditerranée.

Dans la voie d’un développement partagé et respectueux de la mer, de nouvelles ambitions bilatérales et multilatérales ont été exprimées à l’occasion de ce sommet.

1) La décarbonation du secteur maritime et des grands ports de la Méditerranée

La Méditerranée est un espace de haute densité qui concentre 25% du trafic maritime mondial et 30% du trafic maritime d’hydrocarbures. Afin de renforcer le niveau de protection des écosystèmes marins, la zone de contrôle d’émissions des oxydes de soufre (SECA Méditerranée) est entrée en vigueur le 1er mai 2025 à l’échelle de l’ensemble du bassin méditerranéen sur décision de l’Organisation Maritime Internationale (OMI).

Le grand port maritime de Marseille et le port de Beyrouth ont annoncé, dans une déclaration conjointe avec le port d’Alexandrie et d’Algésiras, leur volonté de décarboner le transport maritime et le secteur portuaire, de développer des corridors verts interconnectés et l’interopérabilité numérique. Tous les ports méditerranéens ont été invités à rejoindre cet effort commun en vue de la COP24 de la Convention de Barcelone qui se tiendra en Egypte en décembre 2025.

La France, appuyé par Malte et le Portugal, a affirmé la nécessité de développer une économie bleue durable en Méditerranée afin de bâtir un espace prospère et décarboné. Dans cette optique, la Grèce et Malte ont appelé à renforcer la gouvernance globale du transport maritime, et la Tunisie a rappelé les besoins de financement du développement et de l’adaptation au changement climatique en mer.

2) La consolidation des routes maritimes et terrestres pour le transport de biens et l’acheminement de l’énergie verte

L’ensemble des participants ont rappelé leur volonté de mettre en œuvre le corridor Inde Moyen-Orient Europe (IMEC), dont le protocole d’entente a été signé par les huit parties en septembre 2023 en marge du G20. La France a organisé la première réunion des sherpas le 30 mai dernier et, suite à sa visite d’Etat en Egypte, le Président de la République a réaffirmé son soutien à une adhésion égyptienne au protocole d’entente, position soutenue par la Commission européenne et l’Italie. Parmi les pays représentés, la Grèce, Chypre, Malte et la Croatie ont exprimé leur intérêt pour faire partie du réseau de connectivité lié à l’IMEC en Méditerranée.

En lien avec IMEC, le groupe saoudien ACWA Power annoncé la création d’un groupe de travail réunissant les entreprises du secteur énergétique d’Arabie saoudite, de France, d’Allemagne, de Grèce et d’Italie sur les projets d’hydrogène décarboné et d’interconnexions électriques. Le groupe ACWA Power a également annoncé de nouveaux investissements au Maroc et en Egypte.

De nombreux projets de connectivités énergétiques ont également pu être évoqués à cette occasion, tels que TeraMED pour favoriser l’investissement dans les énergies renouvelables et leurs infrastructures en Méditerranée, les projets d’interconnexion ELMED et Medlink entre l’Italie et la Tunisie, ou encore le projet de câble électrique GREGY entre l’Egypte et la Grèce et le projet de liaison Great Sea Interconnector entre l’Europe et le Moyen-Orient.

3) Le développement des connexions numériques entre la Méditerranée et le golfe Arabo-Persique

L’initiative Medusa Submarine Cable Systemest un projet emblématique visant à relier Lisbonne à Port-Saïd par un câble de fibre optique AFR-IX telecom, responsable du réseau, a annoncé que le réseau connecterait le Maroc,la Tunisie et Marseille dès l’été 2025. Le projet bénéficie de l’appui du groupe Orange et de l’UE, tandis qu’Alcatel Submarine Networks (ASN) et Elettra Tlc sont responsables de son déploiement.

D’autres projets de connectivités numériques ont été mis en exergue, tel que GreenMed lancé en 2023 entre l’Albanie, la Croatie, l’Italie, la Grèce, le Monténégro et la Turquie.

Le développement des connectivités numériques repose également sur l’innovation technologique. Le PDG d’Aqaba Digital Hub, ouvert en 2023, l’un des plus grands centres technologiques du Proche-Orient, en a offert une illustration exemplaire.