Présentation du Sénégal
Présentation du pays

Données générales
Nom officiel : République du Sénégal
Nature du régime : République
Chef de l’État : Bassirou Diomaye Faye, président de la République (élu le 24/03/2024)
Données géographiques
Superficie : 196 722 km²
Capitale : Dakar
Villes principales : Thiès, Kaolack, Ziguinchor, Saint-Louis, Touba
Langue officielle : Français
Langue(s) courante(s) : Wolof, Diola, Malinké, Pular, Sérère et Soninké
Monnaie : Franc CFA
Fête nationale : 4 avril (indépendance)
Données démographiques
Population : 18,08 millions d’habitants (Banque mondiale, 2023)
Espérance de vie à la naissance : 67,9 ans (ONU, 2022)
Taux d’alphabétisation des adultes : 58 % (Banque mondiale, 2022)
Religion(s) : islam (94 %), christianisme (4 %), animisme (2 %)
Indice de développement humain : 0,517 – 169e rang sur 193 (PNUD, 2022)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Le Sénégal s’est caractérisé, depuis l’instauration du multipartisme (1974), par sa stabilité et la fiabilité de ses processus électoraux, qui ont permis trois alternances pacifiques : en 2000 (victoire d’Abdoulaye Wade face à Abdou Diouf, qui était en fonction depuis 1981), en 2012 (victoire de Macky Sall face à Abdoulaye Wade) et en 2024 (victoire de Bassirou Diomaye Faye face à Amadou Ba).
L’élection présidentielle de 2024 aura constitué une nouvelle preuve de la solidité des institutions sénégalaises, en permettant une issue démocratique à une crise politique aiguë. Elle a marqué une victoire écrasante du PASTEF (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), dont la montée en puissance au cours des dernières années avait suscité de fortes tensions.
La fin des deux mandats présidentiels de Macky Sall avait été marquée par une forte polarisation politique, dans le double contexte de l’incertitude sur la candidature du président Sall à un troisième mandat et de l’ascension politique d’Ousmane Sonko, leader du PASTEF. Les manifestations à l’appel du PASTEF en mars 2021 et en juin 2023 ont donné lieu à de violentes confrontations entre les manifestants et les forces de l’ordre qui ont fait plusieurs dizaines de victimes. Malgré la décision du président Sall, annoncée le 3 juillet 2023, de ne pas se porter candidat à un troisième mandat, les tensions ont rejailli quelques semaines plus tard, lorsqu’Ousmane Sonko a été arrêté et le PASTEF dissous. Son dirigeant a ensuite été déclaré inéligible dans le cadre d’un procès pour diffamation.
La décision de Macky Sall de reporter l’élection présidentielle initialement prévue en février 2024 avait ouvert une crise politique majeure. Contraint par le conseil constitutionnel, la pression internationale et l’opinion publique, il a finalement organisé l’élection en mars 2024, après avoir fait libérer Ousmane Sonko et son bras droit Bassirou Diomaye Faye dans le cadre d’une loi d’amnistie. Ce dernier a représenté le PASTEF à l’élection présidentielle, Ousmane Sonko restant inéligible.
Bassirou Diomaye Faye a été élu président de la République du Sénégal dès le premier tour de scrutin, avec 54,28 % des voix (contre 35,79 % pour Amadou Ba). L’élection s’est déroulée dans le calme et sans irrégularités notables, comme l’ont souligné plusieurs missions d’observation électorale. Dès le 25 mars, les résultats ont été reconnus par l’ensemble des candidats et le président sortant. Le 2 avril 2024, Bassirou Diomaye Faye a été investi et a nommé Ousmane Sonko Premier ministre.
Les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, ont permis au PASTEF, jusqu’alors dépourvu de majorité, de remporter 130 des 165 sièges (79 %) de l’Assemblée nationale (soit plus que la majorité qualifiée nécessaire pour des réformes constitutionnelles). Takku Wallu Sénégal, coalition conduite par l’ancien président Sall, constitue le premier groupe d’opposition, avec seize députés.
Les priorités des nouvelles autorités, à l’agenda fortement teinté de souverainisme, sont de réformer l’État et les pratiques politiques et de répondre aux fortes attentes sociales en allégeant le coût de la vie et en offrant des perspectives d’emploi à une jeunesse frappée par un chômage massif et tentée par l’émigration. Cette vision s’incarne dans un document programmatique intitulé « Vision Sénégal 2050 ». Les nouvelles autorités peuvent s’appuyer sur leur forte assise politique et sur des infrastructures et des partenariats économiques hérités du pouvoir précédent et sur une croissance soutenue (5,6 % en 2024), qui pourrait s’accélérer en 2025 grâce à l’exploitation des champs d’hydrocarbures. Toutefois, leur capacité à financer la mise en œuvre du projet pour lequel elles ont été élues est grandement obérée par la situation très dégradée des finances publiques dont elles ont hérité (cf. infra).
Politique étrangère
Le Sénégal mène une action diplomatique active :
- organisation de sommets – Conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation (février 2018), Organisation internationale de la Francophonie (novembre 2014), Organisation de la coopération islamique (2008) – et d’événements (Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, dont la neuvième édition s’est tenue en novembre 2023) ;
- membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies (2015-2017) et du Conseil exécutif de l’UNESCO (2015-2019) ; président de l’Assemblée des États parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (2014-2017) ; membre du Conseil des droits de l’homme des Nations unies (2017-2020) ;
- treizième pays contributeur aux opérations de maintien de la paix des Nations unies (République démocratique du Congo, République centrafricaine, Soudan du Sud) ;
- rôle majeur dans la résolution de crises régionales (présence militaire sous mandat de la CEDEAO en Gambie) ;
- coprésidence du Forum de coopération sino-africain (2021-2024), dont la huitième édition s’est tenue à Dakar du 28 au 30 novembre 2021.
Le Sénégal entretient des relations avec de nombreux partenaires : Union européenne, Chine, États-Unis, Maroc, Turquie (très présente, en particulier sur les infrastructures), etc. Le Sénégal a par ailleurs assuré la présidence de l’Union africaine pour la période 2022-2023. Cette présidence a concordé avec la présidence française du Conseil de l’UE au premier semestre 2022. La diversification des partenariats internationaux du pays, déjà largement engagée sous les présidences d’Abdoulaye Wade puis de Macky Sall, connaît une accélération, teintée de pragmatisme, depuis l’alternance politique de mars 2024. En avril 2025, la ministre des Affaires étrangères a exprimé son intérêt pour une adhésion du Sénégal au groupe des BRICS+.
Les nouvelles autorités sénégalaises, empreintes d’idéologie panafricaniste, accordent une place importante à la cohésion régionale, appelant à la préservation de l’unité de la CEDEAO. Le président Bassirou Diomaye Faye a réservé son premier déplacement à l’étranger à la Mauritanie (qui exerçait alors la présidence de l’Union africaine) et a visité la quasi-totalité des pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Mali et le Burkina Faso. La CEDEAO l’a désigné le 7 juillet comme Facilitateur pour le dialogue avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger), aux côtés du président togolais Faure Gnassingbé. Cependant, le président Faye, candidat à la présidence de la CEDEAO, a vu le poste lui échapper lors du sommet des chefs d’État du 22 juin 2025. Le PASTEF a fait de la réforme de l’union monétaire un élément important de son programme.
Situation économique
Le Sénégal est la deuxième économie en Afrique de l’Ouest francophone derrière la Côte d’Ivoire. Les problèmes d’emploi, de coût de la vie, de qualité des services publics, de fourniture et de coût de l’électricité et d’approvisionnement en eau restent les préoccupations premières des Sénégalais.
- Le secteur primaire (16,5 % du PIB, 50 % de la population active) demeure particulièrement exposé aux aléas climatiques et à la volatilité des cours mondiaux des matières premières. Les autorités souhaitent développer l’activité agricole le long du fleuve Sénégal qui abrite déjà la culture de la canne à sucre, en vue d’accroître la production de riz pour devenir autosuffisantes et d’intensifier les cultures maraîchères destinées à la consommation nationale ou à l’exportation.
- Le secteur secondaire (25,6 % du PIB) repose essentiellement sur les mines d’or, les phosphates, le ciment, l’agroalimentaire et le BTP. Les récentes découvertes de champs pétrolifères et gaziers devraient accroître ce pourcentage dans un futur proche.
- Les activités tertiaires (57,9 % du PIB, service public inclus pour 20 %), au sein desquelles les télécommunications occupent une place prépondérante, restent fortement dominées par le secteur informel.
Le Sénégal est confronté à des déséquilibres macroéconomiques significatifs. Un audit de la Cour des comptes publié le 12 février 2025 a établi que, au 31 décembre 2023, la dette publique s’établissait à 99,67 % du PIB et le déficit budgétaire à 12,3 % du PIB. Ces chiffres sont très supérieurs à ceux qui avaient communiqués au FMI, avec lequel un programme économique avait été conclu en juin 2023. Le FMI a annoncé la suspension de ce programme (auquel étaient adossés des décaissements conséquents de bailleurs) et l’engagement d’une procédure de misreporting. Un nouveau programme, qui devra intégrer des mesures correctrices vigoureuses, pourrait être négocié dans les prochains mois. Le Sénégal fait face à un besoin de financement public estimé à 26 % de son PIB pour 2025 (soit environ 10,2 Mds$), mais ses capacités de mobilisation de ces financements sont limitées, le marché régional étant saturé et le recours aux émissions d’eurobonds très coûteux : le pays devrait donc solliciter le soutien des bailleurs. Forcées de prendre des mesures d’austérité socialement impopulaires, les nouvelles autorités incriminent le pouvoir précédent (jusqu’à l’ancien président Sall) et entendent contraindre les responsables à rendre des comptes devant la justice.
Mise à jour : 22.07.25
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence