Présentation de la Roumanie
Présentation du pays
Données générales
Nom officiel : Roumanie
Nature du régime : république semi-parlementaire
Chef de l’Etat : Klaus Werner Iohannis (né le 13 juin 1959)
Données géographiques
Superficie : 237 500 km²
Capitale : Bucarest
Villes principales : Cluj-Napoca, Timișoara, Iași, Constanța, Craiova, Brașov, Galați
Langue officielle : roumain
Monnaie : leu (1 € = 4,93 RON au 4 août 2022)
Fête nationale : 1er décembre
Données démographiques
Population (1er janvier 2021) : 19 201 662
Densité : 81 habitants/km²
Espérance de vie (2021) : 74,2 ans (population générale) ; 70,5 ans (hommes) ; 78,4 ans (femmes)
Taux d’alphabétisation (2021) : 98,8 %
Religions : pas de religion officielle. Orthodoxie (env. 80 %), protestantisme (env. 7 %), catholicisme (env. 5 %)
Indice de développement humain (2021) : 0,816 (77e rang)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Après le renversement du gouvernement libéral de Florin Cîţu par une motion de censure le 5 octobre 2021, le Parti national libéral est parvenu à trouver un accord de coalition gouvernementale avec ses anciens adversaires politiques du Parti social-démocrate et l’Union démocrate des Magyars de Roumanie (UDMR – parti de la minorité hongroise). Le président Iohannis a désigné le ministre de la défense, le général Nicolae Ciuca (54 ans), au poste de Premier ministre le 22 novembre 2021. Ce dernier a remporté le vote de confiance au Parlement le 25 novembre à une écrasante majorité de 318 votes sur les 444 parlementaires présents.
L’accord de coalition prévoit une rotation tous les 18 mois à la tête du gouvernement. Conformément à cet accord le président du Parti social-démocrate, Marcel Ciolacu, a été investi Premier Ministre le 16 juin 2023, après un large vote de confiance du Parlement (290 voix contre 95). M. Ciolacu devrait rester en fonctions jusqu’aux élections législatives en 2024. Le nouveau gouvernement compte 11 ministres PSD (dont le Premier ministre) et 9 ministres PNL, l’UDMR ayant quitté la coalition.
Politique étrangère
Politique européenne
La Roumanie est entrée dans l’Union européenne le 1er janvier 2007. Elle célèbre cette année le 15ème anniversaire de son adhésion (le Ministre s’est rendu à Bucarest le 2 février 2023 pour participer à une commémoration au parlement roumain). L’appartenance à l’UE fait largement consensus parmi la classe politique et l’opinion publique roumaines.
La Roumanie ambitionne de devenir un pôle d’ancrage pro-européen en Europe centrale et orientale, d’où ses revendications récurrentes de rejoindre les coopérations dont elle ne fait pas partie (Schengen et, à plus long terme, l’euro). Les priorités européennes de la Roumanie incluent le maintien d’une PAC et d’une politique de cohésion ambitieuses, la poursuite du processus d’élargissement, le Partenariat oriental (avec une attention particulière pour la Moldavie) et la coopération UE-OTAN. La Commission européenne a clos le MCV le 15 septembre 2023.
Sur la période 2021-2027, la Roumanie bénéficiera d’un montant global de transferts de l’UE de 79,5 Mds€, dont 45,6 Mds€ en provenance directe du budget communautaire et 29,1 Mds€ (dont 14,2 Mds€ de subventions) du programme Next Generation EU. Depuis l’adhésion à l’UE en 2007, la Roumanie a reçu 68,75 Mds€ de fonds européens, soit 44,7 Mds€ net par rapport à sa contribution totale au budget de l’Union européenne de 24 Mds€ sur 15 ans. Le PNRR roumain a été approuvé par le Commission européenne le 27 septembre 2021. L’amélioration de la capacité d’absorption des fonds UE constitue un enjeu essentiel.
S’agissant de la défense européenne, la Roumanie manifeste un intérêt croissant pour la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), notamment en participant à la coopération structurée permanente, tout en restant attachée à sa complémentarité avec l’OTAN. Le Parlement roumain a voté le 16 juin 2021 la participation à la Task Force Takuba de 45 hommes des forces spéciales qui n’ont pas pu être déployés en raison de l’évolution de notre dispositif au Mali. Cependant, les autorités roumaines ont réitéré leur engagement à nos côtés au Sahel.
Politique étrangère
La Roumanie est fortement impactée par la guerre en Ukraine. Elle fait partie des pays de 1ère entrée (avec la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie) et accueille un très grand nombre de réfugiés ukrainiens. Depuis le 24 février 2022, plus d’un million et demi d’Ukrainiens sont entrés sur le territoire roumain. Environ 100 000 sont actuellement présents dans le pays. La Roumanie est très mobilisée pour fournir une aide humanitaire aux réfugiés, notamment grâce à l’action de nombreuses ONG. Un hub humanitaire a également été ouvert par l’Union européenne à Suceava le 09 mars dernier (et que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a visité le 11 mars). Début septembre 2023, des débris de drones sont tombés à plusieurs reprises en territoire roumain, non loin du delta du Danube, sans faire de dégâts ni de victimes.
La Roumanie fait également partie des États membres fortement affectés par les conséquences des mesures prises par l’Union européenne pour faciliter les exportations de produits agricoles depuis l’Ukraine (dont une partie importante est revendue sur son marché agricole interne). Elle a reçu à ce titre de l’Union une aide financière compensatoire (10 M€ début 2023, puis une seconde tranche de 29 M€).
La guerre en Ukraine a renforcé la ligne traditionnellement dure de la Roumanie à l’égard de Moscou. Avec la Pologne et les États baltes, la Roumanie n’a cessé de dénoncer la politique de déstabilisation dans les pays du Partenariat oriental et des Balkans occidentaux ainsi qu’en mer Noire.
Les autorités roumaines ont condamné avec force l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elles sont très mobilisées sur le plan diplomatique pour soutenir l’Ukraine. La Roumanie a soutenu les sanctions contre la Russie, y compris dans le secteur énergétique (la Roumanie est très peu dépendante du gaz et du pétrole russe) ainsi que l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Enfin, elle est favorable à la saisine de la Cour pénale internationale pour les crimes de guerre commis par la Russie durant le conflit.
Les autorités roumaines perçoivent les États-Unis et l’OTAN comme les seuls garants de la sécurité de leurs pays. La Roumanie considère en effet l’OTAN, qu’elle a rejointe en 2004, comme la clé de voûte de sa politique de défense. Elle héberge le commandement de la division multinationale Sud-Est de l’Alliance ainsi qu’une partie du « bouclier antimissile ».
Dans ce cadre, l’annonce faite par le président de la République avant le début du conflit de notre disponibilité à envoyer des troupes pour renforcer le flanc oriental de l’OTAN avait été vivement salué par les autorités roumaines. Dès le 27 février, 500 militaires français ont été déployés sur la base de Mihail Kogalniceanu. Ce déploiement a été confirmé lors du sommet de l’OTAN tenu à Madrid en juin 2022, la France devenant pays-cadre du groupement tactique multinational sur le sol roumain. La présence militaire française en Roumanie est d’environ 1 350 soldats en 2023.
Depuis l’invasion russe, la Roumanie a décidé d’augmenter son budget de défense à 2,5% de son PIB en 2022 (elle y consacrait déjà 2%) et envisage de l’accroître davantage dans les prochaines années. Si les autorités roumaines craignent un incident militaire qui entraînerait le pays dans le conflit, elles sont également très préoccupées par les cyberattaques et la désinformation.
Au-delà du conflit en Ukraine, la Roumanie soutient la candidature d’adhésion à l’UE de la Moldavie (pays dont elle partage la langue et la culture et auquel elle apporte un appui important). A cet égard, c’est sur son initiative, conjointement avec la France et l’Allemagne, qu’a été mise sur pied une Plateforme internationale de soutien à la Moldavie, visant à aider financièrement le pays qui souffre particulièrement des effets de la crise en Ukraine. Par ailleurs, la Roumanie est particulièrement inquiète des conflits gelés notamment la Transnistrie et autour de la mer Noire, redevenus actifs, qui créent un arc d’instabilité dans l’ensemble de la région.
Enfin, la Roumanie voit la Turquie comme un contrepoids à l’influence russe en mer Noire et plaide pour la mise en œuvre de leviers positifs dans la relation UE-Turquie (modernisation de l’Union douanière, processus de négociations d’adhésion, engagement de l’UE vis-à-vis de la société civile turque).
Situation économique
Depuis son accession à l’UE en 2007, la Roumanie a fortement progressé en termes de convergence économique (le PIB/habitant est passé de 39 % de la moyenne de l’UE en 2006 à 69 % en 2019, l’objectif étant d’atteindre 87% d’ici 2025). Cependant, sa convergence européenne n’est pas achevée : corruption persistante (malgré des progrès réalisés depuis dix ans dans le cadre du MCV) ; pauvreté ; faiblesse de l’administration.
Après avoir enregistré une forte récession de -3,7% en 2020 en raison de la crise sanitaire, la reprise économique a porté la croissance du PIB à 5,9 % en 2021, une croissance solide mais en deçà des attentes des autorités et des experts qui tablaient sur une hausse de 7%. La guerre en Ukraine, qui a fortement impacté les prix de l’énergie et la flambée de l’inflation (15,3% en août 2022 en glissement annuel, un taux sans précédent depuis le début des années 2000) ont cependant pesé sur l’économie. Cependant, la croissance est repartie à la hausse en 2022 pour s’établir à +2%, stimulée par les anticipations d’inflation très élevées à court terme (reprise de la consommation et des investissements). La Roumanie fait face à un ralentissement économique important. Après une forte expansion en 2022, l’économie roumaine devrait ralentir avec une croissance du PIB réel qui devrait se maintenir aux alentours de 2 % dans les années à venir en raison d’une inflation plus élevée, de conditions financières plus strictes et des retombées de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. L’inflation devrait rester élevée en 2023 (autour de 10%). Le chômage quant à lui devrait osciller autour de 5-6 %. Le déficit public devrait diminuer progressivement pour atteindre 4,8 % en 2024, grâce à des recettes importantes et à une diminution des dépenses courantes en pourcentage du PIB, principalement en raison de la forte croissance du PIB nominal.
Sur la période 2021-2027, la Roumanie bénéficiera d’un montant global de transferts de l’UE de 79,5 Mds€, dont 45,6 Mds€ en provenance directe du budget communautaire et 29,1 Mds€ (dont 14,2 Mds€ de subventions) du programme Next Generation EU. L’amélioration de la capacité d’absorption des fonds UE (actuellement de 52 %, PAC comprise) constitue un enjeu essentiel. Avec le lancement du Plan national de relance et de résilience (PNRR), les subventions de l’UE devraient représenter 4,2 % du PIB (contre 3,2 % en 2020).
L’économie roumaine, peu dépendante du tourisme (seulement 1,4 % du PIB) repose sur une base productive diversifiée. Rapportés au PIB 2021, l’industrie (hors construction) en représentait 19,7 %, le secteur de la construction 6,5 %, les services informatiques plus de 6,8 %, dépassant désormais l’agriculture (4,0 % du PIB, mais avec 19,1 % de la population active).
Cependant, le développement de l’économie roumaine est entravé par de nombreux goulots d’étranglement. Les infrastructures de transport terrestre sont insuffisamment développées, sans dessertes ferroviaires rapides, avec un modeste réseau d’autoroutes (900 Km). Les projets « majeurs » de l’UE liés aux corridors européens n’ont bénéficié d’aucune priorisation et ont souffert des persistantes paralysies de la réforme cadastrale (lancée en 1991). L’absence de cadastre sûr, notamment en zones rurales, constitue une entrave majeure au développement économique. L’intermédiation financière demeure ainsi très faible, les crédits au secteur privé ne dépassant pas 30 % du PIB. Les disparités régionales et sociales se sont aggravées, notamment dans les zones rurales où 44 % de la population (contre 31 % en moyenne nationale) est exposée au risque de pauvreté. Enfin, la population roumaine devient de plus en plus âgée. La part de la population âgée de plus de 64 ans (par rapport à la population âgée de 15 à 64 ans) a atteint 29,1 % en 2020 et passerait à 53,9 % en 2050 selon les projections des Nations Unies.
Mise à jour : 17.10.23
Informations complémentaires
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