Présentation de la République centrafricaine

Partager

Données générales

Présentation du pays

CENTRAFRIQUE {JPEG}

Données générales :
Nom officiel : République centrafricaine
Nature du régime : République, régime semi-présidentiel
Chef de l’État : Faustin Archange Touadéra (depuis le 14 février 2016)
Chef du Gouvernement : Félix Moloua (nommé le 7 février 2022)

Données géographiques

Données géographiques :
Superficie : 623 000 km²
Capitale : Bangui (889 000 habitants)
Villes principales : Bimbo, Berbérati, Carnot, Bambari, Bouar, Bria, Bossangoa, Nola, Bangassou (+ de 30000 habitants)
Langues officielles : français et sango
Langues nationales : sango, banda du Sud, banda-banda, bokoto, gbanou, gbaya, foulbé, gbanziri, aoussa, kaba, kare, manza
Monnaie : franc CFA (1 € = 655 F CFA)
Fête nationale : 1er décembre

Données démographiques

Données démographiques :
Population : 4,92 millions d’habitants (FMI, 2021)
Densité : 7,49 habitants/km²
Croissance démographique : +1, 9 % (Banque mondiale, 2021)
Espérance de vie (à la naissance) : 54 ans (Banque mondiale, 2020)
Taux d’alphabétisation (15 ans et plus) : 37,4 % (Banque mondiale, 2018)
Religion(s) : protestantisme (51 %), catholicisme (29 %), islam (10 %), animisme (10 %)
Indice de développement humain : 188e sur 189 (PNUD, 2019)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le 24 mars 2013, la coalition rebelle Séléka s’empare du pouvoir détenu par François Bozizé depuis 2003. Dans l’incapacité d’enrayer la violence entre ses éléments armés et le mouvement anti-balaka, qui a émergé en réaction à l’avancée de la Séléka, son leader, Michel Djotodia, occupe la Présidence jusqu’à sa démission le 10 janvier 2014. Catherine Samba-Panza, maire de Bangui, est élue chef de l’Etat de la transition par le Conseil national de la transition, avec pour tâche essentielle d’organiser des élections libres et transparentes, qui se déroulent entre décembre 2015 et mars 2016. Elles aboutissent à l’adoption d’une nouvelle Constitution, avec un régime semi-présidentiel et une décentralisation renforcée, et à l’élection le 14 février 2016 du Président Faustin Archange Touadéra.
Le 6 février 2019, dans le cadre de l’Initiative de paix portée par l’Union africaine (UA) et les pays de la région, un accord de paix est signé à Bangui entre le gouvernement centrafricain et 14 des groupes armés présents sur le territoire. Cet accord, le huitième signé depuis 2012, prévoit la mise en place d’un gouvernement inclusif, des mesures de décentralisation et une réforme de la fonction publique. Les groupes armés s’engagent à une cessation immédiate des violences, à se dissoudre, à faciliter le redéploiement de l’Etat sur l’ensemble du territoire et à participer au processus de démobilisation, désarmement, réintégration et rapatriement (DDRR). L’accord rejette l’idée d’impunité et met en place un mécanisme de justice transitionnelle avec la création d’une Commission vérité, justice, réparation et réconciliation.
Cependant, à l’approche du premier tour des élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020, des groupes armés soutenus par François Bozizé se retirent de l’Accord pour former la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC). Les élections se tiennent malgré les tentatives de déstabilisation de la CPC. La réélection du Président Touadéra est confirmée par la Cour constitutionnelle le 18 janvier 2021, au terme d’un scrutin fortement contesté. La situation sécuritaire se dégrade, y compris à Bangui.

Politique étrangère

Le 19 janvier 2021, un communiqué conjoint est publié par l’UA, la CEEAC, l’UE et l’ONU, dans lequel tous les acteurs sont appelés à respecter la décision de la Cour et à réaffirmer leur engagement pour la consolidation de la démocratie et de l’État de droit en RCA.
La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), présidée par l’Angola, se réunit le 29 janvier 2021 pour aborder la situation en RCA. Elle appelle les groupes armés à la cessation des hostilités et encourage le Président Touadéra à poursuivre ses efforts de dialogue. Elle se réunit de nouveau le 20 avril 2021, en présence du Président Touadéra et de plusieurs chefs d’Etats de la région, afin de parvenir à une solution négociée avec les groupes armés. A l’issue d’une troisième réunion à Luanda, une feuille de route pour la paix et la sécurité en RCA est adoptée le 16 septembre 2021, puis un cessez-le-feu unilatéral et immédiat déclaré par le Président Touadéra le 15 octobre 2021 mais désormais caduc.
Depuis la tenue du dialogue républicain (mars 2022), le Président Touadéra est progressivement parvenu à consolider son pouvoir à la tête de l’Etat centrafricain, en éliminant progressivement toute forme d’opposition politique. Son discours de plus en plus offensif contre tous les ennemis potentiels du régime se traduit par une stratégie de judiciarisation systématique des actions des opposants politiques conduisant le plus souvent à leur bannissement du territoire centrafricain. Avec l’appui russe et rwandais, il a également achevé son projet de modification constitutionnelle (adopté à 95% des suffrages le 30 juillet dernier), qui supprime la limitation du nombre de mandats présidentiels et instaure des critères d’éligibilité restrictifs , excluant de fait ses principaux opposants politiques, dont Annicet Georges Dologuélé (ancien Premier ministre de 1999 à 2001 et opposant arrivé second lors de l’élection présidentielle de 2020). Le président Touadéra consolide également sa mainmise sur les grands dossiers économiques, la nouvelle loi fondamentale écartant tout rôle d’instruction à l’Assemblée nationale dans les procédures d’attribution de permis miniers. Il sort globalement renforcé de cette séquence face à une opposition tant armée que politique affaiblie, éclatée et de plus en plus ostracisée.

L’opération de maintien de la paix de l’ONU, la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA), a été créée en avril 2014 (résolution 2149) par le Conseil de sécurité des Nations Unies, avec pour mandat la protection des populations et l’appui au processus politique. La MINUSCA compte aujourd’hui environ 16924 personnels déployés (au 30 septembre 2023). Son mandat a été renouvelé le 15 novembre 2023.Déployée en juillet 2016, la mission de formation de l’Union européenne (EUTM RCA) a pour mandat d’accompagner la restructuration des forces armées. Depuis le 29 novembre 2021, les formations opérationnelles de la mission sont temporairement suspendues. Une mission civile de l’UE de conseil auprès des forces de sécurité intérieure (EUAM) est déployée en République centrafricaine depuis août 2020.

Situation économique

PIB (2023) : 2,3 Mds$)
PIB par habitant (2022) : 427,5 $
Croissance : 1% en 2021 / 0,5 % en 2022/ 2,2% en 2023 (prévision)
Inflation : 4,3 % en 2021 / 5,8 % en 2022/ 6,3% en 2023 (prévision)
Dette publique : 51,9 % du PIB (fin 2022)
La dette centrafricaine est considérée à risque de soutenabilité élevé par le FMI.
Balance commerciale : - 362 M$ (2022)
Principaux clients (FMI, 2022) : Emirats arabes unis, Suède, France, Suisse
Principaux fournisseurs (FMI, 2022) : Cameroun, Chine, France, Belgique
Part des principaux secteurs d’activité dans le PIB (2022) :

  • Or : 25,19 % du PIB
  • Véhicules : 20,81 % du PIB
  • Bois (18,23%)
  • Machines : 9,29 % du PIB

Fiche pays produite par la Direction générale du Trésor :
http://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/republique-centrafricaine

Sur le plan économique, le PIB centrafricain, estimé à 1 530 Mds FCFA (environ 2,3 Mds EUR) en 2023, reste en termes réels inférieur de 20 % au niveau atteint en 2012. L’exploitation forestière, l’extraction d’or et de diamants sont, avec le BTP, les principaux moteurs de la croissance économique récente. Le déficit budgétaire a atteint 4,5 % en 2022 (contre 5,1 % en 2021) et a légèrement diminué pour atteindre 3,6 % du PIB en fin d’année 2023. Dans ce contexte, le pays reste fortement dépendant des financements extérieurs. Afin d’éviter que les remboursements élevés dus par la Centrafrique au FMI ne pèsent sur la situation budgétaire du pays et ses équilibres extérieurs, un nouveau programme de financement du FMI a été approuvé en début d’année pour un montant de 189,5 M USD, dont 90 % devrait in fine servir aux échéances dues au FMI sur la période 2023-2026.
L’inflation devrait par ailleurs rester élevée et se maintenir à 6,3 % en 2024 (contre 5,8 % en 2022). Ce niveau s’explique principalement par l’augmentation des prix alimentaires et énergétiques mondiaux, et les perturbations des circuits d’approvisionnement internationaux, qui ont accentué des difficultés structurelles préexistantes. Pour faire face à la chute des revenus de l’Etat depuis 2022, les autorités ont augmenté sensiblement les prix des carburants à la pompe début janvier 2023, alors qu’ils étaient inchangés depuis 2016.

La Centrafrique a connu une période de croissance économique relativement soutenue entre 2015 et 2017, qui reflétait avant tout un phénomène de rattrapage après l’effondrement de -36,7 % observé en 2013. À partir de 2018, le rythme de croissance s’est ralenti à 3,8 % puis à 3,0 % en 2019, ce qui a néanmoins permis à la Centrafrique de retrouver le niveau d’activité d’avant-crise, avec un PIB estimé à 1 356 milliards FCFA (environ 2,1 milliards EUR).

Le ralentissement de l’activité depuis 2018 s’explique par la chute de la production officielle de diamants après le départ du dernier bureau d’achat et par les performances décevantes de la filière bois liées à un arrêt temporaire de la production en novembre et décembre en réaction à une hausse des impôts. La production de bois a repris depuis, augmentant de 11,4 % en glissement annuel au premier trimestre 2019. La production de diamants pourrait se redresser à la faveur des vérifications menées par le processus de Kimberley pour élargir la zone verte. Les secteurs du coton et du café, qui constituaient jadis les principales cultures de rente du pays, sont tributaires de l’évolution de la situation sécuritaire dans les bassins de production. L’agriculture de subsistance représente toujours la principale source d’activité économique (plus de la moitié du PIB).
L’économie centrafricaine, très dépendante des importations, est affectée par les difficultés d’approvisionnement sur le corridor Douala-Bangui. Les exportations de bois, qui représentent près des deux tiers des exportations totales, devraient également souffrir du ralentissement de la demande mondiale.

Sur le plan budgétaire, la Centrafrique reste fortement dépendante des financements extérieurs en raison d’un taux de prélèvement fiscal extrêmement faible (8,7 % du PIB en 2019). Avec des dépenses publiques représentant 16,9 % du PIB en 2019, la Centrafrique a enregistré un déficit budgétaire (hors dons) de 8,2 %. En tenant compte des appuis extérieurs apportés par les bailleurs de fonds, équivalant à 9,6 % du PIB, la Centrafrique a réussi à dégager un excédent budgétaire de 1,4 %.

La Centrafrique était engagée depuis juillet 2016 dans un programme avec le FMI appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) pour un montant porté à 189 millions USD. Un nouveau programme triennal appuyé par la FEC a été conclu en décembre 2019. Dans le cadre de la stratégie gouvernementale de riposte à la Covid-19, la RCA bénéficie de l’appui de quelques partenaires extérieurs (Banque mondiale, BAD, France, UE). Le FMI a accordé une Facilité de crédit rapide (FCR) d’un montant de 27,9 millions DTS et une annulation pour six mois des créances qui lui sont dues. La Centrafrique bénéficie également du moratoire sur la dette extérieure bilatérale accordé par les pays du G20 et du Club de Paris.

Mise à jour : 23.01.2024

Informations complémentaires