Présentation du Qatar

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Présentation du pays

QATAR {JPEG}

Données générales

Nom officiel : État du Qatar
Nature du régime : Monarchie
Chef de l’État : Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani (depuis juin 2013)

Données géographiques

Superficie : 11 571 km2
Capitale : Doha
Villes principales : Al Wakrah, Al Khor, Al Rayyan, Mesaied, Umm Salal
Langue officielle : arabe
Langues courantes : arabe, anglais
Monnaie : riyal qatarien
Fête nationale : 18 décembre

Données démographiques

(Sources : Banque mondiale, PNUD, OMS)
Population : 3 millions d’habitants (2024)
Qatariens : environ 360 000 (2025)
Croissance démographique : 3% (2024)
Densité : 265 hab./km² (2024)
Espérance de vie : 81,6 ans (2022)
Taux d’alphabétisation : 97,7 % (2023)
Religions : islam sunnite (71%), christianisme (14%), islam chiite (8%), hindouisme (3%), bouddhisme (2%)
Indice de développement humain : 0,88 (2023), 43ème classement mondial.

Eléments d’actualité

Politique intérieure

La fête nationale qatarienne commémore, tous les 18 décembre, l’unification des tribus locales par Jassim bin Mohammed Al Thani en 1878. Protectorat britannique à compter de 1916, le pays a proclamé son indépendance le 1er septembre 1971 sous l’autorité d’Abdallah bin Jassim Al Thani, arrière-grand-père de l’Émir actuel.

Depuis son accession au trône en juin 2013, l’Émir Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani poursuit le processus de transformation économique et sociétale du pays lancé par son père, Cheikh Hamad (1995–2013). S’appuyant sur les revenus gaziers, il cherche à concilier ouverture et préservation des traditions, dans le cadre de la Vision Nationale 2030, document stratégique qui fixe l’horizon d’une « économie fondée sur la connaissance ».

L’adoption d’une constitution entrée en vigueur en 2005 a instauré l’établissement du Conseil consultatif (Majlis al Shura). Après de nombreux reports, le Qatar a organisé pour la première fois des élections au Conseil consultatif (Majlis al-Choura) le 2 octobre 2021. En novembre 2024, les autorités qatariennes ont soumis au vote une réforme constitutionnelle importante qui a mis fin aux élections du Conseil consultatif par suffrage universel dont les membres sont à nouveau désignés par l’Emir. La nouvelle constitution renforce en outre l’égalité entre les citoyens qatariens dans leur accès à des fonctions ministérielles alors qu’une inégalité de droit existait entre les Qatariens et Qatariennes en fonction du moment de l’acquisition de la nationalité (avant ou après 1930) et de l’appartenance tribale. Le 9 octobre 2025, conformément à la nouvelle Constitution, l’Emir a nommé 49 membres au Conseil de la Choura.

Depuis 1999, le Conseil municipal central (Majlis Al Baladi Al Markazi) organe consultatif, est élu au suffrage universel tous les quatre ans. Les dernières élections ont eu lieu le 22 juin 2023, renouvelant les 29 conseillers, dont une femme.

Politique étrangère

La politique étrangère du Qatar demeure profondément marquée par l’épisode du blocus imposé entre 2017 et 2021 par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte.

Depuis 2021 et les accords d’al Ula, le blocus a pris fin et Doha a repris ses relations avec ses partenaires régionaux. Cette sortie de crise a conforté l’Etat du Qatar dans sa stratégie d’autonomie diplomatique, combinant sécurité assurée par des alliances solides et affirmation de son rôle d’acteur global.

Les relations avec les États-Unis demeurent le socle de la politique de défense qatarienne. Le Qatar accueille à Al-Udeid la plus grande base militaire américaine de la région, centre de commandement des opérations au Moyen-Orient. Le pays a aussi obtenu en 2022 le statut « d’allié majeur hors-OTAN », marqueur de confiance et d’interdépendance stratégique.

Ce lien avec les États-Unis n’empêche pas le Qatar de multiplier les partenariats : avec l’Europe, où il s’est imposé comme fournisseur énergétique majeur après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, signant des contrats de long terme avec l’Allemagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas ; avec l’Asie, où il a consolidé sa place dans la politique énergétique de la Chine, de la Corée du Sud et du Japon ; avec la Turquie, avec laquelle il maintient une relation militaire et économique étroite, prolongement de la solidarité manifestée durant le blocus, qui se traduit notamment par la présence de troupes turques au sein d’une base qatarienne.

À travers son fonds souverain, la Qatar Investment Authority (QIA), Doha continue par ailleurs d’investir massivement dans les infrastructures, la finance et l’immobilier en Europe comme en Asie, transformant des engagements économiques en leviers d’influence diplomatique.

La médiation constitue un autre pilier de la diplomatie qatarienne. Depuis 2012, Doha abrite le bureau politique des Talibans et facilite le dialogue des États-Unis avec ces derniers. Le Qatar a aussi joué un rôle central lors de la chute de Kaboul en août 2021, organisant les évacuations de plus de 80.000 ressortissants afghans. Plusieurs conférences onusiennes sur l’avenir de l’Afghanistan se sont également tenues à Doha, confortant le Qatar comme plateforme de dialogue incontournable.

Depuis octobre 2023, le Qatar est également devenu, aux côtés des États-Unis et de l’Égypte, un acteur-clé dans les médiations entre Israël et le Hamas, qui visent à l’arrêt de la guerre à Gaza et à la libération des otages retenus à Gaza, et dans l’organisation de l’aide humanitaire à destination des populations palestiniennes.

Dans le contexte de fortes tensions régionales, le Qatar a subi deux attaques qui ont visé son territoire : le 23 juin 2025, lorsque l’Iran a bombardé la base américaine d’Al-Udeid, et le 9 septembre 2025, avec une frappe israélienne à Doha sur un bâtiment abritant des représentants du Hamas.

Parallèlement, Doha s’emploie à jouer un rôle en Afrique, hébergeant notamment des négociations régulières entre le M-23 et la République Démocratique du Congo.

Le Qatar continue de développer une ambitieuse politique sportive, qui participe à la modernisation de ses infrastructures et accroît son rayonnement international. Le pays a construit sa visibilité sportive mondiale à travers l’organisation de compétitions internationales et par le biais d’investissements constants dans l’économie du sport sur son territoire ou à l’extérieur, comme l’illustre l’achat du club de football Paris Saint-Germain en 2011. Cet axe majeur de la politique du Qatar a culminé avec l’accueil de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar (20 novembre – 18 décembre). Le Qatar a organisé la Coupe d’Asie des nations de 2024 et se prépare à héberger les Jeux asiatiques en 2030 ; il a également annoncé sa candidature pour héberger les Jeux Olympiques de 2036.

Situation économique

Le Qatar figure parmi les pays les plus riches au monde en termes de PIB par habitant. En 2024, le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat (PPA) est estimé à environ 116 250 $, ce qui le place au 3ème rang mondial. Cette prospérité repose essentiellement sur sa rente énergique : le Qatar détient les troisièmes réserves prouvées de gaz naturel au monde, concentrées dans le gisement offshore de North Field, qu’il partage avec l’Iran. En 2024, il est le troisième exportateur mondial de GNL après les États-Unis et l’Australie, avec environ 77,2 millions de tonnes exportées. Le pays projette d’accroître sa capacité de plus de 85 %, visant 142 millions de tonnes par an d’ici 2030.

Au plan national, alors que les femmes représentent moins de 30 % de ses résidents, le Qatar affiche 60 % de participation de sa population féminine au marché du travail, ce qui représente le taux le plus élevé du monde arabe (essentiellement grâce aux femmes expatriées, seules 37 % des Qatariennes exerçant une activité professionnelle).

Parallèlement à ses investissements dans les infrastructures énergétiques, Doha poursuit sa stratégie de diversification économique inscrite dans la Vision Nationale 2030. Le pays fait des technologies de l’information, de la R&D, du secteur manufacturier, du tourisme (objectif de 6M de visiteurs d’ici 2030) ou encore de la logistique, les principaux secteurs amenés à soutenir la diversification de son économie.

Cette politique de diversification a permis au Qatar de mieux résister durant le blocus (2017–2021), notamment par la sécurisation de ses approvisionnements via la Turquie et l’Iran. La reprise post-Covid, soutenue par la remontée des prix des hydrocarbures, les investissements en cours dans le secteur des hydrocarbures etl’organisation de la Coupe du monde de football a entraîné un redressement fort de la croissance : celle-ci a dépassé 4 % en 2022 et se stabilise depuis autour de 2% (2,3% en 2024). Les niveaux des excédents commercial (65,5 Mds USD, 29,3% du PIB) et budgétaire (5,6 Mds USD, 0,7% du PIB) restent confortables. Le secteur bancaire est solide, malgré quelques vulnérabilités monitorées, néanmoins, par la Banque Centrale.

Mise à jour : 23.10.25

Informations complémentaires