Présentation de la Pologne

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Présentation du pays

Données générales

POLOGNE {JPEG}

Nom officiel : République de Pologne (Rzeczpospolita Polska)
Nature du régime : République parlementaire (IIIe République, depuis 1989)
Président de la République : M. Andrzej Duda
Premier ministre : M. Donald Tusk

Données géographiques

Superficie : 306 190 km2 (soit 0,57 fois la France métropolitaine)
Capitale : Varsovie (1,7 million d’hab.)
Villes principales : Cracovie (765 320 hab.), Łódź (698 688 hab.), Wrocław (637 075 hab.)
Langue (s) officielle (s) : polonais
Monnaie : złoty (1€ = 4,40 PLN)
Fêtes nationales : 3 mai (fête de la Constitution de 1791), 11 novembre (fête de l’indépendance)

Données démographiques

Population (2023) : 38 014 000 M hab.
Densité (2023) : 131 hab/km2
Croissance démographique (2021) : -0,4 %
Espérance de vie : 78 ans (OCDE)
Taux d’alphabétisation (2018) : 99,8%
Indice de développement humain (2021) : 0,876

Éléments d’actualité

Politique intérieure

D’après sa Constitution (2 avril 1997), la Pologne est "un Etat démocratique de droit" au sein duquel le Sejm (la Diète) et le Sénat exercent "le pouvoir législatif, le Président de la République et le Conseil des ministres exercent le pouvoir exécutif, les cours et tribunaux exercent le pouvoir judiciaire". La Diète est composée de 460 députés, et le Sénat de 100 sénateurs. Les députés sont élus au suffrage universel direct, proportionnel, pour un mandat de 4 ans et élisent le Premier ministre, d’abord sur proposition du Président de la République.

La Pologne a été gouvernée entre novembre 2015 et décembre 2023 par la coalition conservatrice Droite unie, menée par le parti Droit et Justice (PiS). Les mandats de Beata Szydło (2015-2017) et Mateusz Morawiecki (2017-2023) ont notamment été marqués par des tensions fortes avec les institutions européennes, autour de l’enjeu de l’Etat de droit.

Les élections du 15 octobre 2023 ont marqué un tournant, avec la victoire de l’opposition libérale et pro-européenne. Le PiS a remporté la majorité des voix (35,4%) devant la Plateforme civique dirigée par Donald Tusk (30,7%), la Troisième Voix (14,4%) et la Gauche (8,6%), mais n’a pas été capable de former une coalition gouvernementale. La Diète (chambre basse) a élu le 11 décembre Donald Tusk, et celui-ci a prêté serment en tant que Premier ministre le 13 décembre. La nouvelle coalition dispose également de la majorité au Sénat (chambre haute), avec 62 sièges sur un total de 100.

« La coalition du 15 octobre » a entre autres pour priorités (i) d’obtenir les fonds du plan national de relance et de résilience (PNRR – 35Mds EUR) bloqués par la Commission en raison de la non-conformité du système judiciaire polonais avec les exigences européennes en matière d’Etat de droit, (ii) d’améliorer la relation avec Bruxelles et Berlin et de conforter la place de la Pologne en Europe, (iii) de faciliter la transition énergétique de l’économie polonaise, en répondant aux fortes inquiétudes sociales (notamment celles des mineurs de charbon).

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Politique étrangère

1- Politique européenne

La Pologne est le 5ème pays le plus peuplé de l’Union européenne et le 6ème Etat membre le plus riche (PIB). Entrée au sein de l’UE en 2004, la Pologne joue un rôle essentiel dans le débat européen. Elle est la première bénéficiaire des fonds de cohésion européens.

Les relations entre la Pologne et les institutions européennes ont été compliquées depuis 2015. La Pologne est visée par une procédure au titre de l’article 7 TUE (respect de l’Etat de droit), initiée par la Commission. Cette procédure est toujours au stade préliminaire (auditions devant les autres membres du Conseil). Varsovie demande l’abandon de celle-ci. La Pologne a été condamnée par une ordonnance de la CJUE (27 octobre 2021) à payer une astreinte d’un million d’euros par jour – réduite de moitié en juin 2022, après la suppression de la Chambre disciplinaire des juges au sein de la Cour suprême. Répondant aux condamnations de la Cour de justice, le Tribunal constitutionnel a remis en cause la primauté du droit de l’Union (arrêt du 7 octobre 2021). A noter que la Pologne a également été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour les réformes judiciaires mises en œuvre par le PiS, le plus souvent au motif de l’article 6 CEDH (non-respect du droit à un procès équitable).

Sur les questions économiques, la Pologne plaide en faveur de l’achèvement du marché intérieur dont profite son économie très ouverte, industrielle et exportatrice. Elle est traditionnellement vigilante sur le cadre financier pluriannuel, appelant au maintien des fonds consacrés à la PAC et à la cohésion. Elle souhaite également plus de financement européen pour la protection des frontières et se refuse jusqu’à présent à accepter toute relocalisation obligatoire des demandeurs d’asile, mécanisme remplacé dans le Pacte asile et migration par une solidarité financière obligatoire.

Le décaissement des fonds du plan national de relance et de résilience (PNRR – 35Mds EUR) est toujours conditionné à l’adoption définitive de mesures modifiant le régime disciplinaire des juges. L’octroi d’une partie des fonds de cohésion dont aurait dû bénéficier la Pologne est par ailleurs conditionné au respect des principes de la Charte européenne (« conditions favorisantes horizontales »).

2- Relation transatlantique et Ukraine

L’axe fondamental de la politique étrangère et de sécurité polonaise est atlantiste, appuyé principalement sur la garantie de sécurité américaine et sur l’OTAN face à une menace russe perçue comme existentielle. L’invasion du territoire ukrainien a encore renforcé ce sentiment d’insécurité face à la Russie et a rapproché les Etats unis de la Pologne (deux visites du président Biden à Varsovie depuis le 24 février 2022, nombre des troupes américaines présentes sur le sol polonais désormais supérieur à 10 000).

Alors qu’elle consacrait déjà 2% de son PIB à son budget de défense depuis 2016, la Pologne consacre désormais 4% du PIB à ces dépenses. Elle privilégie traditionnellement l’achat de matériel militaire aux Etats-Unis (acquisition du système de défense antimissiles Patriot pour un montant de 3,8Mds€, en mars 2018 ; commande de 20 missiles mobiles pour 365M€, en février 2019 ; achat de 32 avions de combat F-35A en janvier 2020) mais s’est tournée récemment vers la Corée du Sud (juillet 2022) dans le cadre d’une commande sans précédent de chars, d’obusiers et d’avions pour une valeur de 7,5Mds€. Elle a commandé en avril 2023 pour 2,4 Mds de dollars de missiles antiaériens à la Grande-Bretagne.

La mobilisation de la Pologne en faveur de l’Ukraine a été immédiate et particulièrement importante, en volume comme en proportion de la richesse nationale et des moyens disponibles. Elle recouvre un soutien politique et diplomatique en appui à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE et de progrès rapides vers l’adhésion à l’OTAN, militaire (livraisons massives notamment de près de 300 chars T72 et PT91, de 14 chars Leopard 2 et d’un nombre limité d’avions MIG-29, rôle de plateforme logistique de la Pologne pour les livraisons internationales d’armes et d’équipements à l’Ukraine), humanitaire (accueil du plus grand nombre de réfugiés et aide à leur insertion en Pologne) et économique. La Pologne entend se positionner désormais comme principal partenaire pour la reconstruction de l’Ukraine.

Situation économique

Avec une population de près de 38 millions de personnes, la Pologne constitue la principale économie parmi les Pays d’Europe Centrale et Orientale (PECO). Depuis son adhésion à l’UE en 2004, le pays a connu deux décennies de rattrapage économique. Les taux de croissance polonais ont systématiquement été supérieurs à la moyenne européenne et la croissance polonaise ne s’est interrompue qu’en 2020 en raison de la pandémie de covid19 (récession de -2% du PIB). Lors de son adhésion à l’UE, la Pologne était le 9ème PIB de l’Union européenne (Royaume-Uni exclu), juste derrière l’Autriche. La Pologne est aujourd’hui le 6ème PIB de l’UE derrière les Pays-Bas et devant la Suède et la Belgique. Ainsi, le rapport du PIB par habitant polonais au PIB moyen par habitant européen, en parité de pouvoir d’achat, est passé de 51% en 2004 à 79% en 2022. La Pologne compte 16,8 millions d’actifs en 2022. Le salaire mensuel brut moyen s’élevait début 2023 à 7 065,56 PLN soit environ 1 500 EUR. Le coût horaire moyen de la main d’œuvre était en 2022 de 12,5 EUR (moyenne UE : 30,5 EUR). Le Pologne connait l’un des taux de chômage les plus faibles en Europe, à 2,9% en 2022 (moyenne UE : 6,2%).

PIB (en prix courants, 2022) : 690 Mds€
PIB par habitant (prix courants, 2021) : 18 340 €
Croissance : 0,6 %, 2,3% (prév. 2023)
Chômage (2023) : 2,8 %
Inflation (2023) : 12%
Salaire moyen brut mensuel (2022) : 1559 EUR
Salaire minimum brut mensuel (2022) : 654 EUR
Dette publique brute (2023) : 49% du PIB
Déficit public (2021) : -10 411 Mds€ (-1,9% du PIB)
Bance commerciale : -24,1Mds EUR
Principaux clients (2022) : Allemagne (27,8%), République tchèque (6,6%), France (5,7%)
Principaux fournisseurs (2022) : Allemagne (20,2%), Chine (14,8%), Italie (4,6%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2020) :

  • agriculture : 2,35%
  • industrie : 21,7%
  • services : 63,9%
  • R&D : 1,32%
  • Exportations de la France vers la Pologne (2022) : 10,7 Mds€
  • Importations françaises depuis la Pologne (2022) : 19,7 Mds€

Mise à jour : 19.12.23

Informations complémentaires