Présentation des Pays-Bas

Partager

Données générales

PAYS-BAS {JPEG}

Présentation du pays

Nom officiel : Royaume des Pays-Bas
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle à régime parlementaire
Chef de l’État : le Roi Guillaume-Alexandre (Willem-Alexander) depuis le 30 avril 2013
Chef du Gouvernement : M. Dick Schoof depuis le 2 juillet 2024

Données géographiques

Superficie : 41 543 km2
Capitale : Amsterdam (le gouvernement et les administrations centrales siègent à La Haye)
Villes principales : Amsterdam, Rotterdam, La Haye, Utrecht, Eindhoven
Langue(s) courante(s) : néerlandais (langue officielle)
Monnaie : Euro
Fête nationale : 27 avril (Koningsdag, anniversaire du Roi)

Données démographiques

Population : 17,70 millions (2022)
Croissance démographique : 1 % / an (2022)
Espérance de vie à la naissance : 81 ans (2021)
Taux d’alphabétisation : 100 % (2021)
Religions : catholiques (19,8 %), protestants (14,4 %), musulmans (5,2 %), sans appartenance religieuse déclarée (55,4 %) (2021).
Indice de développement humain (rapport du PNUD 2021-2022) : 0,941 ; 10e rang.

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Les Pays-Bas sont une monarchie constitutionnelle de longue tradition parlementaire. Le Roi Willem Alexander est le roi des Pays-Bas depuis le 30 avril 2013, à la suite de l’abdication de sa mère, la Reine Béatrix.

Le Parlement néerlandais se compose de deux chambres. La Deuxième chambre (chambre basse - Tweede kamer) élabore les lois et contrôle l’action du gouvernement. Elle compte 150 députés élus au suffrage universel direct à la proportionnelle intégrale sur des listes nationales, pour un mandat de quatre ans. Ce mode de scrutin permet à de nombreux partis politiques d’y être représentés, nécessitant la formation de coalitions pour l’obtention d’une majorité.

La Première chambre (chambre haute ou Sénat - Eerste Kamer) compte 75 membres élus au suffrage universel indirect par les douze provinces du royaume pour quatre ans. Son rôle dans le vote de la loi est restreint par rapport à celui de la Deuxième chambre, qui lui transmet après approbation les projets. Elle peut approuver ou rejeter un texte, sans y apporter d’amendement.

La Chambre basse et la Chambre haute sont appelées ensemble les États généraux ou le Parlement.

A la suite de l’échec des négociations sur la politique d’accueil des réfugiés, la coalition Rutte IV a été contrainte de présenter sa démission le 7 juillet 2023, déclenchant de nouvelles élections législatives le 22 novembre 2023.

Ces élections ont vu le parti pour la liberté (PVV, d’extrême-droite) de Geert Wilders arriver en tête, avec 23,49% des voix et 37 sièges, suivi par l’alliance de gauche GL/PvdA, menée par l’ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, avec 15,75% des voix et 25 sièges. Le parti libéral VVD a subi un net recul avec 24 sièges (10 de moins qu’en 2021). Le scrutin a également été marqué par l’émergence du Nouveau Contrat Social (NSC) conduit par l’ex-ministre chrétien-démocrate (CDA) Pieter Omtzigt, qui fait son entrée à la Deuxième chambre avec 20 parlementaires. Le parti mouvement citoyens-agriculteurs BBB, qui avait remporté les élections provinciales de mars 2023, a complété sa présence au Sénat (17 sièges) avec 7 députés à la Chambre basse. Enfin, les partis gouvernementaux du D66 et du CDA ont subi un revers électoral important en remportant seulement 9 et 5 sièges (contre 24 et 15 sièges en 2021 respectivement).

Le 15 mai, après plusieurs mois de négociations, quatre partis (PVV, VVD, NSC et BBB) ont conclu un accord-cadre de coalition, qui a vocation à être complété par un programme de gouvernement, lui-même présenté traditionnellement le Prinsjesdag (3e mardi de septembre). A l’issue de l’audition des ministres à la 2e Chambre, le nouveau gouvernement a prêté serment le 2 juillet. Après plus de 13 ans au pouvoir en tant que Premier ministre, Mark Rutte a laissé place au nouveau Premier ministre Dick Schoof, ancien secrétaire général du ministère de la Justice et ancien directeur des services de renseignement.

Dans son discours au Parlement le 3 juillet, le nouveau Premier ministre a rappelé l’engagement de son pays au sein de l’UE et de l’OTAN, réitéré le soutien apporté à l’Ukraine et s’est positionné en faveur de l’autonomie stratégique en matière d’énergie, de sécurité alimentaire et de matières premières. Il a également annoncé son intention de rouvrir le débat sur les accords européens en matière de migration ou d’agriculture, et d’arrêter toute surtransposition des normes dans le domaine environnemental.

Politique étrangère

La politique étrangère des Pays-Bas est caractérisée par un attachement au multilatéralisme, que les récentes crises ont renforcé : proactifs quant aux réformes de certaines institutions (OMC, OMS et OTAN), les Pays-Bas sont très attachés au système des Nations unies. Résolument atlantistes, ils entretiennent des liens privilégiés avec les États-Unis, tout en ayant une relation commerciale substantielle avec la Chine.

Les Pays-Bas accueillent de nombreuses institutions judiciaires et juridiques internationales à La Haye, tels que le siège de la Cour permanente d’arbitrage (CPA), de la Cour internationale de justice (CIJ), ou encore la Cour pénale internationale (CPI) et l’Académie de droit international. La Haye est également le siège de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de nombreuses ONG internationales. La ville accueille les Offices européen et Benelux des brevets, ou encore certains services de l’Agence spatiale européenne (EEAS) et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). S’y trouvent enfin les agences européennes Europol et Eurojust.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et en cohérence avec leurs positions suite au crash du vol MH17, les Pays-Bas défendent une ligne de grande fermeté envers la Russie. Celle-ci s’est notamment traduite par une hausse du budget de la défense (prévision d’augmentation de +25 % du budget de 2023 pour atteindre 2 % du PIB (25 Mds €) dès 2025), tout comme un soutien à l’Ukraine sur le plan bilatéral (envoi d’équipements y compris militaires défensifs et offensifs, parmi lesquels 24 avions F-16, et conclusion d’un accord bilatéral de sécurité sur 10 ans en mars 2024) et multilatéral (participation à la mission EUMAM Ukraine, formation avec le Danemark de pilotes de F-16). Les Pays-Bas ont annoncé un soutien à l’Ukraine de 4,4 Mds € de 2024 à 2026. Ils ont enfin été à l’initiative conjointe, avec le gouvernement ukrainien et la Commission européenne, de la conférence pour la Restauration de la justice en Ukraine, qui s’est tenue à La Haye le 2 avril 2024 et à laquelle la France a participé.

Dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, les Pays-Bas ont également décidé d’allouer 25 millions d’euros supplémentaires pour l’aide humanitaire aux civils palestiniens à Gaza. L’aide humanitaire néerlandaise à Gaza s’élève désormais à 50 millions d’euros, et vient s’ajouter aux 51 millions d’euros alloués en 2023 par les Pays-Bas à la coopération au développement et à l’aide humanitaire aux Palestiniens.
Dans le domaine de la sécurité et du maintien de la paix, ils sont actifs dans les enceintes internationales de lutte contre le terrorisme. Membres engagés de la Coalition internationale contre Daech, ils ont aussi exercé la co-présidence du Global Counterterrorism Forum (fondé en 2011) de 2015 à 2019.

Sur la scène internationale, ils soutiennent un rôle renforcé et unifié des Européens dans la résolution des conflits (Proche-Orient, Libye, Haut-Karabagh) et la défense des droits de l’Homme (Chine, Turquie). Les Pays-Bas participent par des contingents de personnels à des missions de maintien de la paix de l’ONU, telles que celles entre le Liban, la Syrie et Israël (UNTSO). Membre de l’OTAN, l’armée néerlandaise est présente en Lituanie et en Roumanie, au sein des missions Enhanced Forward Presence. Au sein de l’UE, ils participent à l’opération Atalante.

Membre de l’Alliance Sahel, les Pays-Bas animent aux côtés de la Banque africaine de développement le groupe transversal « climat », l’un des plus dynamiques de l’Alliance. L’ouverture relativement récente d’ambassades à Ouagadougou (Burkina Faso, 2019) et à Niamey (Niger, 2020) témoigne d’une volonté de renforcer l’engagement néerlandais dans la région. Cependant, suite au coup d’Etat ayant renversé le président Bazoum au Niger, les Pays-Bas ont immédiatement suspendu leur coopération sécuritaire bilatérale, ainsi que leur coopération au développement. Le Sahel reste néanmoins une des 4 régions de concentration de la coopération néerlandaise faisant l’objet d’investissements renforcés en matière d’aide publique au développement, de sécurité et de stabilité (notamment contre-terrorisme et réduction des flux migratoires), malgré le retrait de la MINUSMA en 2019.

Union européenne - Membre fondateur de la Communauté européenne, les Pays-Bas ont été très impliqués dans la construction européenne. Après un scepticisme marqué pendant plusieurs années à l’égard du projet européen (rejet du Traité constitutionnel en juin 2005, percée du parti populiste d’extrême droite PVV, rejet par référendum d’initiative populaire de l’accord d’association avec l’Ukraine en avril 2016), les Pays-Bas se sont positionnés sous le gouvernement Rutte IV en faveur du renforcement de la place de l’Europe sur la scène internationale.

Leurs priorités à l’échelle communautaire sont l’État de droit, l’autonomie stratégique et le climat. S’agissant de la neutralité carbone, l‘accord de coalition du gouvernement Rutte IV insistait tout particulièrement sur les objectifs climatiques et les moyens d’y parvenir. Cette ambition se traduit au niveau national par une volonté de diversifier leur mix énergétique, notamment grâce au nucléaire civil et à l’éolien en mer, pour lequel d’importants investissements ont été annoncés notamment par le biais du plan de relance post-Covid de l’UE. Les Néerlandais sont par ailleurs de fervents défenseurs d’une action européenne et internationale renforcée en matière de cybersécurité.

Situation économique

PIB (2021) : 764,4 Mds €
PIB par hab. (2021) : 65 180 €/ habitant
Taux de chômage (2023) : 3,5 %
Taux d’inflation (2023) : 4,1%
Déficit public (2024) : -0,3% du PIB
Dette publique (2024) : 46,5% du PIB
Part des secteurs d’activités :

  • agriculture : 1,9 %
  • industrie : 20 %
  • services : 78,2 %

Avec un PIB par habitant supérieur d’un tiers à la moyenne européenne, les Pays-Bas sont le 5è pays le plus riche de l’UE. La crise sanitaire a cependant interrompu son cycle de forte croissance, avec une récession de -3,9% en 2020. L’économie a toutefois rebondi depuis 2021 (+4,9% et 4,5% en 2022), notamment grâce à une exposition faible aux marchés russe et ukrainien. Le chômage reste faible (3,5% en février 2023). La consommation privée est toutefois impactée par les fortes tensions inflationnistes (+11,6% en 2022) causée en partie par sa dépendance au gaz.

Les Pays-Bas sont un acteur de premier plan du commerce mondial et de l’industrie, et les points forts de l’économie néerlandaise concernent l’agroalimentaire, la distribution, la chimie/pharmacie, l’électronique, les produits pétroliers, la logistique et le transport ainsi que les services financiers. Le gouvernement néerlandais investit ainsi dans ce qu’il a défini comme les neuf secteurs clés de l’économie néerlandaise : la haute technologie, la gestion de l’eau, la chimie, l’énergie, l’industrie créative, l’agroalimentaire, l’horticulture, la santé et les sciences et la logistique.

Les Pays-Bas jouent un rôle très important comme plateforme d’échange de l’UE avec le reste du monde, grâce au port de Rotterdam notamment, premier port de l’UE (467,4M de tonnes en 2022). L’Union européenne est de loin le principal partenaire commercial des Pays-Bas, dont les échanges commerciaux avec les États-Unis et la Chine sont également très dynamiques. Le Royaume-Uni reste toutefois leur premier partenaire hors-UE. Les échanges sont traditionnellement déficitaires avec la Chine et les États-Unis, et excédentaires avec les pays de l’UE, excédent alimenté pour une part importante par les activités de transit (42% du total d’exportations). En 2022, l’UE représentait 55% du volume d’échanges de biens, dont 66% d’export, et 45% des importations néerlandaises.

Les échanges de biens néerlandais sont intenses dans le secteur des produits alimentaires, chimiques, d’appareils électriques et électroniques et d’hydrocarbures. Ceux de la chimie et de l’agroalimentaire ne représentent ainsi qu’un peu plus du quart des échanges de biens, mais ce sont eux qui dégagent l’essentiel de l’excédent commercial néerlandais. S’agissant des services, les principaux secteurs d’activité sont les services aux entreprises, de transports, de TIC et liés à l’utilisation de la propriété.

Consulter la fiche pays économique Pays-Bas sur le site du Trésor

Mise à jour : 06.08.2024

Informations complémentaires