Présentation du Panama

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Présentation du pays

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Données générales

Nom officiel : République du Panama
Nature du régime : République démocratique unitaire (système parlementaire monocaméral)
Chef de l’Etat : Laurentino Cortizo Cohen

Données géographiques :

Superficie : 75 517 km2
Capitale : Panama
Villes principales : Colón, David, Santiago
Langue officielle : espagnol
Langues courantes : espagnol (85% de la population dont 14% parlent aussi anglais) et langues amérindiennes (15%)
Monnaie : balboa, en parité fixe avec le dollar US
Fête nationale : 3 novembre (indépendance, séparation de la Colombie)

Données démographiques :

Population : 4,314 millions d’habitants (Banque Mondiale, 2020)
Densité : 58,2 habitants au km2 (Banque Mondiale, 2020)
Croissance démographique : 1,3% (Banque Mondiale, 2021)
Espérance de vie : 77 ans (Banque Mondiale, 2020)
Taux d’alphabétisation : 95,7% (Banque Mondiale, 2019)
Religions : catholiques (72%), protestants évangéliques (19%)
Indice de développement humain (PNUD 2019) : 0,815 - 57e rang mondial

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Panama est une république démocratique unitaire, dotée d’un régime présidentiel. Le président et le vice-président sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans non renouvelable. Le président nomme les membres du gouvernement. Monocaméral, le parlement est constitué d’une assemblée nationale, dont les 71 membres sont élus au suffrage universel direct pour cinq ans.

Élu pour cinq ans avec deux points d’avance sur le candidat de la droite libérale dans un scrutin à un tour, le président Laurentino Cortizo (Parti Révolutionnaire Démocratique, centre-gauche), a pris ses fonctions le 1er juillet 2019. Il a fait de la lutte contre la corruption, de la réduction des inégalités et de la modernisation du système éducatif les grandes priorités de son mandat. Il disposait alors de sérieux atouts pour mener à bien un agenda réformateur : de solides capacités d’investissement, un faible niveau d’endettement public, une économie dynamique et une majorité au Parlement lui permettant de lancer un vaste chantier constitutionnel. Alors que la réputation du pays avait été sérieusement entachée par le scandale des Panama Papers, le président Cortizo a érigé en priorité la sortie du pays des listes anti-blanchiment.

Le président Cortizo a été confronté aux conséquences de la crise sanitaire et économique provoquée par l’épidémie de la Covid-19, se traduisant par plus de 978 000 cas et 8 178 décès pour 4,3 M d’habitants. Depuis, une campagne massive de vaccination a été engagée, permettant de vacciner la grande majorité de la population et de lever l’ensemble des mesures sanitaires et de restriction de circulation. La crise sanitaire a eu d’importantes conséquences sur le plan économique et social : le taux de chômage a doublé (atteignant 20% de la population active fin 2020 – pour redescendre aujourd’hui à environ 15%) et le taux d’informalité a été multiplié par 5 depuis 2019. La pandémie a accentué la fragilisation du tissu social, conduisant le gouvernement à mettre en place un programme d’aide (Panama Solidario), renouvelé sine die depuis.

En juillet 2022, le pays a connu une mobilisation historique, fruit d’une convergence de luttes de différents acteurs, dénonçant l’inflation, l’augmentation du prix des carburants, le niveau de chômage et plus généralement l’état des services publics. Les négociations entre les groupes contestataires et le gouvernement ont conduit à des subventions sur le prix du carburant et de plusieurs biens de première nécessité, et doivent reprendre début 2023.

Politique étrangère

La diplomatie panaméenne se caractérise par un souci d’équilibre et une approche pragmatique, qui la conduit à entretenir de bonnes relations avec un grand nombre d’Etats, et à intégrer le plus possible les instances multilatérales. Les intérêts américains, européens et chinois sont très présents dans le pays.

Les États-Unis restent le premier utilisateur du Canal et le premier partenaire politique, stratégique, économique et commercial du pays. L’accord de libre-échange entre les deux pays est en vigueur depuis le 31 décembre 2012. La relation avec Washington s’est par ailleurs nettement approfondie dans les domaines de la lutte contre les trafics et l’immigration clandestine depuis l’arrivée au pouvoir des Présidents Cortizo et Biden. Après près de cinq ans sans ambassadeur sur place, Washington a désigné une ambassadrice, arrivée à la mi-novembre 2022.

Le Panama a renforcé ses relations avec les pays d’Asie, en particulier avec la Chine qui est devenue le 2ème utilisateur du Canal. En juin 2017, le Panama a rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan, au bénéfice de la République populaire de Chine. Plusieurs accords bilatéraux de coopération ont été signés (dont l’appartenance du Panama à la déclinaison latino-américaine des « nouvelles routes de la soie ») et des négociations se poursuivent afin d’aboutir à un traité de libre-échange entre les deux pays. Troisième utilisateur du Canal, le Japon entretient avec le Panama des relations tant économiques que de coopération. Quant à la Corée du sud, elle est le 4ème utilisateur du Canal et a conclu un traité de libre-échange avec le Panama. Ce rapprochement s’est notamment matérialisé par deux déplacements successifs de l’ex-Ministre des Relations extérieures Erika Mouynes en Asie du sud-est et au Japon au cours du deuxième semestre 2022.

Un autre partenaire naturel du Panama est le continent sud-américain. Le Panama nourrit des relations étroites avec le Chili, 5ème utilisateur du Canal, et le Mexique, avec lequel un accord de libre-échange (ALE) est entré en vigueur le 1er juillet 2015. Membre fondateur du système d’intégration centraméricain (SICA), le Panama a rejoint en juin 2013 son volet économique (SIECA).
Le Panama bénéficie également de l’accord d’association UE-Amérique centrale : son volet commercial est appliqué depuis le 1er août 2013. En matière humanitaire, tirant avantage du rôle de hub régional du Panama, l’UE y a établi son premier stock régional d’équipements d’aide humanitaire pour la région de l’Amérique latine et des Caraïbes. Un centre régional de données Copernicus devrait également être installé sur le sol panaméen.
Le Panama est l’un des principaux points de passage des migrants sur la route vers les Etats-Unis, particulièrement pour les migrants vénézuéliens et haïtiens. En 2022, près de 240 000 migrants ont franchi la zone inhospitalière du Darién à la frontière avec la Colombie, soit plus que sur toute la période 2010-2020. La situation humanitaire dans cette région fait l’objet d’une attention accrue de la part des autorités panaméennes, mais également des acteurs régionaux, à commencer par les États-Unis.

Face à la détérioration de la situation humanitaire, le Panama s’attache à renforcer la coopération régionale et internationale sur les enjeux migratoires, notamment avec la Colombie, le Costa Rica et la République dominicaine dans le cadre de l’« Alliance pour le développement en démocratie » fondée en septembre 2021. Lors du dernier sommet de l’Alliance en mars 2022, un partenariat stratégique a été établi avec les États-Unis afin de faire face aux « causes structurelles des migrations » pour lequel un fonds spécial a été créé. De nouvelles aides ont été annoncées à l’occasion de l’Assemblée générale de l’OEA qui s’est tenue à Lima en octobre 2022 (240 M$ des États-Unis et 55 M$ du Canada).

Cette crise humanitaire pousse le Panama à se coordonner avec les États voisins et à mener une politique régionale soucieuse de conserver un certain équilibre. C’est dans cette logique que le Panama a rejoint, en juillet 2019, le Groupe de contact international (GCI), dont la France est membre, sans toutefois donner lieu à des prises d’initiatives significatives. Le ministère des Relations extérieures panaméen ne reconnaît cependant plus la représentante de Juan Guaido comme ambassadrice officielle du Venezuela depuis février 2021.

Tout en rappelant la neutralité du Canal, le Panama a soutenu et coparrainé les résolutions présentées à l’Assemblée générale des Nations-Unies condamnant l’invasion russe en Ukraine et demande le respect du droit humanitaire. Il n’a pour le moment pas pris de sanctions envers la Russie.

Depuis le mandat du président Juan Carlos Varela (2014-2019) et les révélations des Panama Papers en 2016, les relations extérieures du Panama sont marquées par les inscriptions et sorties du Panama des listes des pays non-coopératifs fiscalement qu’elles soient nationales (liste ETNC française), régionales (listes européennes ETNC et AML-CFT, sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme) ou multilatérales (OCDE, GAFI), mettant en exergue le laxisme du pays dans la lutte contre la fraude fiscale. Le Panama a été maintenu sur la liste grise du GAFI et sur la liste européenne en 2022, ainsi que sur la liste française le 3 février 2023.

Soucieux de changer son image, le Panama ambitionne de développer une diplomatie volontariste sur les sujets environnementaux. Le pays est engagé en faveur de la préservation des océans. Lors de la COP26, le Panama a annoncé la création d’un corridor marin protégé dans le Pacifique (initiative CMAR), en lien avec l’Equateur, le Costa Rica et la Colombie. Après avoir accueilli la COP CITES, le Panama organisera le sommet « Our Ocean » en mars 2023, traduisant son ambition de devenir le « leader bleu » régional. Dans cette perspective, le Panama a rejoint récemment la Coalition pour la haute ambition contre la pollution plastique et adopté un plan d’action national contre la pollution marine.

Situation économique

Pays de services et de transit, le Panama est l’économie latino-américaine qui a connu la croissance la plus forte (8% annuels en moyenne) au cours des dix dernières années.
L’économie du Panama repose sur trois piliers : la zone franche de Colón (2ème plate-forme de redistribution de biens de consommation au monde et dont la France est le 2ème fournisseur européen), le Centre bancaire international (74 banques/137 Mds USD d’actifs) et les services maritimes (Canal et infrastructures portuaires). Les atouts du pays sont sa situation géographique, l’activité du canal (6 % du trafic maritime mondial), mais aussi son économie dollarisée.

Le Panama a par ailleurs commencé à exploiter son potentiel minier (comparable au Chili), lui permettant de diversifier son économie en développant son secteur primaire. Aujourd’hui représentée par le projet minier Cobre Panama, l’industrie minière contribue à hauteur de 3,5% au PIB panaméen. L’exploitation du cuivre a permis d’augmenter significativement les exportations panaméennes (3,6 Mds USD en 2021, dont plus de 75% sont des exportations de cuivre - 2,8 Mds) et de créer environ 7 000 emplois directs et près de 30 000 emplois indirects depuis 2019. A terme, l’État estime que les exportations de cuivre et d’or représenteront 8% du PIB en 2024, soit l’équivalent des activités du centre bancaire panaméen.

Après avoir connu une récession historique de – 17,9% en 2020, le Panama a entamé une reprise économique forte avec une croissance atteignant de 15,3% en 2021 selon le Fonds monétaire international (FMI). En 2022, le FMI prévoit une croissance du PIB de 7,5%, et un retour en 2023 et 2024 à un niveau de croissance de 4 à 4,5%. L’économie panaméenne, alignée sur le dollar américain, est aujourd’hui confrontée à un phénomène inflationniste aggravé par les perturbations des chaînes de valeurs et d’approvisionnement mondiales.

Mise à jour : 16.02.23

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