Présentation d’Oman

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Présentation du pays

OMAN {JPEG}

Données générales

Nom officiel : Sultanat d’Oman
Nature du régime : monarchie
Chef de l’Etat et du gouvernement : Sultan Haïtham bin Tarik al Saïd

Données géographiques

Superficie : 312.460 km2
Capitale : Mascate
Villes principales : Salalah, Sur, Sohar, Nizwa
Langue (s) officielle (s) : arabe
Monnaie : rial omanais (1 OMR = 2.38€ le 05/07/2023)
Fête nationale : 18 novembre

Données démographiques

Population (2022) : 4.9 millions dont 2,1M d’expatriés
Densité : 15 hab/km2 (2023)
Croissance démographique (2021) -0.5%
Espérance de vie (2020) : 75 ans
Taux d’alphabétisation (2018) : 96 %
Religion (s) : islam 85.9 % (majorité ibadite, minorités sunnite et chiite), hindouisme, christianisme
Indice de développement humain (2021) : 0.816, 54ème pays

Eléments d’actualité

Politique intérieure

Exposé par sa situation géographique à plusieurs menaces transversales (trafics, migrations illicites, piraterie), Oman est un partenaire essentiel pour la sécurisation des routes maritimes régionales. Partageant avec l’Iran le contrôle du détroit d’Ormuz, naturellement tourné vers l’Asie et l’Afrique, le Sultanat reste fermement attaché à son rôle de médiateur entre l’Iran et l’Occident.

Le Sultanat d’Oman est fortement marqué par le règne du sultan Qabous de 1970 à 2022, qui s’est caractérisé par le développement du pays et l’édification d’une administration qui ont fait d’Oman un pays moderne. Le Sultan Qabous a également fortement contribué à l’émergence d’une identité nationale en gommant les particularismes communautaires et en affaiblissant le rôle des tribus. Dès la fin des années 1990, il a engagé un processus d’ouverture constitutionnelle avec la création d’une commission nationale des droits de l’homme, de conseils municipaux, l’adoption d’une Loi fondamentale en 1996. Sans remettre en cause l’autorité du sultan, des revendications se sont fait jour dans la foulée des printemps arabes en 2011, auxquelles il a été répondu par une série de mesures sociales et politiques.

Haïtham bin Tarik Al Saïd a succédé à son cousin germain, le sultan Qabous, décédé le 10 janvier 2020.Le nouveau sultan est arrivé au pouvoir dans une période difficile en matière économique et sanitaire. Il s’est assuré du soutien des forces armées en nommant son frère comme ministre de la Défense. Il a par ailleurs rompu avec le mode de transmission du pouvoir qui prévoyait jusque-là que le conseil de la famille royale (composé de 24 membres) choisisse, dans les trois jours suivant la vacance du trône, un successeur. Il a par la suite intégré dans la Loi fondamentale, en janvier 2021, un nouveau mécanisme successoral permettant de désigner un "Prince héritier, doté de charges et prérogatives spécifiques". Son fils Sayyid Dhi Yazan bin Haitham bin Tarik Al Saïd a été choisi. Cette annonce a été accueillie positivement, car vue comme un élément de stabilisation.

Politique étrangère

La diplomatie omanaise est fondée sur des principes constants : assurer à tout prix la sécurité régionale, en particulier celle du détroit d’Ormuz ; ne rompre les liens diplomatiques avec personne ; ne pas s’impliquer dans les conflits régionaux, mais proposer sa facilitation chaque fois qu’elle est acceptée. L’indépendance de la politique étrangère du Sultanat lui permet d’entretenir des relations de bon voisinage avec l’ensemble des pays de la région, notamment l’Iran, à rebours, jusqu’à peu, de plusieurs de ses partenaires du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCEAG). Pour mémoire, Oman partage avec l’Iran le contrôle du détroit d’Ormuz.

Le Sultanat s’est aussi positionné comme facilitateur des relations entre l’Iran et l’Occident ; En organisant des rencontres discrètes entre l’Iran et les Etats-Unis, Oman a accueilli les négociations entre 2013 et 2015 sur le programme nucléaire iranien. A l’issue de celles-ci un accord définitif a pu être trouvé le 14 juillet 2015. Le Sultanat joue aussi un rôle de facilitateur dans la crise yéménite, notamment entre l’Arabie saoudite et les Houthis, et s’efforce de soutenir la reprise du processus de transition politique. Mascate accueille d’ailleurs actuellement le bureau du porte-parole houthi Mohammed Abdelsalam. L’insécurité régionale a tout de même conduit Oman à rejoindre, en 2017, la coalition islamique militaire contre le terrorisme, formée par l’Arabie en 2015. Les relations avec l’Arabie saoudite se sont renforcées avec la première visite officielle du sultan Haïtham en juillet 2021 et celle en Oman du prince héritier saoudien en décembre 2021.

Oman entretient des liens privilégiés avec la Grande-Bretagne, ancienne puissance "tutélaire", premier partenaire militaire et premier investisseur, et avec les Etats-Unis, garants de la sécurité du pays (accord de défense de 1980, accord de libre-échange en 2006).

Bien qu’adossé à ses voisins de la Péninsule arabique, Oman a le regard tourné vers l’Océan Indien. Les flux de voyageurs et de marchandises avec le sous-continent indien et l’Afrique de l’Est sont le reflet de la réalité géographique et humaine omanaise. Le commerce international du Sultanat est largement orienté depuis une vingtaine d’années en direction de l’extrême Orient asiatique, plus de 80% des exportations de pétrole partant vers la Chine.

Oman s’est par ailleurs rapproché d’Israël sans normaliser ses relations avec Tel Aviv : la visite du Premier ministre B. Netanyahu en Oman le 26 octobre 2018 a été la première visite publique d’un dirigeant israélien dans l’État du Golfe depuis 1996. Dans la continuité de la décision prise par l’Arabie saoudite à l’été 2022, Oman a également ouvert son espace aérien aux avions israéliens en février 2023 – engageant ainsi une normalisation dite « technique ». Pour autant, l’actuel ministre des Affaires étrangères a rappelé à plusieurs reprises qu’Oman ne signerait pas les accords Abraham, estimant que cela ne ferait pas avancer le processus de paix et remettrait en cause son positionnement équilibré.

Situation économique

Avec un PIB de 94 Md USD en 2022 et 4,9 millions d’habitants, dont 42% d’expatriés principalement originaires du sous-continent indien, le Sultanat d’Oman figure dans la catégorie des pays à revenus élevés de la Banque mondiale (PIB par habitant de 18 300 USD). Le développement de l’économie a reposé à l’origine quasi intégralement sur l’exploitation des hydrocarbures, secteur qui reste aujourd’hui au cœur du modèle de croissance. Le pétrole et le gaz représentent ainsi près d’un tiers du PIB et plus de deux tiers des exportations et des recettes budgétaires, en dépit de la mise en œuvre d’un plan de diversification visant à favoriser la croissance hors-pétrole – notamment industrie manufacturière, tourisme, logistique, pêche et minier – et à créer de l’emploi pour les nationaux (« omanisation »).

Le Sultanat d’Oman a vu sa croissance nettement fléchir à partir de 2017 dans le sillage de la baisse de sa production pétrolière, de la chute des cours du pétrole observée début 2020 et du ralentissement de l’activité économique mondiale suite à la crise du Covid-19 – notamment en Chine, 1er partenaire commercial d’Oman, qui absorbe près de 70% de sa production pétrolière. Depuis, Oman a enregistré une croissance de son PIB de près de +4,3% selon le FMI en 2022. Ce retour à une croissance dynamique, qui s’était déjà observé en 2021 avec une croissance d’environ 3%, s’explique en grand partie par la reprise de l’activité économique et de la remontée des cours du pétrole – prix de vente moyen du baril de pétrole omanais au Dubaï Mercantile Exchange à 95,4 USD en 2022 selon Centre national pour les statistiques et l’information (49,5 USD de plus qu’en 2020). Ce dynamisme devrait se confirmer en 2023 avec une prévision – prudente – d’une croissance à 1,7 %, puis 5,2 % en 2024 d’après le FMI. A noter que début juillet 2023, le prix du baril est à 75 USD, laissant présager une croissance plus forte que prévue.

Mise à jour : 27.11.2023

Informations complémentaires