Présentation de la Norvège

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Présentation du pays

NORVÈGE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : Royaume de Norvège
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle avec un système parlementaire monocaméral
Chef de l’État : S. M. le Roi Harald V (depuis le 17 janvier 1991)
Chef du gouvernement, Premier ministre : M. Jonas Gahr Støre (depuis le 14 octobre 2021) - reconduit à l’issue des élections législatives du 8 septembre 2025

Données géographiques

SSuperficie : 385 203 km2
Capitale : Oslo
Villes principales : Bergen, Trondheim, Stavanger, Tromsø
Langue officielle : Norvégien, Sámi (ou lapon) dans certaines régions.
Monnaie : Couronne norvégienne (NOK)
Fête nationale : 17 mai (Jour de la Constitution)

Données démographiques

Population : 5 562 363 habitants (2024)
Croissance démographique : +0,53% (2024)
Densité de la population : 17,76 habitants/ km2 (2024)
Espérance de vie : femmes, 84,7 ans ; hommes, 81,7 ans (2024)
Taux de fécondité : 1,55 (2024)
Population active : 72,6% (2024)
Taux d’alphabétisation : universel
Religions : protestantisme (dont évangéliques luthériens) : 72,4% ; sans religion : 7,9% ; musulmans : 6,2% ; catholiques : 3,3%.
Indice de développement humain : 0,971 (2024)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La Norvège est une monarchie constitutionnelle à tendance parlementaire. Si le rôle de la famille royale est honorifique, le Roi Harald V représente un symbole d’unité nationale et de continuité. La Constitution de 1814 lui accorde d’importantes prérogatives dans le domaine exécutif, mais elles sont traditionnellement exercées en son nom par le Parlement. Le Parlement est monocaméral et comprend 169 membres, élus à la représentation proportionnelle tous les quatre ans.

Les élections législatives du 13 septembre 2021 ont donné une majorité claire aux trois partis du centre-gauche. Enregistrant son deuxième plus mauvais score depuis les années d’après-guerre, le parti travailliste est toutefois arrivé en tête avec 26,4 % des voix. Suivaient le parti du centre (13,6 %) et le parti socialiste de gauche (7,5 %). Face au refus des socialistes de gauche (SV) de se joindre à la coalition, Jonas Gahr Støre (parti travailliste) s’est résolu à former un gouvernement minoritaire avec le Parti du centre (Senterpartiet), agrarien, protectionniste et anti-EEE.

Le 29 janvier 2025, le Parti du centre s’est retiré de la coalition bipartite, en raison de désaccords sur la politique énergétique, en particulier sur la transposition du « 4e paquet énergie » européen, à laquelle s’oppose le Parti centriste. Le nouveau gouvernement travailliste, assis sur une base parlementaire très minoritaire (48 sièges sur les 169 que compte le Storting), a été formé le 4 février. La constitution norvégienne ne permettant pas la tenue d’élections anticipées, les élections législatives ont été maintenues à la date du 8 septembre 2025. A l’issue de ce scrutin, le Parti travailliste est arrivé en tête, avec 28% des voix et 53 des 169 sièges, suivi du Parti du Progrès (populiste) qui a réalisé son meilleur score électoral en doublant son nombre de sièges au Parlement (de 21 à 48) et en devenant la première force d’opposition du pays. Le bloc de gauche totalise 88 sièges au Parlement contre 81 pour le bloc de droite. Le PM Jonas Gahr Støre a été reconduit à son poste pour 4 ans.

Politique étrangère

La Norvège est très engagée sur la scène internationale (le prix Nobel de la paix est remis chaque année à Oslo), dans les instances multilatérales et sur certains sujets comme la lutte contre le changement climatique, la lutte contre la mortalité infantile et maternelle, l’accès aux médicaments, et l’engagement en faveur de l’abolition de la peine de mort. Le pays consacre plus d’1 % de son RNB à l’aide publique au développement (APD), principalement en direction de l’aide humanitaire, la santé, l’éducation, le développement économique et la lutte contre le changement climatique.

L’appartenance de la Norvège à l’ONU depuis sa création a toujours joué un rôle important pour sa politique étrangère. Les Norvégiens ont fourni un effort considérable, notamment au travers du déploiement de très nombreux Casques bleus. Pour mémoire, Trygve Lie, le premier Secrétaire général de l’ONU, était norvégien. Dans le cadre de son siège au Conseil de sécurité de l’ONU (biennium 2021-2022), ses priorités concernaient le respect du droit international, la diplomatie de la paix, la prévention et la résolution des conflits ainsi que la prévention des droits des femmes et enfin la promotion du nexus climat et sécurité.

La région du Grand Nord est la priorité de la Norvège, 35% du territoire et 9% de sa population étant localisés au nord du cercle polaire. Oslo souhaite renforcer le rôle du Conseil de l’Arctique, dont elle héberge le Secrétariat permanent à Tromsø et dont elle a eu la présidence pour le biennium 2023-2025 jusqu’au 12 mai 2025. Elle est à l’origine de la création du Conseil euro-arctique de la mer de Barents et participe au Conseil des États riverains de la mer Baltique.

Membre fondateur de l’OTAN, la Norvège considère l’Alliance comme le garant de sa sécurité et est très attachée à la préservation de son rôle et de ses compétences. La nomination du Norvégien Jens Stoltenberg, ancien Premier ministre, au poste de Secrétaire général de 2014 à 2024, témoigne de cet engagement. Le gouvernement entend renforcer l’OTAN et approfondir dans ce cadre ses partenariats avec ses voisins nordiques, l’Allemagne, le Royaume-Uni et « d’autres pays proches ».

Relations avec l’Union européenne – Si le peuple norvégien a rejeté à deux reprises (1972 et 1994) l’adhésion à l’Union européenne, le pays entretient des relations étroites avec son voisin européen. Son adhésion à l’Association européenne de libre-échange (AELE) depuis 1994 et à l’espace économique européen (EEE), lui permet de participer au marché intérieur de l’UE, tout en conservant son modèle social, et l’indépendance de sa politique en matière de pêche et d’agriculture. En outre, les gouvernements successifs s’attachent à entretenir des relations solides avec l’UE. La Norvège transpose plus de 95% des directives de l’Union et fait partie de l’espace Schengen, d’Europol et d’Eurojust. De plus, elle participe au programme européen Horizon Europe, au programme Erasmus+ et au Fonds européen de défense. Elle participe également à des missions de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) dont celles à caractère militaire. Le 28 mai 2024, l’Union européenne et la Norvège ont signé un accord de défense et de sécurité. Enfin, au titre de l’EEE, la Norvège contribue financièrement à la politique européenne de cohésion.

International - Le Sahel est une priorité récente pour la politique étrangère norvégienne. Plus largement, l’engagement norvégien sur le continent africain se développe, en Afrique de l’Ouest, dans le Golfe de Guinée ainsi qu’au Soudan. Depuis la signature des accords d’Oslo, la Norvège est également très active au Proche-Orient. Elle a officiellement annoncé sa reconnaissance de l’Etat palestinien le 22 mai 2024, en coordination avec l’Irlande et l’Espagne, et aspire à conserver sa position traditionnelle de médiateur dans le but de parvenir à une solution à deux Etats. Elle est également un important bailleur humanitaire en réponse à la crise syrienne. Au Yémen, la Norvège est également très investie. A propos de la Chine, la Norvège est favorable à un renforcement de la coordination avec l’UE pour promouvoir ses intérêts et défendre les valeurs universelles. Elle coopère avec la Chine sur des sujets d’influence tels que l’environnement. La Norvège apporte un soutien sans précédent à l’Ukraine.

Au plan bilatéral, le plan Nansen d’aide à l’Ukraine (et à la Moldavie) est doté d’une enveloppe de 17 milliards € jusqu’en 2030, répartis entre aide militaire (envoi d’équipements, formation, co-direction avec le Royaume-Uni d’une coalition maritime), civile et humanitaire. En parallèle, la Norvège s’est vue reprocher les profits exceptionnels qu’elle engrange depuis qu’elle remplace la Russie comme principal fournisseur de gaz de l’UE. Par ailleurs, le 31 mai 2024, le PM Jonas Gahr Støre et le Président Volodymyr Zelensky ont signé un accord décennal de coopération. La Norvège, aux côtés des pays nordiques et baltes, fournira du matériel et participera à la formation d’une brigade ukrainienne à la demande de Kiev (annonce du 24/02/2025). Ces soldats seront formés en Norvège, au Royaume-Uni et en Allemagne. Vis-à-vis de l’Ukraine les priorités norvégiennes sont de maintenir le régime de sanctions contre Moscou et de s’assurer que Kiev est à la table des négociations pour aller vers une paix durable. Membre de la Coalition des volontaires, la Norvège n’a pas, à ce jour, pris position sur un envoi de troupes en Ukraine.

Situation économique

Données économiques 2024 :
PIB : 485,5 Mds USD
PIB par habitant : 90 433 USD courants
Taux de croissance : 2,1% en 2024 (0,5% en 2023)
Taux de chômage : 3,2%
Taux d’inflation : 2,3 % en 2024
Dette publique : 42,7% du PIB
Balance commerciale : 64 056 M USD au Q3 2024
Principaux partenaires : Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas
Principaux fournisseurs : Chine, Suède, Allemagne, Etats-Unis, Royaume-Uni, Pays-Bas, Danemark
Exportations de la France vers la Norvège : 2,3 Mds € en 2024
Importations françaises depuis la Norvège : 4,3 Mds € EN 2024

La Norvège est devenue en quarante ans l’une des 30 plus grandes économies du monde avec un PIB de 490 milliards USD en 2024. Son revenu par habitant (90 433 USD) la plaçait au 4e rang mondial du classement du FMI des pays les plus riches du monde.

Le secteur énergétique demeure le premier pilier de l’économie norvégienne. Les recettes tirées de l’exploitation des hydrocarbures sont mises en réserve dans un fonds souverain, le Government Pension Fund Global (GPFG), créé en 1990 et géré par une division de la Banque de Norvège (NBIM), sous l’autorité du Parlement. Ce fonds fait du gouvernement norvégien le premier investisseur institutionnel de la planète en actions, avec plus de 1,5 % de la capitalisation boursière mondiale et 2,5% de la capitalisation européenne. Fin février 2025, la valeur du Fonds pétrolier atteignait 20 127 Mds NOK (environ 1 710,8 Mds €).

L’économie norvégienne reste largement liée à l’exportation de matières premières : le secteur des hydrocarbures représente 65% des exportations totales du pays en janvier 2025 et 28,3% du PIB. Cette dépendance vis-à-vis du secteur primaire explique le refus du peuple norvégien d’intégrer l’Union européenne. Pour autant, la Norvège lui est fortement liée, l’UE absorbant 75% de ses exportations. Depuis 2022, la Norvège affiche des excédents commerciaux particulièrement élevés (753 Mds NOK fin 2024, soit 64Mds €), du fait de l’augmentation de ses exportations d’hydrocarbures et la forte hausse de leur prix, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

La Norvège s’engage toutefois sur la voie de la diversification de son économie. Ainsi, elle conserve une base industrielle réduite mais significative, principalement dans le secteur du pétrole (technologies de forage offshore), de l’énergie et des produits de base (aluminium, engrais). Elle souhaite par ailleurs capitaliser sur sa tradition d’ingénierie et sur les savoir-faire développés dans l’extraction offshore pour contribuer à la décarbonation de l’économie mondiale et à la réalisation des objectifs de Paris. Le Premier ministre Jonas Gahr Støre s’est engagé à faire du Fonds souverain norvégien un outil majeur pour le financement de solutions vertes dans le monde. Le pays est ainsi l’un des plus avancés en matière de capture et de stockage du carbone (CCS) et développe des technologies hydrogènes innovantes. S’il ne produit pas de véhicules terrestres, c’est l’un des pays les plus avancés en matière de mobilité électrique terrestre et maritime (développement de navires hybrides, totalement électrique et à propulsion hydrogène). La Norvège est également le 1er producteur et exportateur mondial de salmonidés et un pays pionnier en matière de nouvelles technologies d’aquaculture (fermes en pleine mer contrôlées à distance). Elle reste un acteur important de la filière du bois, que la numérisation a conduit à se restructurer en profondeur.

Pour plus d’informations, consulter le site :
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/NO

Mise à jour : 10.12.25

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