Présentation du Nigéria
Présentation du pays
Données générales
Nom officiel : République fédérale du Nigéria
Chef de l’État et du Gouvernement : Bola Ahmed Tinubu (élu le 25 février 2023)
Monnaie : naira (1 EUR = 500 NGN en janvier 2023)
Fête nationale : 1er octobre
Données géographiques
Superficie : 923 773 km²
Capitale : Abuja
Divisions administratives : 36 Etats fédérés
Langue officielle : anglais
Langues courantes : haoussa, yorouba, igbo, pidgin
Données démographiques
Population : 216 millions d’habitants (FNUAP), 410 millions en 2050 (World Population Prospects, ONU). Pays le plus peuplé d’Afrique, et le 7e au monde.
Villes principales : Lagos (25 millions d’habitants), Ibadan (5,8 M), Kano (4,9 M), Benin City (2,6 M), Port Harcourt (2,3 M). Lagos est la 3e plus grande ville du monde, et la première d’Afrique.
Densité : 230,44 habitants / km² (France : 118)
Taux d’accroissement naturel : 2,5 % (FNUAP, 2023)
Indice de fécondité : 5,08 enfants par femme (FNUAP, 2023)
Espérance de vie à la naissance : 56 ans (FNUAP, 2023)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Le Nigéria est une République fédérale, constituée de 36 Etats et du Territoire de la capitale fédérale (FCT), autour d’Abuja. La Constitution de la Quatrième République, adoptée en 1999, est tirée de celle de 1979, elle-même inspirée de la constitution des Etats-Unis d’Amérique. Le Président du Nigéria est élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, tous les quatre ans. Les électeurs nigérians élisent en même temps les membres de l’Assemblée nationale (NASS), composée d’une chambre haute, le Sénat, et d’une chambre basse, la Chambre des représentants. Le Sénat compte 109 sénateurs, à raison de trois par Etat, et 360 représentants siègent à la Chambre. Les représentants sont élus au sein de circonscriptions, dont le nombre varie selon les Etats. Lagos compte ainsi 24 députés, tandis que le petit Etat de Bayelsa n’en élit que cinq. Les gouverneurs des Etats, qui jouent un rôle particulièrement important au Nigéria, sont élus tous les quatre ans selon le même mode de scrutin que le Président. Ils soumettent les actes qui relèvent de leurs compétences à l’Assemblée de l’Etat (House of Assembly). A l’échelon local, les Local Government Areas (LGA) disposent de leur propre pouvoir exécutif, ainsi que d’une assemblée. Les LGA, les Etats fédérés et le gouvernement fédéral forment les trois « tiers » de l’Etat nigérian.
Depuis la mort de Sani Abacha (8 juin 1998), qui a marqué la fin de la dictature militaire, le Nigéria était gouverné par le People’s Democratic Party (PDP). Trois chefs d’Etat ont été élus sous ses couleurs : Olusegun Obasanjo (1999-2007), Umaru Yar’Adua (2007-2010) et Goodluck Jonathan (2010-2015). Le président Buhari, a quant à lui été élu, en mars 2015, avec le soutien de l’All Progressives Congress (APC), coalition créée en 2013. Il a été réélu le 23 février 2019 avec 55,6 % des suffrages et un taux de participation historiquement bas (35,6 % des inscrits). Son principal opposant était Atiku Abubakar, candidat du PDP et vice-président d’O. Obasanjo, de 1999 à 2007. L’APC détient la majorité dans les deux assemblées et contrôle 22 des 36 Etats.
Les élections présidentielle et législatives au Nigéria ont eu lieu le 25 février 2023. Elles se sont achevées par la victoire de Bola Ahmed Tinubu, candidat de l’All Progressive’s Congress (parti de la majorité) face, en particulier, à Atiku Ababukar (PDP), Peter Obi (Labour Party) et Rabiu Kwankwaso (NNPP). Le scrutin, marqué par des dysfonctionnements techniques au cours du processus électronique de transmission des résultats des bureaux de vote, s’est déroulé sans violences, contrairement aux élections présidentielles précédentes. Le taux de participation, de 27% des inscrits, a été faible. Les votes se sont répartis entre trois principaux blocs électoraux, M. Tinubu remportant 36,6% des suffrages, M. Abubakar 29% et M. Obi, 25,4%. Plusieurs candidats déçus ont déposé des recours devant le Tribunal électoral, demandant l’annulation du scrutin.
L’élection des gouverneurs d’Etats fédérés s’est tenue le 18 mars. Initialement prévu le 11 mars, le scrutin s’est tenu avec un décalage d’une semaine, mis à profit par la Commission électorale (INEC) pour vérifier le fonctionnement des appareils électoraux (BVAS) et améliorer la transmission des résultats. L’APC a remporté 16 Etats, contre 9 pour le PDP, 1 pour le Labour Party (Abia) et 1 pour le NNPP (Kano). Les élections doivent se tenir à nouveau dans deux Etats (Adamawa et Kebbi).
Politique étrangère
Le 9 juillet 2023, le Sommet ordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) organisé à Bissau s’est conclu par l’élection du président nigérian Bola Tinubu, qui remplace ainsi le dirigeant bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo. Le Nigéria avait déjà occupé la présidence de la CEDEAO entre août 2018 et juin 2019. La CEDEAO, dont le siège se trouve à Abuja, a d’ailleurs été fondée par le traité de Lagos, en 1975.
L’accord d’adhésion du Nigéria à la Zone de libre-échange continentale de l’Union africaine (ZLECAf), a été signé le 7 juillet 2019. En revanche la conclusion de l’Accord de partenariat économique régional Afrique de l’Ouest (CEDEAO + Mauritanie) avec l’Union européenne reste suspendue à l’accord du Nigéria.
Le Nigéria est membre de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), l’une des plus anciennes institutions régionales africaine (créée en 1964 et basée à Ndjamena). Cette organisation est le cadre politique de la force multinationale mixte (FMM) de lutte contre Boko Haram créée en 2015.
Engagé en faveur du maintien de la paix depuis les années 1960, le Nigéria était autrefois l’un des plus importants contributeurs de troupes aux opérations de maintien de la paix (OMP) des Nations unies. Au tournant du XXIe siècle, le Nigéria envoyait des contingents au Libéria et en Sierra Leone, dans le cadre de la mission ECOMOG de la CEDEAO. La présidence nigériane s’est également impliquée dans la résolution diplomatique de la crise post-électorale ivoirienne. Le président Buhari a participé, en juillet 2020, à la médiation de la CEDEAO au Mali. L’ancien chef d’Etat Goodluck Jonathan est médiateur de la CEDEAO pour le Mali. En janvier 2023, 329 policiers et militaires nigérians participent à des opérations de maintien de la paix.
Plusieurs personnalités nigérianes exercent des fonctions importantes au sein d’organisations internationales. Mme Amina J. Mohammed est Vice-secrétaire générale des Nations Unies. Akinwumi Adesina est président de la Banque africaine de développement. Bankole Adeoye est commissaire de l’Union Africaine aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité. L’ancien président Olusegun Obasanjo, qui jouit toujours d’un grand prestige au Nigéria et à l’étranger, est notamment Envoyé spécial de l’Union africaine pour la Corne de l’Afrique.
Enfin, le Nigéria exerce une influence importante sur son environnement régional grâce à son poids démographique et économique, l’importance de sa diaspora (estimée à 17 millions de personnes dans le monde), la puissance financière de ses banques et le rayonnement de sa production audiovisuelle, littéraire et musicale.
Situation économique
PIB : 504 mds USD (FMI, 2022)
PIB par habitant : 2 330 USD (FMI, 2022)
Taux de croissance : 3,2 % en 2022 ; 3% en 2023 (prévisions FMI)
Inflation : 22,1% en décembre 2022 (glissement annuel)
Datte publique : 37,3% du PIB en 2022 (FMI)
Principaux clients en 2020 : Inde (15,4% %), Espagne (9.9%), Pays-Bas (9,1%)
Principaux fournisseurs en 2020 : Chine (25 % des parts de marché), Inde (12,5%), Etats-Unis (10 %)
Part des secteurs d’activités dans le PIB : 53 % du PIB pour les services ; 25 % pour l’agriculture ; 22 % pour l’industrie (secteur transversal des hydrocarbures : 10 %)
Transferts de la diaspora : 6 % du PIB (10 fois plus que les investissements étrangers) soit 21 mds USD en 2020.
Taux directeur de la Banque centrale : 17,5 % (taux directeur en janvier 2022)
Taux de chômage officiel : 33,5 %. 14,5 % à Lagos, 38 % dans l’Etat d’Akwa-Ibom (max.)
Poids du secteur informel : > à 50 % du PIB
Le Nigéria est la première économie d’Afrique subsaharienne. Son PIB représente, en 2023, 25 % de celui du continent et 66 % de celui de la CEDEAO. Le Nigéria se place au 26e rang du classement mondial de 192 pays, entre l’Argentine et l’Autriche, devant l’Afrique du Sud (37è) et l’Égypte (40e).
Après une décennie de prospérité (entre 6 et 10 % de croissance), l’économie nigériane est entrée dans une phase de ralentissement à partir de 2014, causée par la chute des cours du pétrole. Alors qu’elle retrouvait lentement le chemin de la croissance, elle a été durement touchée par la contraction des échanges commerciaux et la chute des cours du pétrole provoquées par l’épidémie de Covid-19. En 2020, le taux de croissance de l’économie nigériane s’est contracté d’1,8%. Si elle reste maîtrisée, la dette publique a augmenté, passant de 29 à 37% du PIB entre 2019 et 2022. La croissance a rebondi en 2021 (3,6% du PIB) et devrait se stabiliser, d’après le FMI, autour de 3% dans les années à venir. L’inflation reste soutenue et atteint, en décembre 2022, 21,4% en glissement annuel.
Les inégalités au sein de la population nigériane demeurent très marquées. Si le Nigéria compte quatre milliardaires en dollars (Forbes 2019) et 29 500 millionnaires, 40 % de la population vit avec moins de deux dollars par jour.
En 2022, le Nigéria a perdu son statut de premier producteur africain de pétrole, en raison des vols massifs de pétrole dans la région du delta du Niger. Le pays n’est pas parvenu à atteindre son quota de production journalière, fixé par l’OPEP à 1,8M de barils. Les exportations non-pétrolières ont en revanche augmenté de 40% en 2022 par rapport à 2021.Le secteur pétrolier représente environ 10% du PIB nigérian, mais environ 65% des recettes fiscales du gouvernement.
L’économie nigériane a de nombreux atouts, en dehors de l’industrie pétrolière. La richesse produite chaque année dans l’Etat de Lagos, produite par l’industrie non pétrolière et les services, est supérieure aux PIB cumulés de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Cameroun. Son secteur bancaire est le deuxième du continent, derrière l’Afrique du Sud et constitue l’un des principaux moteurs de l’économie nigériane. Parmi les 75 entreprises africaines à plus forte croissance entre 2017 et 2020, 21 étaient nigérianes (Financial Times). Les grands groupes nigérians (Dangote, BUA, etc.) ont développé leurs activités industrielles, dans les domaines du BTP, de l’agro-industrie, des transports ou du raffinage. A titre d’exemple, en 2022, les exportations d’engrais représentaient 33% des exportations nigérianes (hors hydrocarbures), après l’entrée en service de l’usine d’engrais Dangote, située dans l’Etat de Lagos. L’industrie cinématographique – Nollywood est le deuxième producteur de films après Bollywood – et le secteur numérique sont en plein essor. Parmi les 7 « licornes » africaines (start-ups valorisées à plus d’un milliard de dollars), 5 sont nigérianes, et principalement issues de la Fintech.
Mise à jour : 29 août 2023
Informations complémentaires
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