Présentation du Nicaragua

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Données générales

NICARAGUA {JPEG}

Présentation du pays

http://www.ambafrance-ni.org/
Nom officiel : République du Nicaragua
Nature du régime : République unitaire dotée d’un régime présidentiel
Chef de l’Etat : Daniel Ortega

Données géographiques

Superficie : 129 494 km²
Capitale : Managua
Villes principales : León, Granada, Chinandega, Esteli, Rivas, Masaya, Matagalpa
Langue officielle : espagnol
Langues courantes : espagnol, anglais, miskito, sumu, rama (sur la côte caraïbe)
Monnaie : Córdoba
Fête nationale : 15 septembre

Données démographiques

Population : 6,46 millions (Banque mondiale 2018)
Densité : 53,7 hab./km2
Croissance démographique : 1,3%
Espérance de vie : 75,7 ans (Banque mondiale 2017)
Taux d’alphabétisation : 82,8% (Banque mondiale 2017)
Religions : 58% catholiques, 23% évangéliques
Indice de développement humain : 0,658 ; rang : 124e rang mondial (UNDP 2017)

Données économiques

PIB (Banque mondiale 2020) : 12,6 Mds $
PIB par habitant (BM 2020) : 1 905 $
Taux de croissance (Banque mondiale 2020) : -2%
Taux de chômage (BM 2020) : 5,8%
Taux d’inflation (Banque mondiale 2020) : 4%
Dette publique (FMI 2020) : 50%

Principaux clients (Banque mondiale 2015) : États-Unis (54%), Mexique (11%) ; Venezuela (6,2%) ; Salvador : (5,6%) ; Honduras (3,7%)
Principaux fournisseurs (Banque mondiale 2015) : États-Unis (18%) ; Chine (14,4%) ; Mexique (10,4%) ; Costa Rica (8,2%) ; Guatemala (7%)

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :

  • agriculture : 25%
  • industrie : 23,6%
  • services : 51,4%

Exportations de la France vers le Nicaragua : 6,4 M€ en 2020
Importations françaises depuis le Nicaragua : 33 M€ en 2020

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/Pays/nicaragua

Avant la crise économique et politique de 2018, le Nicaragua bénéficiait d’une économie relativement dynamique, avec une croissance supérieure à 4% du PIB, une part importante d’investissements directs étrangers dans l’économie, des avantages compétitifs (coûts salariaux faibles, mécanismes d’incitation fiscale), ainsi qu’un bon soutien des bailleurs internationaux et du FMI (financements extérieurs à hauteur de 7,2% du PIB en 2018). La crise politique que traverse le pays affecte durablement les perspectives économiques du Nicaragua (croissance négative depuis 2018). La pauvreté demeure très présente (42 % de la population) et les indicateurs sociaux du Nicaragua sont parmi les plus faibles d’Amérique latine.

Présence française

Site internet de l’ambassade : http://www.ambafrance-ni.org/
Communauté française : 811 inscrits
Communauté nicaraguayenne en France : 300 inscrits

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Lors des élections présidentielles du 7 novembre 2021, Daniel Ortega (FSLN) a été réélu pour un cinquième mandat présidentiel, quatrième consécutif depuis 2007, avec 75% des voix, en l’absence de toute opposition. Le Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN) a également remporté les élections législatives en obtenant 75 sièges sur les 92 de l’Assemblée nationale (Parlement monocaméral). Malgré une participation officielle de 65%, le scrutin du 7 novembre aurait été marqué par une très forte abstention, supérieure à 80%, selon des estimations indépendantes, compte tenu de l’appel au boycott lancé par l’opposition dénonçant la répression et les atteintes l’équité du processus électoral. Les principaux partis et coalitions d’opposition dont l’Alliance Nationale Bleu et Blanche et Citoyens pour la Liberté ont été interdits de participer aux scrutins.

Depuis le mois de juin 2021, 48 personnalités d’opposition ont été arrêtées, dont 7 des principaux pré-candidats de l’opposition à l’élection présidentielle, Cristiana Chamorro, Arturo Cruz, Félix Maradiaga, Juan Sebastián Chamorro, Miguel Mora, Medardo Mairena et Noel Vidaurre. Les procès tenus à huis clos en février et mars 2022 ont donné lieu à de lourdes condamnations. Les conditions de détention des prisonniers politiques relèvent de traitements inhumains.

Le Nicaragua traverse actuellement sa plus grave crise politique depuis la fin de la guerre civile en 1990, qui avait occasionné 50 000 morts. Elle fait suite au mouvement de contestation déclenché en avril 2018 contre un projet de réforme de la sécurité sociale qui a débouché sur des revendications politiques exigeant la démocratisation du régime. Mobilisant l’opposition traditionnelle, les étudiants, ainsi que des sandinistes dissidents, le mouvement s’est progressivement durci, avant d’être réprimé dans le sang à partir de juillet 2018, par le régime qui a recouru à des moyens militaires et aux groupes de choc sandinistes. Selon la Cour interaméricaine des droits de l’Homme, le bilan de de cette répression se chiffrerait à 325 morts et plus de 2000 blessés.

Après avoir mis fin au processus officiel de réconciliation fin 2018, le gouvernement a mis un terme à tout dialogue avec l’opposition en août 2019, purgeant les institutions et garantissant l’impunité aux responsables des violences contre les opposants. La société civile est également mise au pas, avec un recul constant de la liberté de la presse et l’interdiction de toute expression dissidente, y compris d’anciens sandinistes.

Cette crise a eu de graves conséquences, migratoires (plus de 280 000 ressortissants nicaraguayens auraient quitté le pays depuis 2018) et économiques (récession de -3,8 % en 2018, -5,7% en 2019 et -6% en 2020), aggravées par les effets de la pandémie, qui est niée par les autorités. De janvier à novembre 2021, le nombre de demandes d’asiles de Nicaraguayens au Costa Rica a dépassé les 50 000 et les arrestations de Nicaraguayens à la frontière sud des États-Unis ont été multipliées par 66 depuis 2017 en s’élevant à 72 000.

Politique étrangère

La situation au Nicaragua a donné lieu à de nombreuses réactions internationales.

La France et l’Union européenne se sont exprimées à plusieurs reprises depuis le début de crise, en particulier pour condamner les violences et appeler à la libération de tous les prisonniers politiques. Le Haut Représentant de l’Union européenne s’est exprimé au nom des 27 Etats-Membres le 8 novembre en dénonçant « les élections tenues au Nicaragua le 7 novembre [qui] ont eu lieu sans garanties démocratiques et [dont le] résultat manque de légitimité ». L’Union européenne a adopté trois trains de sanctions, en mars 2020, juillet 2021 et janvier 2022, envers 21 responsables de l’administration nicaraguayenne et trois entités (Police Nationale, Conseil suprême électorale, compagnie nationale de communication) impliqués dans les atteintes à l’Etat de droit et les violations aux Droits de l’Homme dont la vice-présidente Rosario Murillo.

Les Etats-Unis ont adopté plusieurs trains de sanctions individuelles envers 60 membres de l’administration nicaraguayenne depuis juin 2018, ainsi que contre des entités, ainsi que le Canada et le Royaume-Uni. Le Sénat américain a adopté en août 2021 la loi RENACER prévoyant l’adoption de nouvelles sanctions, des restrictions d’accès aux financements internationaux, l’exclusion d’accords de libre-échange.

Au niveau régional, l’Organisation des Etats Américains (OEA) n’est pas parvenue à jouer un rôle de médiateur, la tentative de négociation avec le régime a échoué en 2019. L’Assemblée générale de l’OEA avait déclaré le 12 novembre que les élections nicaraguayennes « n’ont été ni libres, ni justes, ni transparentes et n’ont pas de légitimité démocratique », ouvrant la voie à une possible suspension du Nicaragua. En réaction, Managua a dénoncé des « ingérences » et annoncé le 21 novembre 2021 son départ de l’OEA, un processus qui durera deux ans, avant d’annoncer sa sortie immédiate de l’organisation le 24 avril et saisir les locaux de l’organisation à Managua. Ce processus est contesté juridiquement par l’OEA.

Le Nicaragua a adhéré à l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) en 2007. Le Venezuela est un partenaire incontournable du Nicaragua, notamment via le programme PetroCaribe, qui a contribué à appuyer des programmes sociaux nicaraguayens. Le dynamisme de la coopération vénézuélienne s’est toutefois largement essoufflé ces dernières années compte tenu de la crise au Venezuela.

Le Nicaragua entretient également des relations de coopération privilégiées avec la Russie, notamment en matière de sécurité et de lutte contre le crime organisé. Le Nicaragua soutient les positions russes et notamment l’annexion de la Crimée à la Russie et a reconnu l’indépendance des régions sécessionnistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud ainsi que du Donetsk et du Lougansk.

Le Nicaragua a annoncé, le 9 décembre 2021, reconnaître la République populaire de Chine mettant fin à des décennies de relations diplomatiques avec Taïwan, qui s’est suivie par une saisine des anciens locaux diplomatiques de Taiwan, en violation du Droit International Public.

Bien que membre du Système d’intégration centraméricain (SICA), la nomination du nouveau Secrétaire général, supposé revenir au Nicaragua pour la période 2021-2025 est rejetée par une partie de ses Etats-membres.

Le Nicaragua est lié à l’Union européenne par l’accord d’association UE-Amérique centrale. Il a été le premier pays de l’isthme à ratifier l’instrument (17 octobre 2012), approuvé par le Parlement européen le 11 décembre 2012. Son volet commercial est appliqué à titre provisoire depuis le 1er août 2013. L’UE est le premier bailleur du Nicaragua, sa coopération se fonde sur l’Instrument de financement de la coopération au développement (ICD). L’enveloppe pour la période 2014-2020 est de 204 millions d’euros. Les fonds étaient alloués prioritairement au soutien aux secteurs productifs (zones rurales), à l’éducation et à l’adaptation au dérèglement climatique.

Mise à jour : 07.10.22

Informations complémentaires