Présentation du Nicaragua
Données générales
Présentation du pays
Nom officiel : République du Nicaragua
Nature du régime : République unitaire dotée d’un régime présidentiel
Chef de l’Etat : Daniel Ortega
Données géographiques
Superficie : 129 494 km²
Capitale : Managua
Villes principales : León, Granada, Chinandega, Esteli, Rivas, Masaya, Matagalpa
Langue officielle : espagnol
Langues courantes : espagnol, anglais, miskito, sumu, rama (sur la côte caraïbe)
Monnaie : Córdoba
Fête nationale : 15 septembre
Données démographiques
Population : 6,9 millions (Banque mondiale 2022)
Densité : 53,6 hab./km2
Croissance démographique : 1,4% (Banque mondiale 2022)
Espérance de vie : 74 ans (Banque mondiale 2021)
Taux d’alphabétisation : 83% (UNESCO 2015)
Religions : 41% catholiques, 38% évangéliques (sources non officielles)
Indice de développement humain : 0,667 (126e rang mondial (PNUD 2021)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Lors des élections présidentielles du 7 novembre 2021, Daniel Ortega (FSLN) a été réélu pour un cinquième mandat présidentiel, le quatrième consécutif depuis 2007, avec 75% des voix. Le Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN) a également remporté les élections législatives en obtenant 75 sièges sur les 92 de l’Assemblée nationale (parlement monocaméral). La participation officielle a été mesurée à 65%, bien que certaines estimations ont évalué l’abstention à un taux supérieur à 80%, en raison de l’appel au boycott lancé par l’opposition, qui a dénoncé des répressions et des atteintes à l’équité du processus électoral. Les principaux partis et coalitions d’opposition, dont l’Alliance Nationale Bleu et Blanche et Citoyens pour la Liberté, ont été interdits de participer aux scrutins, et plusieurs pré-candidats d’opposition à l’élection présidentielle ont été arrêtés et condamnés à des peines de prison.
Le Nicaragua traverse une importante crise politique depuis le déclenchement, en avril 2018, d’un mouvement de contestation contre un projet de réforme de la sécurité sociale, qui a débouché sur des revendications de l’opposition, d’étudiants, ainsi que de sandinistes dissidents en faveur d’une démocratisation du régime. Selon la Cour interaméricaine des droits de l’Homme, le bilan de la répression contre les manifestants se chiffrerait à 325 morts et plus de 2 000 blessés.
En 2023, les autorités ont libéré, expulsé et déchu de leur nationalité nicaraguayenne 222 personnes. Au total, plus de 300 opposants, ecclésiastiques et personnalités issues de la société civile, pour la plupart en exil, ont été déchus de leurs droits civils et politiques. Au total, plus de 600 000 Nicaraguayens auraient quitté le pays entre 2018 et fin 2022, soit près de 10% de la population.
Politique étrangère
L’Union européenne s’est exprimée à plusieurs reprises depuis le début de la crise, condamnant les violences et appelant à la libération des prisonniers politiques. Le 8 novembre 2021, le Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité a dénoncé, au nom des 27 Etats-Membres, l’absence de garanties démocratiques du processus électoral. L’Union européenne a adopté trois trains de sanctions individuelles, en mars 2020, juillet 2021 et janvier 2022, envers des responsables de l’administration nicaraguayenne et des entités publiques impliqués dans des atteintes à l’Etat de droit et des violations aux droits de l’Homme.
Le Nicaragua est lié à l’Union européenne par l’accord d’association UE-Amérique centrale. Il a été le premier pays de l’isthme à ratifier l’instrument (17 octobre 2012), approuvé par le Parlement européen le 11 décembre 2012.
La coopération européenne au Nicaragua est orientée vers le soutien aux secteurs productifs (zones rurales), à l’éducation et à l’adaptation au dérèglement climatique.
Les Etats-Unis ont adopté plusieurs trains de sanctions individuelles depuis juin 2018. Le Sénat américain a adopté en août 2021 la loi RENACER, prévoyant de possibles restrictions d’accès aux financements internationaux voire l’exclusion du Nicaragua d’accords de libre-échange. Le 24 octobre 2022, Joe Biden a adopté un décret ouvrant la voie à des mesures de rétorsion économiques sectorielles, en particulier dans le secteur aurifère. Des mesures restrictives sur le commerce de matériel de défense ont également été adoptées par Washington. Le Canada, le Royaume Uni et la Suisse ont eux aussi adopté des sanctions contre le Nicaragua.
L’Assemblée générale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) a dénoncé l’absence de légitimité démocratique des élections générales de 2021 et ouvert la voie à une possible suspension du Nicaragua. En réaction, Managua a dénoncé des ingérences et annoncé le 21 novembre 2021 son départ de l’organisation, rendu effectif deux ans plus tard. Le 24 avril 2022, les autorités nicaraguayennes ont saisi les locaux de l’organisation à Managua.
Le Nicaragua est membre de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis 2007. Il est proche de Cuba et du Venezuela, avec qui il coopère via le programme PetroCaribe. Il est également membre du Système d’intégration centraméricain (SICA).
Le Nicaragua entretient des relations privilégiées avec la Russie, notamment en matière de sécurité. Il a soutenu l’annexion de la Crimée et reconnu l’indépendance des régions sécessionnistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, ainsi que de Donetsk et de Lougansk.
Le 9 décembre 2021, le Nicaragua a annoncé reconnaître la République populaire de Chine, mettant fin à ses relations diplomatiques avec Taïwan. Cette décision a été suivie par la saisie des locaux diplomatiques de Taïwan, en violation du droit international. Un accord de libre-échange entre Managua et Pékin est entré en vigueur en janvier 2024.
L’Iran fait également partie des partenaires des autorités nicaraguayennes. Le président iranien, Ebrahim Raïssi, s’est rendu à Managua les 13 et 14 juin 2023.
Le 23 janvier 2024, le gouvernement nicaraguayen a adressé à la Cour Internationale de Justice (CIJ) une requête à fin d’intervention comme Etat partie sur le fond à la plainte déposée devant la Cour par l’Afrique du Sud contre Israël, au sujet de l’application de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide dans la bande de Gaza. En mars, il a déposé auprès de la même instance une demande en indication de mesures conservatoires contre l’Allemagne, qu’il accusait de manquer à son obligation de prévenir les actes de génocide en fournissant des armes à l’Etat d’Israël. Se fondant sur les informations factuelles et les arguments juridiques présentés par les deux parties, la Cour a rejeté cette demande le 30 avril 2024.
Situation économique
PIB (Banque mondiale 2022) : 15,67 Mds $
PIB par habitant (Banque mondiale 2022) : 2 255,4 $
Taux de croissance (Banque mondiale 2022) : 3,8%
Taux de chômage (Banque mondiale 2022) : 5,6%
Taux d’inflation (Banque mondiale 2022) : 10,5%
Dette publique (FMI 2022) : 46% du PIB
Déficit budgétaire (FMI 2022) : 2% du PIB
Principaux clients (Coface 2023) : États-Unis (47%), Salvador (10%), UE (8%), Mexique (5%), Costa Rica (5%)
Principaux fournisseurs (Coface 2023) : États-Unis (27%), Chine (13%), Guatemala (8%), Mexique (7%), Costa Rica (7%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB :
- agriculture : 25%
- industrie : 23,6%
- services : 51,4%
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/NI?listePays=NI
La crise sociopolitique, suivie de la pandémie de COVID-19 et de deux ouragans majeurs en 2020, ont entraîné une perte cumulée de 8,7 % du PIB et une hausse de 16% de la pauvreté en 2020. L’économie nicaraguayenne a fortement rebondi en 2021 (+10,3 % du PIB), portée par l’investissement public, l’aide financière extérieure et la vigueur de la demande externe. En 2022, le dynamisme du secteur externe, notamment la hausse des cours des matières premières, a continué de soutenir l’économie en dépit de l’inflation, de l’effet des sanctions et des dégâts causés par l’ouragan Julia. L’augmentation continue des transferts de fonds liée à la hausse de l’émigration depuis le déclenchement de la crise sociopolitique en 2018 contribue à la robustesse de la consommation privée. Ces transferts de fonds (« remesas ») atteignaient un montant équivalent à 19 % du PIB en 2022.
Mise à jour : 30.05.24
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence