Relations bilatérales
Relations politiques
Le Mozambique et la France partagent une relation de qualité, marquée par le poids de l’histoire (le Mozambique a fait partie de la « ligne de front » de 1974 à 1994 et fait montre d’un important héritage marxiste).
La relation bilatérale est centrée autour d’intérêts communs (voisinage dans l’océan Indien avec les départements de La Réunion et de Mayotte qui sont des vecteurs importants de la coopération bilatérale, défense et sécurité, énergies, culture, Francophonie, humanitaire).
Présence française
Communauté française : 622 inscrits au 10/02/2025
Communauté mozambicaine en France : 320 personnes au 04/02/2020
Visites
Les visites croisées sont peu nombreuses mais s’intensifient ces dernières années. La secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Développements internationaux Chrysoula Zacharopoulou s’est rendue au Mozambique en décembre 2023. Le ministre des Affaires étrangères (MAE), Jean-Yves Le Drian, a rencontré le président Nyusi à Maputo en février 2020 (18 ans après la dernière visite d’un MAE). La dernière visite au Mozambique du chef de l’État français remonte à 1995. Le Président mozambicain a effectué une visite officielle à Paris en mai 2021 et s’est rendu au Sommet UE-UA en février 2022 à Bruxelles (il s’y est entretenu avec le PR). Le ministre de la défense du Mozambique, M. Cristóvão Artur Chume, s’est rendu à Paris en mars 2022. Un accord visant à établir un mécanisme de consultations politiques bilatérales a été signé en mai 2021 mais il reste à mettre en œuvre.
Relations économiques
Les échanges commerciaux entre la France et le Mozambique sont volatiles, autour de 150 M€ par an. Les entreprises françaises emploient environ 5000 personnes, 60 filiales sont recensées sur place, ainsi que de nombreuses autres entreprises françaises qui suivent le Mozambique depuis l’Afrique du Sud. Les arrivées de TotalEnergies (projets gaziers au Nord, distribution de carburants à travers le pays, projet de centrale solaire de 40 MW à Dondo) et d’EDF, dont l’offre a été sélectionnée pour réaliser le projet de barrage de Mphanda Nkuwa (1.500 MW) sur le fleuve Zambèze d’un montant de 4,5 Mds €, ont repositionné la France parmi les principaux investisseurs au Mozambique. La présence française est forte dans plusieurs domaines : (i) services/logistique/transport : AMT, Peschaud, Cma Cgm, International Sos, (ii) agroalimentaire : Aquapesca (la plus importante ferme de crevettes du pays), Pernod Ricard, (iii) finance : Société Générale, Mazars, (iv) électricité : Total Eren, EDF, Vinci Energies, (v) biens de consommation : Maeva group (savons/lessives/huiles), Renault, Peugeot, (vi) secteur gazier : TotalEnergies, Total Distribution, Technip Energies, Schlumberger, etc.
Les organisations professionnelles françaises et mozambicaines entretiennent des relations suivies, que ce soit via la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Mozambicaine (CCIFM ; qui réussit la gageure d’être, de loin, la principale chambre bilatérale au Mozambique avec 145 membres, dont un tiers environ de sociétés véritablement liées à la France), MEDEF International, EVOLEN et, côté mozambicain, la CTA (Confederation of Trade Associations ; équivalent local du MEDEF). En 2023, le Forum d’affaires franco-mozambicain organisé en avril à Maputo a ainsi regroupé une quarantaine d’entreprises françaises (dont une quinzaine des territoires ultramarins de La Réunion et de Mayotte), tandis que la CTA, en collaboration avec Evolen, a emmené à Paris en octobre 2023 une quarantaine d’entreprises mozambicaines des secteurs de l’énergie.
Coopération culturelle, linguistique, universitaire et scientifique
La coopération universitaire et de recherche entre la France et le Mozambique est riche. Un Espace Campus France a été inauguré au sein de l’Université de Maputo ; des partenariats ont été formalisés avec des entreprises pour des bourses cofinancées. En matière de recherche, notre coopération est étroite, notamment autour des sciences marines.
Premier lieu culturel du pays, le Centre culturel franco-mozambicain (CCFM), institut binational de droit local, est l’instrument privilégié de la politique de diffusion du français et d’action culturelle du poste. Un accord intergouvernemental dans le secteur culturel a été signé avec les autorités mozambicaines lors de la visite de la Secrétaire d’Etat Zacharopoulou en décembre 2023 et la France soutient le développement du secteur culturel au Mozambique par le renforcement des compétences de ses acteurs (600 K€ sur 2021-2022). Par ailleurs, un Expert technique international sur les Industries culturelles et créatives (ICC) a été déployé en février 2024 auprès du ministère de la culture mozambicain. Membre observateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) depuis 2006, le Mozambique connaît une forte progression de l’enseignement du français. On estime à 600.000 le nombre d’apprenants pour 1 500 enseignants.
Aide au développement et humanitaire
L’aide publique au développement française en faveur du Mozambique est essentiellement multilatérale (77% en moyenne de l’APD totale sur la période 2018-2020) notamment via le Fonds européen de développement et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, auxquels la France est le deuxième contributeur.
L’exposition de l’AFD est de 368M€ (hors Proparco), les projets en exécution représentent 278M€ dont 120M€ en prêt non souverain, 12M€ en prêt souverain, 62M€ de subvention de l’Etat (y compris 3M€ pour le financement direct des OSC) et 84M€ de subventions déléguées de l’Union européenne (UE). L’intervention de l’AFD au Mozambique a été perturbée par le scandale des dettes cachées, l’application de la doctrine Lagarde, et la suspension des prêts souverains. L’AFD accompagne le pays dans sa trajectoire bas carbone et dans le développement des services de base en particulier dans les secteurs clefs de l’énergie, de l’eau péri-urbaine, du transport, de la biodiversité de l’éducation et de la santé.
L’aide d’urgence de la France au Mozambique s’est élevée en 2023 à 4 511 000€ :
- Aide humanitaire - 2,011M€
- Stabilisation - 1M€
- Aide alimentaire – 1,5M€
Coopération de sécurité et de défense
Modeste au cours des décennies passées, notre relation de défense a été relancée par l’ouverture d’une mission de défense à Maputo en septembre 2018 et la visite du ministre Jean-Yves Le Drian en février 2020. Cette coopération s’appuie sur un accord intergouvernemental de 2004 sur le statut des forces françaises lors d’activités conjointes au Mozambique.
La coopération opérationnelle reste modeste, les forces armées mozambicaines étant consommées par la gestion militaire de la crise au Cabo Delgado. Un accord intergouvernemental de coopération de défense dans le domaine maritime (AIG) a été signé avec les autorités mozambicaines lors de la visite de la Secrétaire d’Etat Zacharopoulou en décembre 2023, qui devrait renforcer le volet opérationnel de la coopération de défense. La coopération structurelle se traduit quant à elle par des actions d’enseignement du français en milieu militaire et des formations offertes à des officiers en école nationale à vocation régionale depuis 2016 au profit d’officiers de la marine mozambicaine
Mise à jour : 17 février 2025
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence