Présentation du Mozambique

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Présentation du pays

MOZAMBIQUE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Mozambique
Nature du régime : régime présidentiel, multipartisme
Chef de l’État : Filipe NYUSI (investi le 15 janvier 2015, réélu le 15 octobre 2019)

Données géographiques

Superficie : 782 574 km²
Capitale : Maputo
Villes principales : Beira, Nampula, Quelimane, Pemba, Nacala, Tete, Chimoio, Maxixe, Matola, Angoche
Langue officielle : portugais
Monnaie : metical (MZN) : 1 euro = 69,10 meticais (au 09/07/2024)
Fête nationale : 25 juin (indépendance en 1975)

Données démographiques

Population (2023) : 33,9 millions d’habitants
Croissance démographique (2023) : +2,8 %
Espérance de vie (2022) : 60 ans
Taux d’alphabétisation des adultes (2020) : 60 %
Taux d’alphabétisation de la population âgée de 15 à 24 ans (2020) : 70 %
Religions : catholicisme (26,2 %), islam principalement sunnite (18,3 %), sionisme chrétien (15,1 %), évangélisme/pentecôtisme (14,7 %), anglicanisme (1,6 %), judaïsme, hindouisme et bah hindous et bahaïsme (4,7 %) et aucune affiliation religieuse (19,4 %).
Indice de développement humain (PNUD, 2022) : 183e sur 193

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Les dernières élections générales du 15 octobre 2019 ont été remportées par la majorité présidentielle (parti Frelimo), qui a obtenu la majorité absolue au Parlement (184 sièges de députés sur 250) et l’ensemble des gouverneurs des provinces. Le Président Filipe Jacinto Nyusi (Frelimo) a été réélu avec plus de 73 % des suffrages, devant Ossufo Momade, chef de l’opposition (Renamo). Les prochaines élections générales se tiendront le 9 octobre 2024.

Le Mozambique est confronté depuis 2017 au terrorisme islamiste (groupe Al Shabab ayant prêté allégeance à l’État Islamique), ayant provoqué plus de 5000 morts et un million de déplacés internes. Alors que le gouvernement pensait initialement pouvoir maîtriser l’insurrection sévissant dans la province du Cabo Delgado, celle-ci a gagné en intensité, culminant avec la prise de Mocimboa da Praia en août 2020 et l’attaque de Palma en mars 2021. Le Mozambique a été contraint de faire appel en 2021 à l’aide bilatérale du Rwanda (contingent de 2 200 militaires et 800 policiers) puis de la SADC (force régionale SAMIM de 2 000 hommes, dont le mandat a pris fin le 15 juillet 2024). Les opérations militaires qui sont menées depuis, essentiellement du fait des forces de défense rwandaises, ont produit des résultats positifs. Le groupe Al-Shabab a en effet perdu sa capacité de contrôle territorial. Les djihadistes conservent toutefois une capacité de nuisance significative avec des exactions qui se sont étendues au sud du Cabo Delgado et dans le nord de la province de Nampula. Après une relative accalmie en 2023, la situation sécuritaire s’est dégradée de nouveau depuis décembre 2023 avec plusieurs attaques terroristes d’ampleur (Macomia, le 10 mai 2024).

L’Union Européenne est un partenaire du Mozambique dans la réponse à la crise sécuritaire au Cabo Delgado. En effet, l’UE met en œuvre une approche intégrée reposant sur i) un appui à la réponse humanitaire et de développement ; ii) une mission de renforcement des capacités des forces armées (EUTM Mozambique, soutien FEP à hauteur de 89 M €) ; iii) un soutien FEP accordé aux troupes déployées au Cabo Delgado : 15 M € pour la SAMIM (2000 militaires) et 20 M € aux forces armées rwandaises à la suite d’une demande de Kigali.

Ces soutiens connaissent une évolution importante avec d’une part la prolongation du soutien rwandais jusqu’en janvier 2028, le déploiement de 2000 soldats supplémentaires sur le terrain et l’envoi de moyens aériens offensifs ; et d’autre part la transformation début juillet 2024 de la mission de formation EUTM en une mission d’assistance militaire EUMAM pour un mandat de deux ans. De surcroît, alors que la SAMIM doit se retirer du Cabo Delgado le 15 juillet 2024, les troupes sud-africaines et tanzaniennes resteront à titre bilatéral sur le terrain jusqu’à la fin de l’année.

Le Mozambique est régulièrement classé parmi les pays les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique. En 2019, les cyclones Idai et Kenneth ont frappé la région de Beira et le Cabo Delgado. En 2020 et 2022, le pays a subi la tempête Eloise, à nouveau dans la région de Beira, et le cyclone Gombe en mars.

Politique étrangère

Le Mozambique privilégie l’action dans le cadre de l’Union africaine (UA), s’efforçant de promouvoir les positions communes à l’ensemble du continent dans les négociations internationales. Le Mozambique a signé l’accord visant à mettre en place la Zone de libre-échange continentale en mars 2018, mais ne l’a pas encore ratifié. La diplomatie mozambicaine, pragmatique, vise à attirer des investisseurs et à mobiliser les ressources internationales en faveur de son développement. Le Mozambique a été élu membre non-permanent du conseil de sécurité des Nations Unies pour 2023-2024, avec le soutien de l’UA.

Membre fondateur de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), le Mozambique cherche à valoriser son positionnement géostratégique de débouché maritime des régions enclavées d’Afrique australe. Le pays a présidé la SADC en 2020-2021. Les relations avec l’Afrique du Sud sont étroites : premier partenaire économique du Mozambique, ces relations sont, nourries par le voisinage, l’attraction économique, et les relations historiques des partis frères anti-apartheid ANC et FRELIMO.

Le Mozambique est également partie au Mouvement des non-alignés depuis 1976. En 2000, il a signé le statut de Rome créant la Cour pénale internationale (CPI), mais ne l’a pas ratifié. Pour autant, suite au sommet de l’Union africaine d’Addis-Abeba fin janvier 2017, le Mozambique a pris position contre une sortie collective de la CPI. Le 2 mars 2022, il s’est abstenu lors du vote à l’Assemblée générale sur l’agression russe en Ukraine. En 2018, le Mozambique a signé l’accord-cadre d’adhésion à l’Alliance solaire internationale et a ratifié l’Accord de Paris sur le climat.

Le Mozambique cherche par ailleurs à diversifier ses partenariats : la Chine est un partenaire important (second partenaire commercial, premier créancier bilatéral du Mozambique avec 39% de l’encours ou 2,2 Mds $ de dette, soit 21% de la dette totale). Le Mozambique entretient également des relations denses avec la Russie (soutien russe pendant la lutte pour l’indépendance et pendant la guerre civile), et s’est toujours abstenu lors des votes onusiens sur l’agression russe en Ukraine.

Le pays entretient également des relations étroites avec Les États-Unis (montants élevés d’APD, projet gazier d’ExxonMobil dans le Cabo Delgado), l’Inde (priorité accordée aux secteurs de l’agriculture et la sécurité alimentaire, transfert de technologies dans les domaines de l’information et de la communication, énergie, eau), le Rwanda (entretiens réguliers entre les deux pays, signature de plusieurs accords en 2023, investissements rwandais dans le Nord du pays « en contrepartie » de leurs intervention armée au Cabo Delgado) et le Portugal (liens privilégiés avec le Mozambique en raison de l’histoire commune, deuxième créancier du Mozambique derrière la Chine, 20 000 portugais vivent au Mozambique, et les échanges politiques sont particulièrement fréquents).

L’UE est aussi un partenaire essentiel, notamment en matière d’aide au développement. Financé par le NDICI, le programme indicatif pluriannuel (PIP) de l’UE au Mozambique s’élève à 428 M € pour 2021-2024 et est structuré autour de trois priorités : (i) la croissance verte (150 M €), (ii) la jeunesse (163 M €) et (iii) la gouvernance (94 M €). 21 M€ de mesures de soutien en faveur de la société civile et d’assistance technique sont également prévus. Au plan humanitaire, l’UE a alloué 54,5 M € pour les opérations humanitaires au Mozambique en 2022 et 2023.

Le Mozambique a adhéré le 4 février 2018 à l’accord de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne (UE) et les États de l’Afrique australe (SADC).

Situation économique

Le Mozambique est un PMA, dont la courbe de croissance de la richesse par habitant a été soudainement interrompue en 2015 par la crise des dettes cachées et l’accélération d’épisodes de catastrophes naturelles. Après avoir augmenté de façon linéaire et soutenue entre 1995 et 2015 au rythme moyen de +4,5 % par an, le PIB/habitant a marqué un palier entre 500 et 550 USD/habitant jusqu’en 2022, pour connaître une progression notable en 2023 où il atteint 647 USD/habitant, la croissance économique parvenant à absorber la forte natalité (+2,9 % par an en moyenne ; 33,9 millions d’habitants en 2023 selon les Nations Unies).

En 2023, la croissance, estimée à 6 %, a profité de la bonne tenue du secteur extractif traditionnel (charbon, aluminium, rubis), des services (logistique/hôtellerie), de la production électrique et de l’agriculture, ainsi que de la production à pleine capacité de l’unité d’extraction de gaz naturel et de production de GNL d’ENI entrée en production en 2022, ce seul projet contribuant à la croissance du PIB à hauteur d’un point de pourcentage. Pour les 5 prochaines années (2023-2028), le FMI estime que le potentiel de croissance hors secteur extractif est de 4% par an, auquel s’ajouterait un point de pourcentage de croissance du secteur extractif. A partir de 2027, ce dernier facteur passerait à 8-9 points de pourcentage par an, une fois que le projet ENI contribuera massivement aux recettes fiscales prévues et qu’entreraient en production les projets de Total Énergies puis d’ExxonMobil. Si ces grands projets de GNL se réalisent comme prévu, le potentiel de croissance de l’économie mozambicaine serait ainsi, selon le FMI, de 13,1 % en 2027 et 12,1 % en 2028.

Sur le volet budgétaire, la mise en place en juin 2022, pour 3 ans, d’un programme FMI (FEC de 457 MUSD) avec le soutien de la Banque Mondiale, à hauteur de 500 MUSD donne les moyens d’une réforme en profondeur du fonctionnement de l’État, via notamment le plan ad hoc en 20 mesures du ministère de l’Économie et des Finances. Malgré ces apports extérieurs massifs, le déficit budgétaire demeure trop élevé : 4,6 % du PIB en 2021 et 2022 ; 3,3 % du PIB en 2023. Compte tenu de ces éléments, le FMI, qui continue à pointer l’endettement public comme étant le principal sujet de vigilance, a reclassé le pays en 2022 en « risque élevé de surendettement » (« défaut sélectif » auparavant), la dette totale étant qualifiée de « soutenable à titre prospectif ».

Mise à jour : 16 juillet 2024

Informations complémentaires