Présentation du Monténégro

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Présentation du pays

Données générales

MONTÉNÉGRO {JPEG}

Nom officiel : Monténégro (Crna Gora)
Nature du régime : République parlementaire
Chef de l’État : Jakov MILATOVIC
Chef du gouvernement : Dritan ABAZOVIC

Données géographiques

Superficie : 13 812 km2
Capitale : Podgorica (environ 177 000 habitants)
Villes principales : Niksic, Bijelo Polje, Bar et Budva
Langue officielle : monténégrin
Langues courantes : serbe, bosnien, albanais, croate
Monnaie : euro (de facto et de jure)
Fête nationale : 13 juillet (Dan državnosti)

Données démographiques

Population (2020) : 621 718
Densité : 45 habitants/km2
Croissance démographique (2020) : -0,4%
Espérance de vie (2020) : 77,5 ans
Taux d’alphabétisation (2020) : 98,8%
Religions : orthodoxes (72,1%), musulmans (19,1%), catholiques (3,4%)
Indice de développement humain (2019) : 48 (0.829)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Monténégro, gouverné par le ‘Parti démocratique des socialistes’ (DPS) depuis son indépendance en 2006 vit une alternance politique pour la première fois de son histoire. Les élections législatives du 30 août 2020 ont vu le recul du DPS et la formation d’une nouvelle majorité parlementaire menée par deux partis conservateurs (Front démocratique, pro-serbe, et Démocrates, parti de centre-droit) avec le parti libéral progressiste URA.

Ces trois partis avaient signé un accord de coalition le 8 septembre 2020, et obtenu une majorité de 41 sièges sur les 80 que compte le Parlement, leur permettant de former un gouvernement investi le 4 décembre 2020 et dirigé par Zdravko Krivokapic, secondé par Dritan Abazovic, leader du parti URA, au poste de vice-Premier ministre. Des tensions sont toutefois rapidement apparues au sein d’une coalition très diverse et le gouvernement du Premier ministre Krivokapic a été renversé le 4 février 2022 par 43 voix contre 11, grâce aux voix de l’opposition et du parti URA.

Le président Djukanovic avait confié à Dritan Abazovic la charge de former un gouvernement le 4 mars 2022 et l’ancien vice-Premier ministre avait obtenu l’investiture du Parlement le 28 avril. Le gouvernement était dit « minoritaire », car il comportait des représentants de partis communautaires (albanais et bosniaques) qui avaient voté la défiance et certains éléments de l’ancienne majorité (SNP pro-serbe), mais était seulement soutenu, sans participation, par le DPS du président Djukanovic.

Les trois premiers mois du gouvernement Abazovic ont été marqués par l’attention portée aux Affaires européennes afin de relancer le processus d’adhésion. Toutefois, le Premier ministre a vu sa coalition se fracturer sur le sujet de l’Accord fondamental à conclure avec l’Eglise orthodoxe serbe. L’adoption du texte a conduit au dépôt d’une motion de défiance par le DPS et ses alliés. Le 19 août 2022, le Parlement a voté la défiance du Premier ministre Abazovic mais ne s’est pas auto-dissous. M. Abazovic continue de gérer les affaires courantes.

Le Parlement s’est lui engagé dans un bras de fer avec le Président, adoptant le 1er novembre dernier, à une courte majorité, des amendements à la loi sur les pouvoirs du Président, qui touche une matière constitutionnelle, réduisant considérablement les pouvoirs de ce dernier. Le président Djukanovic a saisi la Commission de Venise, mais l’avis défavorable de cette dernière sur cette loi n’a pas empêché le Parlement de confirmer son vote le 12 décembre ouvrant une crise institutionnelle, en l’absence d’une Cour constitutionnelle fonctionnelle. Le HRVP Josep Borrell a dépêché le 21 décembre les ministres des Affaires étrangères slovène et autrichien dont l’intervention a permis le lancement le 25 décembre par la commission constitutionnelle du Parlement monténégrin d’un nouvel appel à candidatures pour les postes de juges. Le 27 février, trois nouveaux juges ont été nommés, permettant de rétablir la fonctionnalité de la Cour.

L’attention des acteurs politiques se portent désormais sur l’élection présidentielle dont le premier tour le 19 mars a vu le président sortant Milo Djukanovic arriver en tête. Il affrontera au second tour, le 2 avril, le candidat du Parti « Europe maintenant » Jakov Milatovic. Par ailleurs, à la veille du premier tour des présidentielles, le Président Djukanovic avait décidé de la dissolution du Parlement et de la convocation d’élections législatives anticipées le 11 juin prochain. La présidente du Parlement, Danijela Djurovic, a porté cette décision de dissolution devant la Cour constitutionnelle qui doit dès lors se prononcer.

Politique étrangère

Le Monténégro a fait de son rapprochement euro-atlantique et de sa contribution à la stabilité régionale les objectifs principaux de sa politique extérieure.

Le Monténégro est un acteur constructif en matière de coopération régionale. Depuis 2006 (année de son indépendance recouvrée, lorsqu’il a quitté l’Etat de « Serbie-et-Monténégro »), les relations entre la Serbie et le Monténégro se heurtent toutefois à des tensions récurrentes. L’adhésion du Monténégro à l’OTAN (2017) a suscité une forte opposition de la minorité serbe.

Le Monténégro est le pays candidat le plus avancé dans les négociations d’adhésion à l’Union européenne. Depuis l’ouverture des négociations d’adhésion en juin 2010, le Monténégro a ouvert tous les chapitres ouvrables, mais n’en a fermé provisoirement que trois. Deux premières conférences intergouvernementales de pilotage politique ont eu lieu les 14 juin et 13 décembre 2021. Le rythme de progression dans les négociations d’adhésion dépend principalement des progrès enregistrés dans les chapitres 23 et 24 (Etat de droit). L’instabilité politique depuis deux ans bloque toute avancée dans le processus d’intégration européenne
Le Monténégro s’est aligné sur les positions de l’Union européenne s’agissant de l’invasion russe de l’Ukraine, mais a tardé à adopter les sanctions, en raison de divisions internes au gouvernement. Le Monténégro a interdit de diffusion les médias russes RT et Spoutnik et procédé à l’expulsion de 4 diplomates russes. 

Situation économique

PIB (2021) : environ 4,72 Mds€
PIB par habitant (2020) : 7622 €/hab
Croissance (2021) : +12,4 %
Chômage (2020) : 21 %
Inflation (2021) : 0,4%
Solde budgétaire (2020) : -11 % (dette publique : 102% du PIB)
Balance commerciale (2018) : -43 %
Principaux clients : Serbie, Slovénie, Kosovo
Principaux fournisseurs : Serbie, Chine, Allemagne

Selon les douanes françaises, les échanges entre la France et le Monténégro s’établissaient à 39,3 M€ en 2020 (+0,11% par rapport à 2019).

Exportations de la France vers le Monténégro (2020) : 35 M€ (+5,3 % par rapport à 2019)
Importations françaises depuis le Monténégro (2018) : 4,3 M€ (-28% par rapport à 2019)

Le Monténégro est une petite économie qui repose largement sur le tourisme (25% du PIB). Il a connu une forte croissance en 2017 (4,7%) et 2018 (4,9%) qui a décéléré en 2019 (2,8%) et a été très affectée par la crise sanitaire en 2020 (-15%). La croissance devrait rebondir en 2021 (prévision du FMI à +9%, si le secteur touristique repart).

Mise à jour : 24 mai 2023

Informations complémentaires