Présentation de la Libye
Présentation du pays

Données générales
Nom officiel : État de Libye (dans l’attente de l’adoption d’une Constitution)
Nature du régime : Parlementaire (Déclaration constitutionnelle transitoire d’août 2011 et Accord de Skhirat de 2015)
Chef de l’État : M. Mohamed Al-Menfi, président du Conseil présidentiel depuis février 2021 (Accords de Genève)
Données géographiques
Superficie : 1 759 500 km²
Capitale : Tripoli
Villes principales : Tripoli, Benghazi, Misrata, Sebha
Langue (s) officielle (s) : Arabe
Langue (s) courante (s) : Arabe dialectal, langues berbères, langues toubou
Monnaie : Dinar libyen (LYD) 1€ = 5,26 LYD (10/09/2024 au taux officiel)
Fête nationale : Fête de l’indépendance le 24 juillet, anniversaire de la Révolution de 2011, le 17 février ; anniversaire de la proclamation de la libération de 2011, le 23 octobre.
Données démographiques
Population : 6 888 388 (2023, Banque Mondiale)
Densité : 4 hab./km2 (2021, Banque Mondiale)
Croissance démographique : 1,1% (2023, Banque Mondiale)
Espérance de vie : 72 ans (2022, Banque Mondiale)
Taux d’alphabétisation : 89,9% (2014, PNUD)
Religion (s) : Islam sunnite (97 %), autres (3 %)
Indice de développement humain (2023) : 0,746 (PNUD) 92ème place sur 192 pays
Eléments d’actualité
Politique intérieur
La révolution libyenne dans le contexte des printemps arabes en 2011 a mis fin au régime de Mouammar Kadhafi après quarante-deux ans au pouvoir. Les premières élections libyennes libres en 2012, puis en 2014, ont finalement conduit à une guerre civile et à la division des institutions libyennes, avec des autorités concurrentes à l’Est et à l’Ouest de la Libye. Le processus de réconciliation, lancé sous l’égide des Nations Unies, a abouti à un accord politique en décembre 2015 à Skhirat (Maroc), ouvrant une nouvelle période de transition caractérisée par la formation d’un nouveau gouvernement et la création de nouvelles institutions politiques.
Toutefois, en l’absence de progrès quant à la réunification politique, de nouveaux affrontements sont survenus en 2019, dans le cadre d’une offensive du commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Haftar, pour prendre le contrôle de la capitale. Les hostilités, auxquelles ont pris part des contingents turcs, aux côtés du Premier ministre Fayez Al-Sarraj à l’Ouest, et des mercenaires russes de Wagner, aux côtés de l’ANL à l’Est, se sont poursuivies avant la stabilisation de la ligne de front en juin 2020 et la signature d’un accord de cessez-le-feu le 23 octobre 2020 sous l’égide des Nations Unies. Le cessez-le-feu est toujours respecté à ce jour.
Le Forum de dialogue politique libyen (LPDF), organisé à Genève par les Nations Unies fin 2020, a permis la désignation de Mohamed Al-Menfi comme président du Conseil présidentiel et d’Abdelhamid Dbeiba comme Premier ministre du nouveau Gouvernement d’unité nationale (GUN), dont le mandat était d’assurer la tenue d’élections présidentielle et parlementaires le 24 décembre 2021.
Après le report sine die des élections en décembre 2021, la Chambre des représentants (CdR) a retiré sa confiance au Premier ministre du GUN Abdelhamid Dbeiba. Elle a désigné en mars 2022 un gouvernement, le Gouvernement de stabilité nationale (GSN) dirigé par Fathi Bachagha – remplacé en mai 2023 par Oussama Hammad. Ce gouvernement n’est toutefois pas parvenu à s’installer dans la capitale et n’est pas reconnu par la communauté internationale. Le GUN se maintient au pouvoir malgré l’expiration, en juin 2022, de la feuille de route qui encadrait son mandat.
La médiation onusienne vise à relancer le processus politique et à organiser les élections au plus tôt. Le 24 janvier 2025, l’ex-ministre des Affaires étrangères du Ghana et ancienne Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies (RSSGNU) pour la Corne de l’Afrique, Hannah Tetteh, a été nommée RSSGNU pour la Libye. Cette nomination a mis fin à une période de vacance de dix mois à la tête de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) consécutive à la démission d’Abdoulaye Bathily en avril 2024.
Politique étrangère
Pays pétrolier pourvu d’un territoire grand comme trois fois la France et d’une population ne dépassant pas les 7 millions d’habitants, la Libye dispose de l’un des PIB/habitant les plus élevés d’Afrique (7ème après les Seychelles, l’île Maurice, le Gabon, le Botswana, la Guinée équatoriale et l’Afrique du Sud). La situation économique de la Libye, où les hydrocarbures représentent les deux tiers du PIB et 97% des revenus de l’État, est particulièrement volatile.
L’économie du pays, très peu diversifiée, est ainsi tributaire du cours du baril, mais également de la situation sécuritaire et de l’évolution de la fragmentation politico-institutionnelle qui influent sur le niveau de production pétrolière. La capacité de production du pays (1,2 Mb/j) permet en théorie des revenus confortables. Mono-productrice, la Libye importe la quasi-totalité de ses besoins.
Après une année 2022 rythmée par des blocages pétroliers (avril-juillet) et la hausse des recettes portée par des cours internationaux élevés, l’économie libyenne a connu un semblant de stabilité en 2023 grâce à une production pétrolière maintenue à 1,2 Mb/j. En 2023, la croissance est repartie à la hausse malgré la modération du prix du baril (+10,2% selon le FMI) après une chute en 2022 (-8,3%). Pour 2024, la Banque mondiale fait état d’un taux de croissance négatif à -2,7%, grevé par le blocage pétrolier d’août-septembre en raison de la crise liée à la gouvernance de la Banque centrale de Libye (BCL).
À partir d’août 2024, la situation économique a en effet été affectée par des tensions liées à la répartition des principaux postes institutionnels, notamment à la tête de la BCL. La fermeture des gisements pétroliers, annoncée par les autorités de l’Est, a réduit de moitié la production pétrolière (600 000 b/j) en août et septembre 2024. Un accord, conclu le 26 septembre, a abouti à la nomination d’un nouveau gouverneur de la BCL, M. Naji Issa, d’un nouveau Conseil d’Administration et à la reprise progressive de la production pétrolière à partir du 3 octobre.
Situation économique
La Libye s’est efforcée depuis 2011 de développer des relations de bon voisinage. Les officiels libyens (GUN) multiplient les visites dans les pays de la région pour obtenir des soutiens politiques et développer les relations économiques dans le contexte de polarisation interne du pays.
La communauté internationale est, quant à elle, mobilisée pour parvenir à une solution politique sous les auspices des Nations Unies. La France a accueilli la rencontre de la Celle-Saint-Cloud en juillet 2017 entre Fayez Sarraj et Khalifa Haftar, ainsi que la conférence internationale sur la Libye à Paris en mai 2018. Les conférences de Berlin tenues en janvier 2020 puis en juin 2021 ont instauré le « processus de Berlin » incluant des groupes de travail thématiques et un comité de suivi.
Le 12 novembre 2021, Paris a accueilli une nouvelle conférence internationale pour la Libye, présidée par le président de la République, en présence des membres du processus de Berlin, des pays voisins de la Libye et des autorités libyennes (Premier ministre du GUN Abelhamid Dbeiba et président du Conseil présidentiel Mohamed Al-Menfi).
Mise à jour : 05.02.25
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence