Présentation du Koweït

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Données générales

KOWEÏT {JPEG}

Présentation du pays

Nom officiel : Etat du Koweït
Nature du régime : monarchie parlementaire
Chef de l’Etat : Nawaf al-Ahmad al-Jaber al-Sabah (depuis le 29 septembre 2020)

Données géographiques

Superficie : 17 818 km²
Capitale : Koweït (Kuwait-City)
Villes principales : Kuwait-City (3.2M d’habitants en 2022, Banque Mondiale), Jahra, Ahmadi
Langue(s) officielle(s) : arabe
Monnaie : dinar koweitien (1KD = 2,98 euros, juillet 2023)
Fête nationale : 25 et 26 février (indépendance acquise en 1961 et libération)

Données démographiques

Population (2022) : 4,82 millions d’habitants (dont 1,5 million de nationaux, 825 000 Indiens et 517 000 Egyptiens)
Densité : 271 hb/km²
Croissance démographique (2023) : 1,13 %
Espérance de vie (2020) : 77 ans (Banque mondiale)
Taux d’alphabétisation (2023) : 96,5 % (pour les Koweïtiens à partir 15 ans)
Religions : musulmans (74,6% dont 2/3 de sunnites et 1/3 de chiites), chrétiens (18%), autres et non spécifiés (7,5%).
Indice de développement humain : 0,831 (50ème rang mondial en 2021)

Eléments d’actualité

Politique intérieure

Le Koweït apparaît comme une exception dans la région, seule monarchie constitutionnelle, avec une culture du débat démocratique très ancrée et des institutions garanties par une constitution inchangée depuis 1962. Le système politique du Koweït est dominé par la figure de l’Emir, Cheikh Nawaf al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, qui a le dernier mot sur les décisions centrales du pays. Il est le successeur de son frère, l’Emir Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah (Sabah IV), décédé le 29 septembre 2020.

Le Parlement, élu au suffrage universel, est composé de cinquante membres, renouvelés tous les quatre ans. Il détient des prérogatives étendues, comme l’approbation de la nomination du Prince héritier, proposé par l’Emir et qui lui succède automatiquement. Cheikh Meshaal Al-Sabah, demi-frère de l’Emir, est le Prince héritier du Koweït depuis le 8 octobre 2020. Face à la détérioration de l’état de santé de l’Emir, le Prince héritier dispose de l’essentiel de ses pouvoirs constitutionnels, depuis le 15 novembre 2021.

Le système est, en outre, l’un des plus inclusifs de la zone : le Parlement comprend de manière générale des sunnites, des chiites, des islamistes, des représentants tribaux et des libéraux. Les Frères musulmans ont opéré un retour en force dans le paysage politique koweïtien depuis les élections législatives tenues le 5 décembre 2020. Les élections sont libres et les femmes peuvent voter et être élues depuis 2005.

Le Koweït fait face ces dernières années à une nouvelle crise institutionnelle. A la suite de la démission du gouvernement dirigé par le Premier ministre Cheikh Ahmad Nawaf le 23 janvier 2023 et à la dissolution de l’Assemblée nationale le 17 avril 2023 par l’Emir, un nouveau gouvernement a été nommé et de nouvelles élections législatives, les septièmes en une décennie, se sont tenues le 6 juin 2023, moins de 8 mois après le précédent scrutin. Le nouveau gouvernement a été nommé le 19 juin et a prêté serment le 20 juin 2023 devant le nouveau Parlement.

La situation des droits de l’homme au Koweït demeure difficile. La liberté de la presse connaît des restrictions (104ème place du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021). La peine de mort reste toujours en vigueur, la dernière condamnation à mort remontant au 27 juillet 2023. Une communauté importante d’apatrides (« bidoun ») dans le pays fait enfin face à des difficultés d’accès aux services publics comme à la nationalité koweïtienne.
Les femmes sont davantage représentées dans la vie publique et son majoritaires dans la plupart des filières d’enseignement supérieur : des femmes figurent régulièrement au gouvernement (une actuellement, aux Travaux publics) et dans la haute fonction publique, ce qui souligne une grande représentation des Koweïtiennes en politique.

Politique étrangère

Le Koweït, en dépit de son ancrage marqué au sein du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe, revendique une place singulière dans le paysage régional. Le pays a fait le choix depuis le traumatisme de l’invasion irakienne (1990) d’une politique mettant en avant des considérations de bon voisinage, de modération et de médiation dans un contexte régional extrêmement troublé. L’Emir du Koweït a ainsi accueilli des négociations sur le Yémen en 2016 et a tenté une médiation dans la crise ouverte le 5 juin 2017 entre le Qatar d’une part, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte d’autre part.

L’émirat entretient des liens historiques avec l’Iran et accueille une importante population chiite (30% environ de la population), intégrée politiquement et économiquement. Dans le contexte des tensions régionales croissantes, le Koweït s’efforce d’apaiser les relations entre les deux rives du golfe Arabo-persique.

L’Irak et le Koweït entretiennent de bonnes relations depuis l’invasion de 1990. Les frontières ont ainsi été délimitées, les relations de gouvernement à gouvernement sont, depuis la chute de Saddam Hussein, confiantes et constructives et les conflits et différends latents (accès au Chatt Al Arab) sont traités au travers de mécanismes régulateurs.

Sur les grands sujets régionaux (Syrie, Daech, Egypte, Yémen), le Koweït fait le choix de l’action humanitaire. Le pays a ainsi fait partie des principaux donateurs pour le Yémen et a promis, le 25 avril 2017, une aide d’un montant de 100 millions de dollars. Les Etats-Unis demeurent la clé de voûte du système de sécurité du Koweït et plus de 20 000 soldats américains sont présents sur son sol.

Situation économique

PIB (2022) : 184 milliards USD (FMI)
PIB par habitant (2022) : 43 200 USD par habitant (Banque mondiale)
Taux de croissance : 8,7% en 2022 ; estimé à 2,6 pour 2023 (FMI)
Inflation annuelle : 3,2% en 2023
Taux de chômage (au sens du BIT) (2022) : 2,5% (Banque mondiale)
Principaux clients (2020) : Chine (25% des exportations koweïtiennes), Inde (14,2%), Corée du Sud (12,4%), Japon (11,7%), Taïwan (7,3%) et Vietnam (6%)
Principaux fournisseurs (2020) : Chine (17,8% de part de marché), Etats-Unis (8,7%), Emirats arabes unis (8,4%), Japon (6%), Arabie saoudite (5.9%), Inde (4,9%)

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2023) :

  • agriculture et pêche : 0,4 %
  • industrie : 41,6 %
  • services : 58 %

Exportations françaises vers le Koweït (2022) : 988 millions EUR
Importations françaises depuis le Koweït (2022) : 1,7 milliards EUR
L’économie koweïtienne est dépendante du secteur des hydrocarbures, qui représentait en 2022 plus de 30% de son PIB (78,9 Mds USD), 92% de ses exportations (85,4 Mds USD) et 80% des recettes de l’Etat.. Depuis les années 1950, la rente pétrolière a permis d’accumuler d’importantes ressources financières au travers du fonds souverain Kuwait Investment Authority (actifs estimés à 418% du PIB), en partie mobilisées pour financer les déficits budgétaires cumulés depuis 2014.

Après avoir été fortement affectée par le contexte pandémique, l’activité économique koweïtienne, portée par le redressement des cours du brut, a enregistré en 2022 une performance exceptionnelle à +8,7%, (deuxième plus forte croissance de la région derrière l’Irak). La croissance koweïtienne devrait rester largement positive en 2023 malgré un ralentissement significatif (+ 2,6 % prévus par les services du FMI). Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Koweït est le 10ème exportateur de pétrole mondial. L’augmentation des cours du pétrole en 2022 en raison de la guerre en Ukraine a eu un effet bénéfique sur l’économie koweïtienne. Selon le FMI, le pays connaît un excédent budgétaire (16,1% du PIB en 2021) pour la première fois depuis 2013.

Le modèle économique koweïtien qui s’appuie sur un Etat providence fort connaît plusieurs défis : croissance démographique (environ 15 000 jeunes Koweïtiens arrivent sur le marché du travail chaque année) ; poids et coût de l’Etat en hausse (en raison notamment des salaires des 380 000 fonctionnaires et des subventions diverses, en particulier l’énergie et l’eau), et faiblesse relative du secteur privé dans le pays.

Le pays a réaffirmé en 2017 un programme de diversification économique labellisé « New Kuwait 2035 », qui a pour ambition de transformer le pays en nouveau centre régional commercial, financier et touristique. Ce plan prévoit des investissements estimés à 120% du PIB dans les secteurs des hydrocarbures, des infrastructures urbaines et maritimes, des transports, de la communication, de l’électricité et de l’environnement ainsi que le développement d’un espace disposant d’une certaine autonomie à la frontière avec l’Irak et l’Iran. Dans ce cadre, et étant signataire de l’Accord de Paris en 2015, le Koweït s’est engagé à diversifier ses sources d’énergie. Une politique de koweïtisation du secteur privé a par ailleurs été mise en place par le gouvernement.

Mise à jour : 30.08.23

Informations complémentaires