Présentation du Koweït
Données générales
Présentation du pays
Nom officiel : État du Koweït
Nature du régime : monarchie parlementaire
Chef de l’État : Son Altesse Cheikh Mechal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah (depuis le 16 décembre 2023)
Données géographiques
Superficie : 17 818 km²
Capitale : Koweït (Kuwait-City)
Villes principales : Kuwait-City (4.2M d’habitants en 2022, Banque Mondiale), Jahra, Ahmadi
Langue(s) officielle(s) : arabe
Monnaie : dinar koweitien (1KD = 2,94 euros en septembre 2024)
Fête nationale : 25 et 26 février (indépendance acquise en 1961 et libération)
Données démographiques
Population (2022) : 4,82 millions d’habitants (dont 1,5 million de nationaux, 825 000 Indiens et 517 000 Egyptiens)
Densité : 271 hb/km²
Croissance démographique (2023) : 1,13 %
Espérance de vie (2021) : 79 ans (Banque mondiale)
Taux d’alphabétisation (2023) : 96,5 % (pour les Koweïtiens à partir 15 ans)
Religions : musulmans (74,6% dont 2/3 de sunnites et 1/3 de chiites), chrétiens (18%), autres et non spécifiés (7,5%).
Indice de développement humain : 0,831 (50ème rang mondial en 2021)
Eléments d’actualité
Politique intérieure
Le Koweït est longtemps apparu comme une exception dans la région, seule monarchie constitutionnelle, avec une culture du débat démocratique très ancrée et des institutions garanties par une constitution inchangée depuis 1962.
Jusqu’à la suspension du Parlement par décret émiral le 10 mai 2024, le pouvoir politique reposait sur un équilibre constitutionnel réparti entre la famille régnante Al-Sabah (pouvoir exécutif) et le parlement (pouvoir législatif). Toutefois, les blocages politiques suscités par l’opposition parlementaire, et l’instabilité ministérielle des dernières années (10 gouvernements en quatre ans) ont conduit l’Émir à suspendre le parlement pour une durée de quatre ans et à annoncer une réforme de la Constitution.
Dans ce contexte, le système politique du Koweït est dominé par la figure de l’Emir, Cheikh Mechal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, qui a le dernier mot sur les décisions centrales du pays. Il a succédé à son demi-frère, l’Emir Cheikh Nawaf al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, décédé le 16 décembre 2023. Selon la Constitution, l’Émir désigne son Prince héritier parmi les descendants de Moubarak Le Grand, ayant régné de 1896 à 1915, et considéré comme le père fondateur du Koweït moderne. Un décret émiral du 1er juin 2024 a désigné comme Prince héritier Cheikh Sabah Al-Khaled Al-Hamad Al-Moubarak Al-Sabah, ancien Premier ministre (2019-2022) et ministre des Affaires étrangères (2011-2019).
Nommé le 12 avril 2024, le gouvernement actuel du Koweït est dirigé par Cheikh Ahmad Abdullah Al-Sabah. Ce gouvernement a l’ambition de procéder à d’importantes réformes structurelles, visant la modernisation des infrastructures et la diversification d’une économie encore largement dépendante au secteur pétrolier.
La société koweïtienne se distingue par sa diversité avec 1/3 de nationaux pour 2/3 de ressortissants étrangers. Environ 60 % des familles koweïtiennes sont d’origine bédouines et environ 30 % de la population est de confession chiite. Les femmes occupent des postes à responsabilité dans le secteur public (3 ministres sont des femmes, plusieurs présidentes de grands établissements et agences publiques) et dans le secteur privé (dont le secteur pétrolier, l’ingénierie et le secteur financier). Les femmes sont, en outre, majoritaires dans la plupart des filières d’enseignement supérieur.
Politique étrangère
Le Koweït a fait le choix, après son invasion par l’Irak en 1990, de veiller à préserver sa capacité à dialoguer avec tous les acteurs de la région, y compris l’Iran. Le Conseil de coopération des États Arabes du Golfe (CCEAG), dont le secrétariat-général est assuré par le koweïtien Jassim Muhammad al-Budaiwi depuis janvier 2023, constitue le premier cercle de la politique extérieure koweïtienne. La politique étrangère du Koweït - historiquement articulée autour du triptyque de la diplomatie humanitaire, de la promotion du multilatéralisme et du principe de médiation – est de plus en plus alignée sur le cadre fixé par le CCEAG et Riyadh. Le Koweït exerce en 2025 la présidence du CCEAG depuis le sommet du 1er décembre 2024 qui s’est tenu à Kuwait City.
Sur les grands sujets régionaux, le Koweït fait le choix de l’action humanitaire proactive (Irak, Liban, PPPO, Syrie, Yémen) et d’un soutien continu à la cause palestinienne. Le Koweït s’est notamment affirmé comme médiateur dans les crises régionales. Le précédent Emir du Koweït, Cheikh Nawaf, avait ainsi œuvré à la médiation entre le Qatar d’une part, et l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte d’autre part, lors de la crise entre ces pays en 2017. Ces efforts ont débouché sur la déclaration d’Al-Ula, adoptée en marge du 41ème sommet des chefs d’État du CCEAG, le 5 janvier 2021, qui a ouvert la voie à une normalisation progressive des relations entre le Qatar et ses voisins. Le Koweït joue également un rôle clé dans l’apaisement des relations entre le Liban et les pays du CCEAG, qui se sont dégradées après les prises de position du ministre libanais de l’Information, Georges Kordahi, au sujet de la guerre au Yémen, en novembre 2021, critiquant la coalition militaire qui intervient depuis 2015 au Yémen.
Le Koweït et l’Arabie saoudite entretiennent des relations étroites, notamment sur les dossiers régionaux. L’Emir, comme le Prince héritier, ont chacun réservé leur première visite à l’étranger à l’Arabie.
Le Koweït et l’Iran entretiennent des liens historiques. Le Koweït accueille une importante population chiite (30% environ de la population), intégrée politiquement et économiquement. Le Koweït a salué la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie Saoudite et l’Iran.
Le Koweït et l’Irak entretiennent de bonnes relations depuis l’invasion de 1990. Les frontières terrestres ont été délimitées et les différends latents notamment liés la délimitation de la frontière maritime restent ouverts (accès au Chatt Al Arab). Le travail de la Commission d’indemnisation des Nations Unies (CINU), dont le mandat a pris fin en janvier 2022, a permis à l’Irak de verser 52,4 milliards de dollars d’indemnisation au titre des pertes et dommages relatifs à l’invasion du Koweït par l’Irak. Le Koweït est par ailleurs engagé en faveur de la stabilité et de la sécurité de l’Irak comme l’illustre la participation du Premier ministre aux deux premières conférences de Bagdad en août 2021 et décembre 2022.
Les États-Unis demeurent la clef de voûte du système de sécurité du Koweït. Plus de 20 000 soldats américains sont présents sur le sol koweïtien, positionnés sur six bases militaires (Ali Al Salem, Ahmad al-Jaber, Arifjan, Buehring, Patriot et Spearhead).
Dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine, le Koweït a pris clairement position en faveur du soutien à l’Ukraine, à titre bilatéral comme dans les enceintes multilatérales. Le Koweït est le seul pays arabe à avoir coparrainé le projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant l’invasion russe du 27 février 2022. Les autorités koweïtiennes se sont par ailleurs impliquées sur le plan humanitaire, notamment en débloquant deux millions de dollars d’aide d’urgence à l’Ukraine et en envoyant 40 tonnes de produits de première nécessité à destination des Ukrainiens.
Situation économique
PIB (2022) : 184 milliards USD (FMI)
PIB par habitant (2023) : 37 500 USD par habitant (Banque mondiale)
Taux de croissance : 8,7% en 2022 ; estimé à 2,6 pour 2023 (FMI)
Inflation annuelle : 3,6% en 2023
Taux de chômage (au sens du BIT) (2022) : 2,5% (Banque mondiale)
Principaux clients (2020) : Chine (25% des exportations koweïtiennes), Inde (14,2%), Corée du Sud (12,4%), Japon (11,7%), Taïwan (7,3%) et Vietnam (6%)
Principaux fournisseurs (2020) : Chine (17,8% de part de marché), États-Unis (8,7%), Emirats arabes unis (8,4%), Japon (6%), Arabie saoudite (5.9%), Inde (4,9%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2023) :
- agriculture et pêche : 0,4 %
- industrie : 41,6 %
- services : 58 %
Exportations françaises vers le Koweït (2023) : 804 millions EUR
Importations françaises depuis le Koweït (2023) : 2,09 milliards EUR
L’économie koweïtienne est dépendante du secteur des hydrocarbures, qui représentait en 2023 plus de 35% de son PIB, 92% de ses exportations (77,8 Md USD) et 93% des recettes de l’État. Depuis les années 1950, la rente pétrolière a permis d’accumuler d’importantes ressources financières au travers du fonds souverain Kuwait Investment Authority (850 Md USD d’actifs détenus), en partie mobilisées pour financer les déficits budgétaires cumulés depuis 2014.
Après avoir été fortement affectée par le contexte pandémique, l’activité économique koweïtienne, portée par le redressement des cours du brut, a enregistré en 2022 une performance exceptionnelle à +8,2%, (troisième plus forte croissance de la région derrière l’Irak et l’Arabie saoudite). Toutefois, la croissance koweïtienne s’est contractée de 2,2% en 2023, tendance qui devrait se poursuivre en 2024 selon le FMI (-1,4%) avant de repartir en 2025 (+3,8% selon le FMI). Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Koweït est le 10ème exportateur de pétrole mondial. L’augmentation des cours du pétrole en 2022 en raison de la guerre en Ukraine a eu un effet bénéfique sur l’économie koweïtienne. Après un important excédent budgétaire en 2022/23 (11,8% d’excédent), le FMI estime à 4,3% le déficit budgétaire pour l’année fiscale 2023/24.
Le modèle économique koweïtien qui s’appuie sur un État providence fort connaît plusieurs défis : croissance démographique (environ 15 000 jeunes Koweïtiens arrivent sur le marché du travail chaque année) ; poids et coût de l’État en hausse (en raison notamment des salaires des 380 000 fonctionnaires et des subventions diverses, en particulier l’énergie et l’eau), et faiblesse relative du secteur privé dans le pays.
Le pays a réaffirmé en 2017 un programme de diversification économique labellisé « New Kuwait 2035 », qui a pour ambition de transformer le pays en nouveau centre régional commercial, financier et touristique. Ce plan prévoit des investissements estimés à 120% du PIB dans les secteurs des hydrocarbures, des infrastructures urbaines et maritimes, des transports, de la communication, de l’électricité et de l’environnement ainsi que le développement d’un espace disposant d’une certaine autonomie à la frontière avec l’Irak et l’Iran. Dans ce cadre, et étant signataire de l’Accord de Paris en 2015, le Koweït s’est engagé à diversifier ses sources d’énergie. Une politique de koweïtisation du secteur privé a par ailleurs été mise en place par le gouvernement.
Mise à jour : 08.01.25
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence