Relations bilatérales

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Relations politiques

Les relations entre la France et le Kenya se sont considérablement densifiées suite à la visite du président de la République au Kenya du 13 au 14 mars 2019 et la visite du président Kenyatta en France du 29 septembre au 2 octobre 2020.

En 2020, la France a alloué 252 M€ d’aide publique au développement au Kenya, soit 71% de plus qu’en 2019. La France est le 4ème bailleur bilatéral du Kenya. Cette aide est majoritairement constituée de prêts, principalement dans les secteurs de la production et des services économiques. Le Kenya ne figure pas parmi la liste des pays prioritaires tels que définie à l’occasion du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) de 2018.

Environ 120 entreprises françaises sont installées au Kenya. Le Kenya est perçu comme le point d’entrée du marché de la CAE : la qualité des services logistiques, financiers et juridiques, ainsi que l’ouverture au secteur privé en font une destination privilégiée pour l’implantation des entreprises françaises à partir de laquelle elles rayonnent dans l’environnement régional.

Les secteurs principaux de notre coopération bilatérale incluent : le développement d’infrastructures (PPP autoroute, projet de Commuter rail), la coopération en matière de développement (énergie, eau, assainissement, développement urbain), l’éducation (feuille de route de 2019, financement d’un campus scientifique au sein de l’université de Nairobi), l’appui au secteur de la santé (GESDEK).

Présence française

Ambassade de France : Nairobi
Consulats de France : Nairobi, Mombasa (consulat honoraire)
Communauté française au Kénya : 1 884 Français inscrits au registre (octobre 2018)
Touristes français au Kenya : +/- 18 000 personnes

Visites

  • Visites au Kenya : Visite d’État du Président Emmanuel Macron (mars 2019) ; ministre de la Transition écologique et Solidaire (décembre 2017) ; ministre des Affaires étrangères (août 2016) ; ministre de l’Environnement (avril 2016), secrétaire d’État au Commerce extérieur (juin 2015) ; secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie (avril 2015, septembre 2022 et juin et septembre 2023) ; ministre du Commerce extérieur (2012, 2021 et février 2023)
  • Visites en France : Visite officielle du Président Kenyatta (oct 2020) et à l’occasion du Forum de Paris sur la Paix (novembre 2018) ; vice-président (novembre 2018) pour la semaine kényane à l’UNESCO ; ministre de l’Environnement (décembre 2017 et juin 2023) ; ministre des Affaires étrangères (novembre 2014-2016) ; Visite du Président Ruto (janvier 2023) et à l’occasion du Sommet pour un Nouveau pacte financier mondial (juin 2023).

Relations économiques

Le Kenya est encore un partenaire commercial marginal pour la France, qui n’est que le 97ème fournisseur du pays et son 108ème client. Pour autant, les échanges commerciaux bilatéraux progressent continûment depuis dix ans, au profit de la France qui enregistre un excédent commercial structurel avec le Kenya. Les exportations françaises vers le Kenya ont atteint 174,5 millions d’euros en 2022, en hausse par rapport à 2021, et sont principalement composées d’équipements mécaniques et de produits chimiques, cosmétiques, pharmaceutiques et agricoles. À terme, l’implantation récente de plusieurs grandes entreprises françaises, comme Décathlon devrait conduire à l’augmentation des échanges entre la France et le Kenya. Les principaux postes d’importations en provenance du Kenya sont pour les produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture. Le reliquat étant composé de produits agro-alimentaires.

La France était le 4ème investisseur étranger au Kenya en 2017, les investissements français au Kenya représentant 7,5 % du stock d’IDE au Kenya, soit plus de 500 milliards de dollars. Les investissements français au Kenya, avec une centaine d’implantations dans le pays (dont Schneider Electric, L’Oréal, Danone, Essilor, Limagrain, OCEA, Vinci, Egis, Accor, Sodexho, Peugeot), qui sont effectués dans de multiples secteurs, comme les transports, la santé, la construction, l’énergie, l’automobile, les télécommunications, les services financiers et la grande distribution.

Par ailleurs, lors de la visite du Président Kenyatta à Paris, en octobre 2020, plusieurs accords économiques ont pu être signés, dont deux projets majeurs portant, l’un sur la réalisation de l’autoroute Nairobi-Nakuru-Mau Summit, et l’autre sur la construction d’une voie ferrée reliant le réseau de transport existant à l’aéroport international de Nairobi.

Coopération culturelle, scientifique et technique

Notre coopération bilatérale est principalement centrée sur l’enseignement supérieur, priorité du gouvernement kenyan. Un accord de coopération scientifique a été signé en mai 2015 avec le ministère de l’Éducation permettant la montée en puissance des actions de coopération. Durant la visite du Président Emmanuel Macron au Kenya (mars 2019), une rencontre avec les étudiants kenyans a été organisée à l’université de Nairobi pour encourager la poursuite d’études supérieures en France. Par ailleurs, un accord sur la promotion et l’échange des talents et des compétences a été signé durant cette visite afin notamment de soutenir la mobilité étudiante.

Dans le domaine de la coopération scientifique, un accord de coopération technique, renouvelé en mars 2019, entre le ministère kenyan de l’Éducation, des Sciences et des Technologies et les trois instituts français de recherche, a par ailleurs permis de conduire à ce jour plus de 80 programmes de recherche conjoints en sciences sociales, en sciences agronomiques pour le développement et en sciences environnementales. Parmi ces centres, l’IFRA Nairobi mène de nombreuses actions mutualisées en termes de coopération scientifique (attribution des bourses, relation avec les universités, etc.), et d’événements réunissant tous les acteurs scientifiques et culturels (CIRAD, IRD, Alliances) et associatifs (ONG et agences) ou encore dans le cadre de relations bilatérales (coopération franco-allemande au Kenya). Créé en 2015 et financé pour moitié par les Kenyans, le partenariat Hubert Curien (PHC)
« PAMOJA » de mobilité des chercheurs, permet de soutenir des projets conjoints de recherche sur un rythme bisannuel.

Le dynamisme de la coopération franco-kenyane se traduit également dans la promotion du français, première langue étrangère enseignée au Kenya : 400 professeurs, 48 000 apprenants (40 000 dans le secondaire, 8000 dans le supérieur). Le Kenya accueille un lycée français, le lycée Diderot (650 étudiants de 53 nationalités), 22 centres de ressources pour le français et deux alliances françaises à Nairobi (3 000 étudiants en français) et à Mombasa. Dans l’autre sens, l’enseignement de la langue anglaise est promu par France éducation international (FEI) qui permet la mise à disposition de 70 lecteurs kényans de langue anglaise, dans les établissements français de métropole.

La France œuvre en faveur de la professionnalisation de la formation des acteurs des industries culturelles et créatives et fournit un accompagnement aux projets individuels de jeunes talents, à travers un FAEC ciblant la filière numérique (animation, cinéma, réalité virtuelle à vocation patrimoniale…), le « CASiK – Creative Arts Spaces in Kenya » qui a permis d’équiper différents espaces artistiques du pays avec des équipements modernes et de favoriser leur autonomie financière, et le « HEVA Fund » mis en place par l’AFD qui finance et concourt au renforcement des capacités d’entreprises créatives. Elle valorise par ailleurs la création artistique kényane à travers un appui apporté aux producteurs et aux salles de spectacle dans l’organisation de tournées nationales d’artistes kényans, l’organisation du Festival de films européen en Équipe Europe et la tenue de la tenue à Nairobi de la réunion du cluster EUNIC (France, Allemagne, Italie, Espagne et Pologne) portant sur le soutien aux projets culturels en Afrique subsaharienne.

Autres types de coopération

Dans le domaine audiovisuel, la France a activement participé au lancement de la version anglaise de France 24 sur la TNT kényane le 28 mars 2018, à partir des locaux de l’Alliance française de Nairobi.

Relation avec l’Union Européenne

La délégation de l’UE au Kenya est conduite depuis septembre 2021 par l’Allemande Henriette Geiger. Il s’agit aussi du siège de la Représentante spécial de l’UE pour la Corne de l’Afrique, poste occupée par l’Allemande Annette Weber dont les fonctions ont été renouvelées pour un an en juillet 2022. Outre la France, seize autres États membres disposent d’une ambassade à Nairobi.

Si les difficultés rencontrées au lendemain des élections de 2017 ont mis à rude épreuve les relations entre l’UE et le Kenya, plusieurs visites au plus haut niveau se sont tenues en 2021 : la visite du Président du Conseil européen Charles Michel au Kenya en mars 2021 et celle du président Kenyatta à Bruxelles en juin 2021. Ces visites ont permis d’avancer vers l’établissement d’un dialogue stratégique UE-Kenya. Le HRVP J. Borrell s’est ainsi rendu au Kenya les 28 et 29 janvier 2022 pour lancer formellement le dialogue UE-Kenya avec le secrétaire du cabinet des affaires étrangères du Kenya.

Une mission d’observation électorale a été déployée au Kenya de juin à septembre 2022 pour faire le suivi des élections générales du 9 août. La mission a jugé les élections crédibles et transparentes, et a noté le caractère globalement pacifique des élections, à l’exception de quelques incidents isolés.

Les négociations relatives à l’accord de partenariat économique entre l’UE et le Kenya ont abouti en juin 2023 et une ratification par le Parlement européen est attendue en 2024. Celui-ci prévoit une exonération de droits de douane et de quotas pour toutes les exportations kenyanes à destination du marché unique européen, tandis que les importations de produits européens verront leurs droits de douane diminuer progressivement sur 25 ans.

Le programme indicatif pluriannuel (PIP) de l’UE au Kenya s’élève à 324 M€ pour 2021-2024. Adopté à l’issue du comité NDICI pour l’Afrique subsaharienne du 18 novembre 2021, il est structuré autour de trois priorités : i) transition verte (147 M€), ii) développement humain et inclusion numérique (83,5 M€) et iii) gouvernance démocratique, paix et stabilité (83,5 M€). Des mesures d’appui, notamment en faveur de la société civile, sont par ailleurs prévues (10 M€). A la suite d’une revue à mi-parcours en 2024, des financements complémentaires pourront être alloués jusqu’en 2027.

En 2022, l’Union européenne a alloué 15 M€ d’aide humanitaire au Kenya, dont 2 M€ pour faire face à la sécheresse. Cette somme a pour but d’aider les réfugiés et de lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle croissante dans les zones arides et semi-arides. Depuis 2012, l’UE a alloué plus de 220 M€ d’aide humanitaire au Kenya. En réponse à la pandémie de coronavirus, l’Union européenne et ses États membres ont mobilisé 86 M€ pour le Kenya afin de soutenir l’économie kenyane et renforcer les systèmes de santé dans le pays. 

Mise à jour : 07.11.23

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