Présentation de la Jamaïque

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Présentation du pays

JAMAÏQUE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : La Jamaïque
Nature du régime : Parlementaire de type britannique
Chef d’État : Charles III, représenté par un Gouverneur général, Sir Patrick Linton Allen nommé le 26 février 2009
Chef du gouvernement : M. Andrew Holness, qui a remporté les élections législatives du 3 septembre 2025 (chef de la majorité parlementaire).

Données géographiques

Superficie (CIA 2023) : 10 990 km²
Capitale : Kingston, 937 700 habitants
Villes principales : Spanish Town (145 018 habitants), Portmore (102 861 habitants), Montego Bay (82 867 habitants)
Langue (s) officielle (s) : anglais
Langue (s) courante (s) : anglais, patois (créole anglais)
Monnaie : dollar jamaïcain. 1 JMD = 0,0053 EUR en septembre 2025
Fête nationale : 6 août (fête de l’Indépendance, 1962)

Données démographiques

Population (Banque mondiale 2024) : 2,83 millions d’habitants (outre une diaspora d’environ 3 millions de personnes installées aux Etats-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne)
Densité (Banque mondiale 2022) : 262 habitants/ km²
Croissance démographique (Banque mondiale 2024) : 0%
Espérance de vie (Banque mondiale 2023) : 71 ans
Taux d’alphabétisation (CIA 2023) : 88,7 %
Religion(s) : Protestante (et autres anglicane, méthodiste, pentecôtistes et adventistes du 7e jour), 62,5% ; catholique 2,6% ; Rastafari et cultes spiritistes 14,2% ; autres 20,9%
IDH (2023) : 0,719/1 (99e/188 rang mondial)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La Jamaïque est une monarchie constitutionnelle dotée d’un système de gouvernement parlementaire. Le pays bénéficie du suffrage universel depuis 1944. Les citoyens âgés d’au moins 18 ans sont électeurs en vertu de la constitution de 1962, instituant l’indépendance de l’île du Royaume-Uni. Le scrutin est uninominal majoritaire à un tour par circonscription.

A la tête du gouvernement depuis 2016, le chef de file du Jamaica Labour Party (JLP – centre droit) Andrew Holness a remporté le 3 septembre 2025 les élections législatives (obtenant 35 sièges sur 63 au Parlement, en baisse de 14 sièges par rapport aux élections générales de 2020). Il s’agit de la première fois qu’un premier ministre du JLP remporte une troisième élection consécutive. Le taux de participation aux élections générales de 2025 s’établit à 39,5% soit légèrement supérieur au taux de participation du précédent scrutin (en 2020, en plein Covid : 37,85%) et nettement inférieur à celui des élections de 2016 (48,4%).

Le principal parti d’opposition, le People National Party (PNP) enregistre toutefois une forte progression, obtenant 29 sièges, soit deux fois plus qu’en 2020. Le PNP, fondé en 1938 en tant que parti socialiste démocratique, penche davantage à gauche que le JLP, plus centriste et conservateur. La scène politique jamaïcaine est accord total sur le constitutionnalisme et respecte scrupuleusement le processus démocratique et la liberté de la presse.

Dans le système jamaïcain, le Premier ministre, qui est le chef du gouvernement, est nommé par le parti politique dominant parmi ses membres parlementaires. Charles III qui est chef d’État en titre, suit la recommandation du Premier ministre en nommant un gouverneur général jamaïcain doté de pouvoirs largement cérémoniels, Sir Patrick Linton Allen. Le principal organe décisionnel est le cabinet, composé du Premier ministre et de ses 11 ministres.
Le parlement bicaméral est composé de la Chambre des représentants et du Sénat. La Chambre compte 63 membres élus directement. Le président et le vice-président sont élus par la Chambre parmi ses membres. Le Sénat compte 21 membres, nommés par le gouverneur général : 13 sur avis du Premier ministre et huit sur avis du chef du parti d’opposition. Les sénateurs sont nommés pour la durée d’une seule législature. Le président et le vice-président du Sénat sont élus par ses membres. Des élections générales doivent avoir lieu au moins une fois tous les cinq ans et le parti au pouvoir peut choisir d’organiser des élections anticipées.

L’île est divisée en 14 paroisses (les parishes), dont deux sont regroupées sous le nom de Kingston and St. Andrew Corporation, correspondant à la région métropolitaine de Kingston. Les conseils paroissiaux, dont les membres sont élus directement, administrent les autres paroisses. Les chefs-lieux de certaines paroisses ont élu des maires. La Jamaïque est divisée en trois comtés : Cornwall, Middlesex et Surrey. Il est prévu que la ville de Portmore (3ème ville du pays) devienne la 15ème paroisse jamaïcaine (Parishes Amendment Act 2025 votée par les chambres mais mise en suspens par la cour suprême).

Le système juridique est basé sur la common law anglaise. La plus haute juridiction du système juridique jamaïcain est la Cour d’appel. Elle reçoit les appels des tribunaux de première instance. Le tribunal de dernière instance est le Comité judiciaire du Conseil privé (Judicial Committee of the Privy Council - JCPC) situé au Royaume Uni, héritage colonial (pour plusieurs pays souverains membres du Commonwealth comme pour les territoires d’outre-mer du Royaume-Uni et les dépendances de la Couronne britannique). La Jamaïque applique la peine de mort, mais aucune pendaison n’a eu lieu depuis 1988, en raison de longs recours auprès du Conseil privé. Le remplacement du JCPC par la CCJ (Caribbean Court of Justice, plus haute autorité judiciaire de la CARICOM) est un point d’achoppement majeur de la réforme constitutionnelle en projet, qui verrait la Jamaïque abandonner la monarchie et suivre l’exemple de la Barbade en devenant une république.

La criminalité constitue un problème majeur sur l’île, en particulier dans les zones urbaines pauvres tenues par les gangs impliqués dans le trafic de drogues. Des opérations de police sont régulièrement mises en place pour tenter de réduire le crime organisé. La police jamaïcaine (JCF) est ponctuellement mise en cause pour son taux élevé d’exécutions extrajudiciaires selon les ONG de défense des droits humains. Des couvre-feux sont régulièrement instaurés et l’armée (JDF) est sollicitée pour intervenir en renfort de la JCF. Bien que restant en tête du classement pour la zone Caraïbes et Amérique centrale, le taux d’homicide est en baisse constante en Jamaïque depuis 4 ans, avec une spectaculaire baisse de 44% en glissement annuel pour le premier semestre de 2025. L’importation clandestine et le trafic illégal d’armes à feu est un sujet de préoccupation dans l’île comme dans toute la sous-région.

La Jamaïque est soumise à des risques naturels (ouragans, tremblements de terre), sanitaires en raison des maladies transmises par les moustiques (dengue, chikungunya, Zika) et routiers (axes urbains et secondaires mal entretenus, absence de services de secours pouvant intervenir rapidement en dehors des zones urbaines).

Politique étrangère

La Jamaïque est un membre fondateur de la CARICOM, qu’elle préside jusqu’en 2026, ainsi que de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC). L’île a soutenu la candidature des collectivités françaises d’Amérique au statut de membres associés à la CARICOM.

La Jamaïque a depuis une vingtaine d’année diversifié sa relation exclusive avec les Etats-Unis, qui demeurent cependant un interlocuteur incontournable, notamment du fait de la diaspora, du tourisme et des échanges commerciaux. Elle avait renforcé ses relations avec le Venezuela, après la signature en 2006 de l’accord PetroCaribe, qui a constitué une véritable bouffée d’oxygène avant d’être mis en pause. La coopération avec Cuba se développe, notamment dans le secteur de la santé, avec environ 500 professionnels exerçant en Jamaïque. La relation avec le Canada est d’une grande densité (2e client de la Jamaïque). La Chine, avec qui la Jamaïque entretient des relations diplomatiques depuis 1972, est aujourd’hui un partenaire de premier plan. L’Union européenne entretient un dialogue politique avec le gouvernement de la Jamaïque dans le cadre des accords post-Cotonou qui régissent depuis 2023 les relations entre l’UE et les pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifiques (ACP).

La Jamaïque a reconnu l’Etat de Palestine en avril 2024.

Situation économique

PIB (Banque mondiale, 2024) : 19,9 milliards USD
PIB par habitant (Banque mondiale, 2024) : 7 019 USD
Croissance (DG Trésor, 2024) : 1%
Chômage (DDE, 2025) : 3,7%
Inflation (Banque mondiale, 2024) : 5,4%
Balance commerciale (STATIN, 2024) : -4,4 milliards USD
Principaux clients (STATIN, 2024) : États-Unis (50%), Lettonie, Islande, Royaume-Uni
Principaux fournisseurs (FMI 2020) : États-Unis (41%), Chine, Brésil, Japon
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Banque mondiale, 2024) :

  • agriculture : 6,6 %
  • industrie : 20,3 %
  • services : 73,1 %

Exportations de la France vers la Jamaïque (en 2023 - Douanes) : 33 M € (+26,9% depuis 2022)

Importations françaises depuis la Jamaïque (en 2023 - Douanes) : 22 M € (+69,2% depuis 2022)

La Jamaïque présente une économie de petite taille, ouverte et résiliente. 30 % de son PIB et un quart de l’emploi dépendent directement du tourisme, ce qui rend le pays vulnérable aux chocs, notamment climatiques. Le gouvernement s’efforce de diversifier l’économie via les technologies vertes, l’agriculture résiliente et les services numériques.

La Jamaïque s’illustre par une gestion macroéconomique rigoureuse, pilotée en partenariat avec le FMI, permettant de réduire drastiquement le ratio de dette publique (de 140 % en 2013 à environ 73 % du PIB en 2024). Cette discipline budgétaire s’accompagne d’une politique monétaire indépendante, un taux de change flottant et une inflation stabilisée entre 4 et 6 %. Les institutions sont solides, la stabilité politique est un atout, et les réformes structurelles (digitalisation de l’administration, régulation financière, modernisation douanière) renforcent l’attractivité de la Jamaïque comme destination d’investissement.
La croissance reste cependant modérée (1 à 2 % en rythme annuel), freinée par des facteurs structurels comme la faible productivité, les vulnérabilités climatiques, la dépendance aux importations énergétiques et l’insuffisance d’infrastructures rurales. Le pays connaît un taux de chômage historiquement bas (environ 3,7 % en 2025), une amélioration sensible du niveau de vie même si elle est diversement perçue par les citoyens, et une pauvreté en baisse. Les transferts de la diaspora représentent encore entre 15 et 18 % du PIB, injectant des ressources vitales dans l’économie domestique.

Le port de Kingston représente un atour économique majeur pour le pays en raison de sa profondeur (jusqu’à 15,5m) lui permettant d’accueillir toute sorte de navires (dont les neo et post-Panamax), de sa capacité de transbordement (3M d’EVP) et de sa position géostratégique exceptionnelle (proximité immédiate du canal de Panama, du Guyana, etc.)

Les États-Unis dominent le commerce extérieur jamaïcain (plus du tiers des importations et près de la moitié des exportations du pays), tandis que la Chine occupe une place croissante (2ème fournisseur), la Jamaïque ayant adhéré à l’Initiative des routes de la soie.

A l’échelle régionale, la Jamaïque présente un climat des affaires relativement favorable en comparaison avec le reste de ses voisins (4ème dans la zone au classement Doing Business 2020 de la Banque mondiale, 71ème au niveau mondial), malgré un niveau de corruption qui s’est dégradé ces dernières années (73ème place en 2024 à l’indice de perception de la corruption Transparency international contre 69ème en 2020).

Mise à jour : 26.09.2025

Informations complémentaires