Israël / Territoires palestiniens - Q&R - Extrait du point de presse (29 février 2024)

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Q - Et dernière chose, niveau Commission européenne, les discussions sur le financement de l’UNRWA qui devraient se conclure ces prochains jours, est-ce que vous avez des éléments pour nous dire si ça va avancer, s’il y aura un déblocage ? Ou s’il y aura un compromis, ça sera la moitié… nous donner une idée d’où on en est avec ces discussions ?

R - Enfin, sur la question de l’UNRWA, notre position est claire, et vous la connaissez : nous avons toujours affirmé notre soutien à l’UNRWA, qui est indispensable aux populations civiles palestiniennes, alors que la situation humanitaire à Gaza est catastrophique. Nous avons accueilli avec satisfaction les premières mesures prises par l’agence, et notamment le lancement par le Secrétaire général des Nations unies, en consultation avec le Commissaire général de l’UNRWA, d’un examen externe indépendant, qui est conduit par Mme Colonna. Nous attendons que cet audit extérieur propose des mesures concrètes. Ce faisant, nous travaillons sur ces sujets-là étroitement avec nos partenaires européens et nous travaillons en Européens sur ce sujet. Pour le moment, le point, c’est effectivement d’attendre les conclusions du rapport d’audit indépendant. Nous avons toujours soutenu l’UNRWA, en considérant que c’était une agence indispensable aux populations civiles palestiniennes.

Q - Il y avait une deuxième question qui était sur l’achat de munitions à l’étranger et quelle contribution de la France ?

R - L’achat des munitions à l’étranger ?

Q - Hors Union européenne. C’est en discussion, depuis longtemps, la France souhaitait acheter européen mais il y a une petite inflexion, comme maintenant on s’est rallié à l’effort tchèque d’acheter ces munitions hors de l’Union européenne et le Président a dit que la France serait prête à contribuer, sans donner de détail. Ce n’est pas très clair, comment la France compte contribuer ?

R - Je n’ai pas plus de détail à cette heure. C’est effectivement un point qui a été souligné et évoqué lors de la réunion de lundi dernier.

À nouveau, il y aura des discussions très opérationnelles qui se poursuivront dans les prochains jours, dans un format qui réunira les ministres de la Défense et les ministres des Affaires étrangères des pays qui étaient invités à la réunion de travail de lundi dernier. En tout état de cause, et c’est un point qui est très important, le principe de la réunion du 26 février dernier ainsi que des réunions suivantes était bien de renforcer l’efficacité de notre soutien à l’Ukraine et d’envoyer un signal fort à la Russie, en lui indiquant qu’elle ne pouvait pas gagner cette guerre. C’était un message qui est adressé clairement. Sur les détails très pratiques et très opérationnels, je vous propose que nous attendions que cette réunion au niveau ministériel ait eu lieu. Nous aurons plus de détails à vous donner.

Q - J’aimerais d’abord revenir sur votre déclaration de tout à l’heure « nous condamnons le ciblage civil ». Il y a apparemment deux versions sur ce qui s’est passé ce matin à Gaza et ce que ça veut dire que le Quai d’Orsay ou la France s’inscrit sur la version du Hamas de ce qui s’est passé ce matin ?
J’aimerais aussi revenir sur la visite de M. le ministre à Rabat au début de la semaine. C’est peut-être mon français qui n’est pas très complet, mais je n’ai pas tout à fait compris : est-ce qu’il y avait un changement politique sur la question du Sahara occidental et quelle est la nature de la coopération que le ministre annonçait justement pour le Sahara occidental ?
Une petite question aussi sur ce rendez-vous de la francophonie, cette semaine. Israël n’est toujours pas membre, or, en Israël, il y a beaucoup plus de Français et de francophones que dans beaucoup d’autres pays qui sont membres ; est-ce que c’est un point qui dérange la France ou pas ?
Une dernière question, sur la visite de l’émir du Qatar. Vous avez parlé de 200 millions de dollars et je ne sais pas de de si c’est la poche du Qatar ou les poches conjointes mais vous avez dit que c’était en soutien des Palestiniens. Est-ce que ça veut dire qu’une partie va aussi à la Cisjordanie ou que les deux sont pour la bande de Gaza ?

R -
Sur le premier point, je n’ai pas exactement commenté précisément ce qui s’est passé ce matin. Je vous ai simplement dit que nous condamnions, d’une manière générale, les ciblages des civils et des infrastructures civiles.
Sur la visite du Ministre au Maroc. L’objectif est de relancer un partenariat stratégique avec un pays qui est historiquement et géographiquement proche de la France et cela se traduira dans divers domaines. Je vous ai parlé des domaines sécuritaires, des domaines culturels ou éducatifs, donc c’est un partenariat qui est large, mais c’est un partenariat qui est bilatéral. La question du Sahara occidental, s’agissant de la France, la position reste la même et le Ministre l’a redit à son homologue marocain. On a réaffirmé le soutien clair de la France et constant au plan d’autonomie de de 2007. Le Ministre a indiqué qu’il était temps d’avancer.

Sur la question de la francophonie, le Ministre délégué, effectivement, se rend au château de Villers-Cotterêts et rencontre cette semaine la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, dans la perspective des échéances qui sont devant nous et tout particulièrement dans la perspective du Sommet de la francophonie qui aura lieu cet automne au château de Villers-Cotterêts.

Sur l’adhésion des États à l’Organisation internationale de la francophonie, comme toutes les organisations internationales, il existe un processus d’adhésion à l’organisation. Je crois que c’est un processus qui n’a rien de secret et qui est clair et je ne pense pas devoir faire plus de commentaire que cela.
Sur le Qatar, effectivement, il y a eu des discussions qui touchent à la coopération que nous avons avec cet État dans l’aide humanitaire que nous apportons à la population civile palestinienne. Cette semaine, je vous parlais d’une livraison de fret qui a été faite au profit de la population civile de la bande de Gaza. Il y a eu effectivement une annonce de 200 millions de dollars d’aide conjointe - c’est une aide partagée entre la France et le Qatar - je serai heureux de vous communiquer des détails lorsque ces 200 millions trouveront à être dépensés dans des actions concrètes.

Q - C’est juste, la petite question, c’était que vous avez dit que ces 200 sont pour les Palestiniens, vous n’avez pas dit que ces 200 étaient de l’aide humanitaire.

R - C’est de l’aide humanitaire, absolument.

Q - Au micro d’un média français, l’ancien Premier ministre et chef de la diplomatie française Dominique de Villepin a dénoncé ce matin les deux poids, deux mesures de la France sur l’Ukraine et Gaza. L’ancien Premier ministre français estime que de ce fait, la France est en train de perdre la bataille de la crédibilité à l’échelle internationale, et il appelle la France à une action concrète : « nous devons être capables de mettre des actes derrière les mots », dit-il. Que pensez-vous de cette déclaration ?

R - Sur le principe, je ne suis pas sûr qu’il me revienne de faire l’exégèse et de commenter les déclarations de M. Dominique de Villepin. Simplement, je vous rappellerai ce que nous avons toujours dit : c’est que, selon nous, il n’y a pas deux poids, deux mesures. Une vie vaut une vie. Cela a été redit, à plusieurs reprises notamment, par le Président de la République. Nous demeurons actifs et nous demeurons présents sur toutes les grandes crises internationales, que ce soit la crise en Ukraine, que ce soit la crise à Gaza, mais que ce soit aussi d’autres crises du monde qui, peut-être, échappent à l’attention médiatique - le Soudan, par exemple.