Israël/Territoires palestiniens - Situation en Cisjordanie - Déclaration du groupe E4 (27 novembre 25)

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Nous, ministres de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni, condamnons fermement l’augmentation massive de la violence des colons contre les civils palestiniens et appelons à la stabilité en Cisjordanie. Ces activités déstabilisatrices risquent de mettre en péril la réussite du plan pour Gaza en 20 points et la perspective d’une paix et d’une sécurité durables.

Le nombre d’attaques a atteint de nouveaux sommets. L’OCHA en a rapporté 264 en octobre. Il s’agit du plus grand nombre d’attaques de colons en un mois depuis que les Nations unies ont commencé à les recenser en 2006.

Ces attaques doivent cesser. Elles sèment la terreur parmi les civils et sapent les efforts de paix actuels et la sécurité durable de l’État d’Israël lui-même.

Nous, ministres de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni, appelons le gouvernement israélien à honorer ses obligations en vertu du droit international et à protéger la population palestinienne des territoires occupés. La condamnation des violences par le président Herzog, le Premier ministre Netanyahou et d’autres hauts responsables politiques et militaires doit se traduire en actes. Aussi exhortons-nous le gouvernement israélien à faire répondre de leurs actes les auteurs de ces violences et à en prévenir d’autres en s’attaquant aux causes profondes de ces agissements.

Nous saluons la nette opposition du président Trump à l’annexion et réaffirmons notre opposition à toute forme d’annexion, qu’elle soit partielle, totale ou de facto, ainsi qu’aux mesures de colonisation violant le droit international.

Après l’approbation officielle, en août 2025, de la création de la colonie E1 qui fragmenterait la Cisjordanie, la construction de plus de 3.000 logements a été approuvée ces trois dernières semaines, ce qui porte à 28.000 le nombre de nouveaux logements approuvés depuis janvier, un chiffre jamais atteint auparavant. Nous appelons le gouvernement israélien à revenir sur cette politique.

Le refus persistant du gouvernement israélien de reverser à l’Autorité palestinienne les recettes fiscales qui lui reviennent est injustifiable. Le gouvernement israélien doit débloquer ces recettes fiscales, renouveler le système de correspondances bancaires entre banques israéliennes et palestiniennes, et de permettre une augmentation des montants transférés en shekels. Ces mesures sont essentielles pour les citoyens palestiniens et la capacité de l’Autorité palestinienne à assurer la délivrance des services publics. L’affaiblissement de l’Autorité palestinienne compromet sa capacité à mener à bien son programme de réformes et à assumer ses responsabilités à Gaza, comme le prévoit la résolution 2803 du Conseil de sécurité des Nations unies. Un effondrement financier de l’Autorité palestinienne ne ferait que nuire à la stabilité de la région et à la sécurité même d’Israël.

Nous réaffirmons notre engagement en faveur d’un règlement juste et global du conflit israélo-palestinien, fondé sur la solution des deux États, dans laquelle l’État d’Israël et un État de Palestine indépendant, démocratique, contigu, souverain et viable vivent côte à côte en paix et en sécurité et se reconnaissent mutuellement. Nous réaffirmons qu’il n’y a pas d’autre solution qu’une solution négociée à deux États.