Israël - Iran - Burkina Faso - Q&R - Extrait du point de presse (2 février 2023)

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Q - En vue de la visite du Premier ministre israélien ce soir à Paris, pourriez-vous résumer en quelques mots l’état actuel des relations entre la France et Israël ? M. Netanyahou a dit qu’il va demander à la France d’intervenir en ce qui concerne l’élargissement des accords d’Abraham. Est-ce que la ministre s’en occupe aussi pendant son voyage en Arabie saoudite ?

R - En effet, le Premier ministre israélien sera en visite. Il sera reçu, comme vous le savez, pour un dîner par le président de la République. Vous savez que le Président de la République a déjà appelé le Premier ministre israélien, ce dimanche, pour porter nos condoléances face à l’attaque abjecte qui a eu lieu contre une synagogue le jour même du Shabbat, et alors même que nous commémorions les victimes de la Shoah. Donc une attaque particulièrement abjecte, que nous avons condamnée avec la plus grande force. Le président de la République renouvellera ses condoléances ; il soulignera aussi que, dans un contexte de tensions croissantes, il s’agit d’éviter toutes les mesures susceptibles d’alimenter l’engrenage de la violence, et il exprimera la disponibilité des autorités françaises à contribuer à la reprise du dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens. Cette rencontre sera l’occasion pour le chef de l’État et le Premier ministre israélien d’échanger sur les priorités régionales et sur leur coopération pour la stabilité de la région. Comme vous l’indiquiez, cette question sera évidemment soulevée par la ministre, dans le cadre de sa visite en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Vous avez évoqué les accords d’Abraham ; vous vous souvenez que la France avait salué les accords d’Abraham. Comme vous le soulignez, il s’agit pour nous de soutenir les efforts de dialogue dans la région et de soutenir les efforts visant à renforcer la stabilité régionale. Toutefois, nous avons aussi rappelé notre attachement à la solution des deux États, et il s’agit pour nous de trouver les moyens, et ce sera aussi un des messages du président de la République à Benyamin Netanyahou, de trouver les moyens de relancer un horizon politique fondé sur la solution des deux États, qui est à notre vue la seule solution qui permette aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre en paix et en sécurité, côte à côte.

Q - J’ai deux questions sur Israël. Est-ce que la France d’abord est réceptive au soutien qu’Israël demande par rapport à une stratégie plus offensive par rapport à l’Iran ? La deuxième question sur Israël : quelle est la position de la France par rapport à la politique assez radicale du gouvernement israélien dans les territoires occupés ? Et j’ai une question sur le Burkina : vous nous avez dit, la semaine dernière, que l’ambassadeur avait été rappelé pour consultation, où est-ce que ça en est ? Est-ce que le nouvel ambassadeur va être nommé, ou est-ce que cet ambassadeur Hallade va repartir à Ouagadougou ?

R - S’agissant de l’Iran, je vous invite à prendre connaissance des déclarations qu’a faites la ministre, notamment dans ses interviews données à l’occasion de la visite aux Émirats arabes unis et en Arabie Saoudite. Notre politique vis-à-vis de l’Iran, elle se fait en coordination avec nos partenaires, et à l’écoute de leur légitimes préoccupations, mais elle se fait aussi sur la base de notre analyse : nous constatons qu’il y a une escalade de l’Iran dans un très grand nombre de domaines, et en particulier l’escalade sur les questions nucléaires. On sait bien qu’aujourd’hui le blocage de la négociation nucléaire est du fait seul de l’Iran et de la responsabilité entière des autorités de Téhéran, alors même que nous avions négocié et proposé un texte qui était le meilleur possible. Là-dessus évidemment, nous travaillons avec tous nos partenaires pour trouver les moyens de trouver une solution diplomatique en réponse à l’escalade nucléaire de l’Iran, et faire en sorte qu’elle respecte ses obligations vis-à-vis de l’AIEA.

Il y a d’autres sujets d’inquiétude avec l’Iran : la question de la prolifération en matière balistique et de la hausse très forte que nous voyons de l’arsenal iranien, qu’il s’agisse de capacité balistique ou de capacité en matière de drones. C’est également un sujet qu’abordera la ministre dans le cadre de ses entretiens actuels, qui pourront faire l’objet de discussions, qui font l’objet de discussions avec les partenaires israéliens. Vous savez que nous avons adopté des sanctions, et que nous sommes particulièrement vigilants sur la prolifération vis-à-vis de la Russie, qui intervient en violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité. Enfin, il y a d’autres aspects à cette escalade de l’Iran et je ne peux pas ne pas mentionner nos otages, puisque vous savez que l’Iran pratique une politique d’otages d’État. Qu’à cet égard, comme je l’avais mentionné la dernière fois, et comme la ministre l’a rappelé lors du Conseil des affaires étrangères où elle s’est rendue à Bruxelles, nous travaillons avec nos partenaires à nous coordonner pour apporter la meilleure réponse à cette politique d’otages d’État, qui est absolument inacceptable, que nous condamnons le plus fermement et pour laquelle nous rappelons notre exigence d’une libération immédiate de nos otages.

Votre deuxième point portait sur le Gouvernement. Nous avons rappelé aux autorités israéliennes quelle était notre vision des perspectives politiques et de l’horizon politique qu’il s’agit de redonner dans le conflit israélo-palestinien. L’escalade particulièrement préoccupante de cette dernière semaine nous appelle à souligner la nécessité de redonner cet horizon politique. Dans cette perspective, nous avons condamné de façon constante, et c’est une position de la France, la poursuite de la colonisation, et cet appel-là sera évidemment fait aux autorités israéliennes et nous continuerons à le faire.

Votre troisième point sur le Burkina Faso, nous avons en effet fait un certain nombre de déclarations la semaine dernière à cet égard. Nous avons rappelé notre ambassadeur pour mener avec lui des consultations sur les perspectives du partenariat avec le Burkina Faso.

Ces consultations se poursuivent. Je n’ai donc pas d’élément supplémentaire à vous donner à cet égard. Je tiens juste à souligner que cette dénonciation de l’accord de 2018, nous l’avons bien prise en compte. Vous savez que nous avons déclaré que l’accord serait respecté et que l’exécution du retrait se ferait en ordre et en bonne intelligence avec les autorités burkinabè, comme il se doit.
Cette décision ne met pas fin à nos relations diplomatiques avec le Burkina Faso. Elle ne met pas fin à nos partenariats avec le Burkina Faso dans les autres domaines de coopération. C’est sur ce point que nous poursuivons les consultations avec notre ambassadeur.

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